Dette écologique & Extractivisme

AVP N°67 - 2e trimestre 2016

25 avril 2016

Dette écologique, extractivisme.... Deux expressions peu connues du grand public, mais pourtant synonymes de phénomènes marqueurs de notre temps.

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Si la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
écologique - somme des externalités négatives de l’extractivisme Extractivisme Modèle de développement basé sur l’exploitation des ressources naturelles, humaines et financières, guidé par la croyance en une nécessaire croissance économique. - est peu présente dans les discours médiatiques, elle est pourtant largement discutée dans les mouvements sociaux et plus spécialement encore parmi les populations des pays du Sud, pour lesquels la non réparation de la dette écologique Dette écologique La dette écologique est la dette contractée par les pays industrialisés envers les autres pays à cause des spoliations passées et présentes de leurs ressources naturelles, auxquelles s’ajoutent la délocalisation des dégradations et la libre disposition de la planète afin d’y déposer les déchets de l’industrialisation.

La dette écologique trouve son origine à l’époque coloniale et n’a cessé d’augmenter à travers diverses activités :


- La « dette du carbone ». C’est la dette accumulée en raison de la pollution atmosphérique disproportionnée due aux grandes émissions de gaz de certains pays industriels, avec, à la clé, la détérioration de la couche d’ozone et l’augmentation de l’effet de serre.

- La « biopiraterie ». C’est l’appropriation intellectuelle des connaissances ancestrales sur les semences et sur l’utilisation des plantes médicinales et d’autres végétaux par l’agro-industrie moderne et les laboratoires des pays industrialisés qui, comble de l’usurpation, perçoivent des royalties sur ces connaissances.

- Les « passifs environnementaux ». C’est la dette due au titre de l’exploitation sous-rémunérée des ressources naturelles, grevant de surcroît les possibilités de développement des peuples lésés : pétrole, minéraux, ressources forestières, marines et génétiques.

- L’exportation vers les pays les plus pauvres de produits dangereux fabriqués dans les pays industriels.

Dette écologique et dette extérieure sont indissociables. L’obligation de payer la dette extérieure et ses intérêts impose aux pays débiteurs de réaliser un excédent monétaire. Cet excédent provient pour une part d’une amélioration effective de la productivité et, pour une autre part, de l’appauvrissement des populations de ces pays et de l’abus de la nature. La détérioration des termes de l’échange accentue le processus : les pays les plus endettés exportent de plus en plus pour obtenir les mêmes maigres recettes tout en aggravant mécaniquement la pression sur les ressources naturelles.
est une tragédie.

Bien que demeurant un concept caché, l’absence de sa reconnaissance figure parmi les raisons majeures de l’échec des négociations pour le climat. Les principaux pays pollueurs refusent de reconnaître leurs responsabilités actuelles, autant qu’historiques. Malgré quelques belles paroles le temps d’une conférence, les actes sont loin d’être à la hauteur des enjeux.

Extractivisme, là aussi expression mystérieuse mais qui ne désigne pas moins que le moteur de notre économie moderne. À l’heure d’un capitalisme fragilisé autant par une finance débridée que par ses pillages et pollutions ingérables, on assiste à une fuite en avant. L’accélération de la marchandisation de tout ce qui peut l’être démontre la volonté de l’oligarchie de persister dans ce système qui pousse à l’extrême les inégalités et la destruction de notre biotope. Malgré les promesses d’économie dématérialisée ou virtuelle, le vol et la destruction des biens communs, associé la plupart du temps à la dictature de la dette illégitime, se prolonge bel et bien.

Pour répondre à la crise écologique, les seules réponses apportées sont technologiques, point de recherche de meilleures répartitions des richesses au programme des décideurs. Au contraire, privatisations et généralisation du « libre échange » figurent en priorité à l’agenda des gouvernements et des institutions internationales. Des politiques pourtant incompatibles avec une sauvegarde du climat.

Les alternatives existent. Des alternatives mettant en avant la justice sociale, tant internationale que locale, privilégiant des techniques simples, des processus démocratiques et décentralisés, sont souhaitables et impératives.

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SOMMAIRE
Réflexions globales
Au cœur des enjeux climatiques
Une dette qui ne sera jamais payée
Du pétrole dans les crises économiques
Des renouvelables vraiment écologiques ? 
L’effondrement qui vient
Migrations, pillages et climat
Luttes locales
Cajamarca/Tolima - Oui à la vie, non à la mine
Biens communs : le pillage grec
Dette et écologie en Inde
Terrorisme environnemental
Le dilemme du modèle agro-exportateur
Quelques alternatives
Eléphants blancs et GPNIS GPNI
GPNIS
L’expression « grands projets nuisibles et imposés », qui fait suite à l’expression plus connue de « grands projets inutiles et imposés », désigne également des mégaprojets qui parfois n’ont même pas été terminés ou se sont avérés par la suite inutiles et coûteux. « Inutiles »... vraiment ? Ces projets servent en fait des intérêts bien particuliers, ceux des firmes grassement payées pour leur construction et / ou par l’usage qui en sera fait. Ils sont donc bien utiles pour une poignée de privilégiéEs, même s’ils sont nuisibles pour la majorité de la population et l’environnement. Cette expression est généralement utilisée pour désigner des mégaprojets développés dans les pays du Nord.

‘‘Nouvelle-révolution-verte’’
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Quelles réparations ?
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