Communiqué de presse

Des citoyens en colère lancent des oeufs sur José Manuel Barroso au théâtre de Liège

18 octobre 2013 par CADTM Belgique


A l’occasion du « Dialogue citoyen » qui s’est tenu le 17 octobre 2013 au théâtre de Liège, deux citoyens européens ont interpellé José Manuel Barroso et lui ont lancé des œufs pour dénoncer différents aspects de la politique néolibérale menée par la Commission européenne.



Dans le nouveau théâtre de Liège, où 600 personnes étaient réunies, José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, Didier Reynders, Ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes, et Jean-Claude Marcourt, Ministre wallon de l’Économie et de l’Enseignement supérieur, ont joué une véritable commedia dell’politique de mauvais goût dans le contexte actuel de crise économique et sociale.

La contestation des politiques d’austérité était au premier plan de cet acte symbolique de désobéissance civile. La Commission européenne, notamment dans le cadre de la Troïka (Commission européenne, FMI FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

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et BCE BCE
Banque centrale européenne
La Banque centrale européenne est une institution européenne basée à Francfort, créée en 1998. Les pays de la zone euro lui ont transféré leurs compétences en matières monétaires et son rôle officiel est d’assurer la stabilité des prix (lutter contre l’inflation) dans la dite zone.
Ses trois organes de décision (le conseil des gouverneurs, le directoire et le conseil général) sont tous composés de gouverneurs de banques centrales des pays membres et/ou de spécialistes « reconnus ». Ses statuts la veulent « indépendante » politiquement mais elle est directement influencée par le monde financier.
), impose aux citoyens européens des politiques d’austérité présentées comme seule réponse possible à la crise. Chômage, privatisations, coupes dans les services publics, baisses des salaires sont autant de mesures qui frappent de plein fouet les droits des citoyens et des citoyennes alors que les profits des grandes entreprises et des banques ont déjà dépassé leurs niveaux pré-crise. La crise de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
est la crise des 1%, celle des banques, de la finance, des riches et des grandes entreprises dont les impôts ont drastiquement diminué depuis 20 ans, grevant les recettes publiques d’une source de financement importante. Faut-il encore rappeler que ce n’est pas à la population de payer ?

Les deux citoyens ont également interpellé Monsieur Barroso sur la politique migratoire menée par l’Europe. Ces politiques sont criminelles comme le rappellent les récents drames de Lampedusa, où Monsieur Barroso s’est rendu et a été hué dès son arrivée. Frontières, expulsions, enfermements, répressions, naufragés et morts sont les réalités de l’Europe actuelle, loin de l’Europe solidaire que Monsieur Barroso et ses confrères essayent de nous vendre.

Les œufs lancés sur Monsieur Barroso symbolisaient une opposition aux politiques agricoles européennes. Les producteurs d’œufs de Belgique, comme d’ailleurs, vendent leurs œufs à perte et ne peuvent plus vivre de leur activité. La compétitivité, le libre échange, l’industrie agro-alimentaire et l’agro-business sont des modèles socialement et écologiquement mortifères, et le nouveau TSCG TSCG Le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (ou « Pacte Budgétaire » européen) est un traité qui impose une discipline budgétaire toute particulière aux États membres de l’Union européenne qui l’ont signé (à l’exception de la Croatie, la République tchèque et le Royaume-Uni) et qui est entré en vigueur pour les pays qui l’avaient déjà ratifié au 01 janvier 2013.
Son article 3 concerne la fameuse « règle d’or » - que les États doivent introduire de manière contraignante et permanente dans leurs droits nationaux - imposant un déficit structurel de 0,5% (et non plus de 3%). De même, le pacte autorise un endettement public de maximum 60% du PIB qui doit être réduit d’1/20e par an le cas échéant.
Enfin, l’assistance financière prévue par le Mécanisme européen de stabilité (le MES) est conditionnée à la ratification de ce TSCG (rebaptisé « Tous Saignés Comme des Grecs » ou encore Traité de l’austérité).
comme le traité transatlantique vont encore largement aggraver la situation.

Devant le théâtre, 200 personnes étaient également rassemblées dans le cadre de la plate-forme liégeoise contre le Traité européen sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance. La veille, cette plate-forme a adressé une lettre à Monsieur Barroso publiée dans le journal Le Soir « Monsieur Barroso, votre projet de société n’est pas le bienvenu ! ».

En tant que Président de la Commission européenne, Monsieur Barroso est le représentant des politiques européennes et a, à ce titre, une responsabilité importante. Alors que selon un sondage Eurobaromètre 95% des Européens sont contre les politiques d’austérités imposées aux peuples, les dirigeants restent sourds. Pour se faire entendre et défendre une autre Europe, celle des 99 %, les citoyens sont décidés à prendre au mot le slogan des élections européennes de mars « Agir, Réagir, Accomplir ».

Prochaine étape à Liège : lundi 21 octobre 2013 à 18h devant l’hôtel de Ville de Liège [1].


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