FSM Tunis

Déclaration de la dynamique femmes internationale à l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum social mondial

4 avril 2013 par Assemblée des mouvements sociaux


Nous nous félicitons de la présence très importante de femmes, d’associations de femmes et de féministes qui ont participé au forum social mondial à Tunis en mars 2013, et affirmé leur solidarité aux luttes des femmes dans le monde et plus particulièrement à celles de la région arabe.



La diversité des travaux des différentes activités de la semaine ont mis en évidence une analyse commune :
-  les politiques d’austérité et la mondialisation Mondialisation (voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.

Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».

La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
néolibérale touchent majoritairement les femmes et assomment de plus en plus durement les peuples ;
-  les guerres fomentées de par le monde (Palestine, Syrie, Liban, Mali, Congo…) utilisent les corps des femmes comme arme de guerre et accentuent leur exploitation sexuelle (viols, mariages précoces et forcés) ;
-  l’emprise accrue des extrémismes et des pouvoirs religieux sur le politique qui s’inscrivent dans le cadre d’une restructuration du marché mondial, constitue une menace pour l’émancipation des femmes.
Leur finalité vise à instaurer une société post révolutionnaire basée sur un nouveau pouvoir théocratique en exerçant des atteintes aux fondements de l’état de droit et en donnant au patriarcat une empreinte de religiosité.

Le statut des femmes devient un enjeu politique majeur pour les sociétés et les institutions par l’instauration d’une violence quotidienne pour exclure les femmes de l’espace public ; ces politiques rétrogrades s’inscrivent dans les mêmes politiques économiques néolibérales qui instaurent l’austérité partout dans le monde.

Actuellement, les femmes sont les premières touchées par le recul des droits économiques et sociaux et par la précarité généralisée.

Nous femmes, femmes d’associations et féministes, nous déclarons :
-  notre attachement indéfectible à l’universalité des droits fondamentaux des femmes ;
-  notre volonté que la CEDAW ratifiée soit la base de la constitutionnalisation des droits des femmes, en particulier dans les pays arabes
-  notre droit à bénéficier des richesses mondiales (l’eau, la possession de la terre, les richesses minières….)
-  notre détermination à lutter contre toutes les formes de violence faites aux femmes (viols, harcèlements sexuels…)
-  notre exigence à la protection des femmes réfugiées dans les zones de conflits, victimes de la traite et de l’exploitation sexuelle

Nous femmes, nous demandons au Conseil international des FSM,
-  l’inclusion de l’assemblée des femmes dans le programme officiel des FSM ;
-  le renforcement de la présence d’associations féministes dans la composition du conseil international en diversifiant leur représentation ;
-  la mise en œuvre d’une réelle volonté et des moyens permettant d’impulser une véritable parité, tant dans la composition du conseil international que dans l’organisation transversale des débats ;
-  que l’attribution des fonds de solidarité prennent en compte la composante femmes ;
-  la mise en place effective d’un réseau international de solidarité avec les femmes tunisiennes en lutte pour leurs droits fondamentaux.

Fait à Tunis le 30 mars 2013
Contact Dynamique femmes FSM 2013 : E- mail : ahlem.dynafemmes chez gmail.com


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