« Globalisons la lutte, globalisons l’espoir », « Socfin colon, nouvelle génération ». C’est sur ces slogans qu’a eu lieu le 25 Février à 12h30, une action menée par une dizaine d’ONG accompagnées de plusieurs citoyens et citoyennes, en soutien aux paysan.ne.s du Sud, victimes de l’accaparement de terres par le groupe agro-industriel Socfin.
L’action
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
s’est déroulée devant le siège du groupe à Bruxelles. Les participants se sont accaparés symboliquement des deux parterres en face du bâtiment, en brandissant des pancartes dénonçant l’accaparement des terres. A la fin, une ligne rouge a été laissée sur le sol, un signal d’alarme pour mettre l’entreprise face à ses responsabilités
Cette entreprise Belgo-luxembourgeoise, active dans la production du caoutchouc et de l’huile de palme mène une politique expansionniste, au détriment des droits sociaux et environnementaux des communautés locales. Le marché de l’huile de palme est en pleine expansion, et Socfin ne ménage pas ses efforts pour agrandir sa part du marché. À présent, le groupe gère 180 000 hectares dans une dizaine de pays d’Afrique et d’Asie. Les terres sont accaparées en complicité avec les autorités locales, sans aucune consultation des populations concernées.
Le groupe a déjà été pointé du doigt par l’OCDE
OCDE
Organisation de coopération et de développement économiques
Créée en 1960 et basée au Château de la Muette à Paris, l’OCDE regroupait en 2002 les quinze membres de l’Union européenne auxquels s’ajoutent la Suisse, la Norvège, l’Islande ; en Amérique du Nord, les USA et le Canada ; en Asie-Pacifique, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande. La Turquie est le seul PED à en faire partie depuis le début pour des raisons géostratégiques. Entre 1994 et 1996, deux autres pays du Tiers Monde ont fait leur entrée dans l’OCDE : le Mexique qui forme l’ALENA avec ses deux voisins du Nord ; la Corée du Sud. Depuis 1995 et 2000, se sont ajoutés quatre pays de l’ancien bloc soviétique : la République tchèque, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie. Puis d’autres adhésions se sont produites : en 2010, le Chili, l’Estonie, Israël et la Slovénie, en 2016 la Lettonie, en 2018 la Lituanie et, en 2020, la Colombie est devenue le trente-septième membre.
Site : www.oecd.org
, pour atteinte à l’espace vital des habitants, privatisation de moyens de subsistance, accaparement de terres et même violence [1]. Comme l’affirme Stéphane Desgain, responsable recherche et plaidoyer au sein du CNCD : « Socfin est l’une des entreprises belges actives dans l’accaparement de terre depuis des années. En achetant plus ou moins légalement les terres des paysans à des prix ridicules, on finit par prendre leur place ». Il s’agit clairement d’une politique agressive pour s’emparer des terres fertiles. Stéphane atteste que selon les représentants de la FAO même, l’accaparement de terres constitue une nouvelle forme de colonisation.
Cette action était également organisée en soutien à 6 activistes Sierra-léonais « leaders de l’organisation Manoa [qui] ont été condamnés et emprisonnés pour 5 à 6 mois de prison ferme », poursuit Manuel Eggen, représentant de FIAN Belgique. Face à ces violations des droits de l’homme, Socfin reste muette. Les populations locales cherchent à établir un dialogue avec l’entreprise, mais sans aucun succès, comme l’a signalé Stéphane.
Ce cas de Socfin n’est que la partie apparente de l’iceberg. Depuis les années 2000, des dizaines de millions d’hectares sont accaparés dans le monde, et entre-temps, 800 millions de personnes, essentiellement des paysans, continuent de souffrir de la faim. Ce paradoxe met à nu un mécanisme d’exploitation où quelques entreprises prennent possession des biens communs de l’humanité. L’accaparement des terres n’est que le reflet d’un déséquilibre flagrant du miroir des inégalités qui se creusent.
Nous revendiquons, à travers cette action, l’arrêt des accaparements de terres menés par Socfin et l’engagement d’un dialogue avec les communautés locales. Nous demandons aussi aux autorités Belges de prendre leurs responsabilités et d’assurer le respect des droits fondamentaux.
Action contre Socfin (groupe Bolloré) : stop aux accaparements de terres from FIAN B on Vimeo.
Pour plus d’information ou pour participer à des futures actions : www.pfsa.be
Pour soutenir les condamnés, signer la pétition
Un exemple documenté par des ONG belges
Organisation signataires :
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Audio
Podcast du LCD « Présentation de l’AVP Dette sociale - Qui doit à qui ? »21 décembre 2016, par Virginie de Romanet , Robin Delobel , El Adlouni Oualid
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