Communiqué
19 janvier 2013 par ATTAC/CADTM Maroc
En ce début de l’année 2013, on assiste au Maroc à une escalade de la répression contre toutes les formes de protestations sociales.
Ceci se manifeste par des interventions sauvages contre les manifestations et sit-in, l’incarcération et les poursuites judiciaires contre des militants actifs
Actif
Actifs
En général, le terme « actif » fait référence à un bien qui possède une valeur réalisable, ou qui peut générer des revenus. Dans le cas contraire, on parle de « passif », c’est-à-dire la partie du bilan composé des ressources dont dispose une entreprise (les capitaux propres apportés par les associés, les provisions pour risques et charges ainsi que les dettes).
, des intimidations de toutes sortes à leur encontre. L’Etat essaye d’instaurer un climat de terreur et de criminaliser les résistances. Parmi elles, celles du Mouvement du 20 février (M20F) qui réclame démocratie et justice sociale, les luttes syndicales pour la défense des acquis dans le secteur public (enseignement, santé, justice, …) et privé (mines, textile, hôtellerie, agriculture,…), les diplômés chômeurs pour leur droit au travail (leurs actions
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
quotidiennes se poursuivent à Rabat malgré la répression féroce). Les contestations pour défendre les services publics, le droit au logement et contre la cherté de la vie dans les villes subissent le même sort. Dans les zones rurales, les populations réclament des infrastructures de base qui manquent terriblement dans les régions enclavées. Les femmes victimes des effets désastreux du système du micro-crédit et les migrants subsahariens subissant la répression des autorités et le racisme sont également mobilisés et subissent également répression, incarcérations et procès iniques.
L’ensemble de ces mobilisations reflète l’échec des politiques néolibérales et l’offensive répressive de l’Etat montre sa détermination à faire supporter le fardeau de la crise aux masses populaires, sans hésiter à bafouer la liberté d’expression et d’opinion et les droits humains.
Faillite des choix néolibéraux dans un contexte de crise mondiale du capitalisme
La crise mondiale a accentué l’échec des choix néolibéraux dictés par les Institutions financières et commerciales internationales. La dépendance de notre pays envers les grandes puissances est le symptôme de cet échec. En effet, la valeur de nos exportations ne couvre que 47% de nos importations. L’année 2012 s’est terminée avec un déficit commercial de 200 milliards de DH (24% du PIB
PIB
Produit intérieur brut
Le PIB traduit la richesse totale produite sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées.
Le Produit intérieur brut est un agrégat économique qui mesure la production totale sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées. Cette mesure est notoirement incomplète ; elle ne tient pas compte, par exemple, de toutes les activités qui ne font pas l’objet d’un échange marchand. On appelle croissance économique la variation du PIB d’une période à l’autre.
). Les politiques d’ouverture visant à attirer les investissements directs étrangers (IDE
Investissements directs à l’étranger
IDE
Les investissements étrangers peuvent s’effectuer sous forme d’investissements directs ou sous forme d’investissements de portefeuille. Même s’il est parfois difficile de faire la distinction pour des raisons comptables, juridiques ou statistiques, on considère qu’un investissement étranger est un investissement direct si l’investisseur étranger possède 10 % ou plus des actions ordinaires ou de droits de vote dans une entreprise.
) et les Accords de libre-échange détruisent le tissu productif national déjà faible, entraînent des licenciements et des pressions sur les salaires et réduisent les recettes douanières. La privatisation des grandes entreprises publiques rentables et la délégation de la gestion des services publics au capital privé contribuent à la sortie des devises sous forme de dividendes. Résultat : les finances publiques sont asséchées et l’Etat se tourne vers un recours récurrent à la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
.
Spirale de l’endettement et austérité
La dette publique (interne et externe) du Maroc a atteint 583 milliards de DH (environ 70% du PIB) en septembre 2012. Son service est de 108 milliards de DH. Si l’on compare le poids annuel de la dette avec le budget de l’Education (51 milliards de DH), la Santé (12 milliards de DH) ou les investissements publics (59 milliards de DH), on se rend à l’évidence compte qu’aucun développement économique ou humain n’est possible sans l’annulation de la dette. Et c’est bien notre revendication.
Hélas, l’Etat fait entrer notre pays de plain-pied dans la spirale infernale de l’endettement. L’emprunt de 1 milliard d’euros en 2010 et de 1,5 milliard de dollars en décembre 2012 confirme cette tendance. Pendant ce temps, le FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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, grâce à sa nouvelle Ligne de précaution et de liquidité
Liquidité
Liquidités
Capitaux dont une économie ou une entreprise peut disposer à un instant T. Un manque de liquidités peut conduire une entreprise à la liquidation et une économie à la récession.
(LPL) dotée de 6,2 milliards de dollars a fixé les termes du plan d’austérité à suivre. Au menu : gel des salaires, baisse de la dépense publique dans les secteurs sociaux, démantèlement du système de subventions des produits de base et du système des retraites.
Ce sont donc les masses populaires qui payeront la crise. Les impôts représentent plus de 63% des recettes de l’Etat dans la Loi de finances de 2013 et seront supportés essentiellement par les consommateurs et les salariés, tandis que la participation des entreprises privées et des ménages riches restera faible, car elles bénéficient d’exonérations fiscales, de subventions et d’un accès au foncier à des prix dérisoires.
L’Etat essaye d’anticiper sur les résistances populaires et ouvrières qui se développent sur tous les fronts par une répression féroce, et un acharnement sur toutes les structures combatives organisées ou non organisées : M20F, syndicats, associations des diplômés chômeurs, défenseurs Droits de l’Homme, victimes du système du micro-crédit, les militant-e-s d’ATTAC, etc.
Dans ce contexte, notre association ATTAC CADTM Maroc :
Condamne fermement cette vague de répression, et exprime toute sa solidarité avec ses victimes
Exige la libération de tous les prisonniers politiques et apporte sa solidarité à leurs familles
Appelle à une rupture radicale avec les choix néolibéraux en cours afin d’atteindre un vrai développement économique et social centré sur la satisfaction des besoins essentiels des classes populaires et de garantir notre souveraineté alimentaire
Renouvelle sa revendication d’annuler la dette publique marocaine. Une décision qui permettra de dégager des ressources conséquentes pour les injecter dans les secteurs sociaux et de se libérer de la dépendance à l’égard des puissances impérialistes et récupérer notre souveraineté.
Secrétariat National.
Rabat le 15 janvier 2013
Illustration : CC / Maroc Stoun
membre du réseau CADTM, l’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.
www.attacmaroc.org
http://arabic.cadtm.org/
Adresse : n°140, rue Cadi Bribri Akkari 10000. Rabat. Maroc
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Site Web attacmaroc.org Tel 00 212 6 61 17 30 39
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