Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 188 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
Son conseil d’administration est composé de 24 membres. Huit pays ont un administrateur : les États-Unis, le Japon, la Chine, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Arabie saoudite. Les seize autres sont nommés par des groupes de pays.
Le conseil d’administration élit un directeur général pour cinq ans, par tradition un européen. Depuis juillet 2011 c’est la française Christine Lagarde qui est à la tête de cette institution.
Tout pays qui devient membre du FMI se doit de verser un droit d’entrée appelé « quote-part », calculée en fonction de l’importance économique et géopolitique du pays. Certains pays payent leur cotisation en or et l’Afrique du sud lui en a vendu en 1970-1971 de grosses quantités. Le FMI est le troisième détenteur de métal jaune du monde ; fin mars 2008, ses réserves s’élevaient à 103 millions d’onces (3 217 tonnes).
Comme à la Banque mondiale, le nombre des droits de vote d’un pays est fonction de sa quote-part. Les États-Unis ont 16,73% [1] suivis par le Japon 6,23%, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Chine, l’Italie, l’Arabie saoudite, le Canada et la Belgique.
Comme à la Banque mondiale, le seuil de 85% permet aux États-Unis de faire la pluie et le beau temps au FMI. En effet, cette majorité de 85% est requise pour toutes les décisions importantes engageant l’avenir du FMI. Et comme à la Banque mondiale, les États-Unis sont le seul pays à détenir plus de 15% des droits de vote, d’où un droit de veto de fait…
Le groupe emmené par la RDC, qui regroupe 23 pays d’Afrique noire (francophones et lusophones) et représente 225 millions d’individus, possède seulement 1,60 % des droits de vote.
Devant ces déséquilibres aussi flagrants les pays émergents ont demandé la révision des droits de vote. En 2006, le FMI a proposé une réforme. Au lieu de remettre à plat une organisation fondamentalement bancale, la décision a été prise de compliquer les choses avec un réaménagement en plusieurs temps et sur plusieurs années. La première phase n’a concerné que quatre pays émergents, proches des États-Unis et qui d’ailleurs achètent en masse des bons du Trésor états-unien : les heureux élus sont la Chine, la Corée du Sud, le Mexique et la Turquie. Ils ont dû se contenter de quelques miettes. Dominique Strauss Kahn avait fait de la poursuite de la démocratisation du FMI son principal cheval de bataille. On attend la suite. Mais une chose est sûre : le partage du pouvoir au FMI était une mascarade, il le restera...
Avec un tel système, on se rend compte que les pays de la Triade parviennent sans mal à réunir la majorité des droits de vote et ont donc toute facilité pour piloter le FMI.
Leur pouvoir est démesuré si on le compare à celui des PED dont les droits de vote sont ridiculement réduits eu égard à la taille des populations qu’ils représentent.
Les prêts du FMI sont assortis de conditionnalités dictant aux pays les mesures d’austérité à prendre. Seulement si ces conditions sont appliquées l’argent est versé, par tranches, certaines tranches pouvant être suspendues si le pays ne satisfait plus aux exigences.
En 2008, les pays empruntaient au FMI à un taux de 4,15%, les pays riches lui prêtaient à 2,98%.
Depuis les années 90 le FMI se trouvait dans une situation difficile, le nombre de prêts avait nettement baissé, certains pays, et non des moindres, avaient soldé leur compte, et la contestation grandissante avait bien terni son image. En avril 2008, le conseil d’administration du FMI a approuvé la vente de 403 tonnes d’or, pour une valeur de 11 milliards de dollars afin de renflouer les caisses.
Puis la crise est passée par là et lui a permis de revenir au devant de la scène. Le G20 d’avril 2009 s’est engagé à tripler ses réserves, et le voilà redevenu le « sauveur », « aidant » maintenant aussi les pays du Nord victimes de la crise. Mais les pratiques n’ont pas changées, malgré les belles paroles de son directeur annonçant un « nouveau » FMI.
Au Nord comme au Sud, la recette est toujours la même : l’austérité, encore l’austérité. Réduction des dépenses publiques, des budgets sociaux, des salaires, des retraites, augmentation de la TVA, privatisations, ouverture des marchés... Bref, les plans d’ajustement structurel transposés au Nord, ces « conseils » qui ont déjà fait tant de dégâts dans les pays en développement, car le FMI est bien un outil au service du système capitaliste.
1 | 6 mai 1946 – 5 mai 1951 | Belgique | Camille Gutt |
2 | 3 août 1951 – 3 octobre 1956 | Suède | Ivar Rooth |
3 | 21 novembre 1956 – 5 mai 1963 | Suède | Per Jacobsson |
4 | 1er septembre 1963 – 31 août 1973 | France | Pierre-Paul Schweitzer |
5 | 1er septembre 1973 – 16 juin 1978 | Pays-Bas | Johan Witteveen |
6 | 17 juin 1978 – 15 janvier 1987 | France | Jacques de Larosière |
7 | 16 janvier 1987 – 14 février 2000 | France | Michel Camdessus |
14 février – 30 avril 2000 | États-Unis/ Israël | Stanley Fischer (par intérim) | |
8 | 1er mai 2000 – 4 mars 2004 | Allemagne | Horst Köhler |
4 mars – 7 juin 2004 | États-Unis | Anne Krueger (par intérim) | |
9 | 7 juin 2004 – 1er novembre 2007 | Espagne | Rodrigo Rato |
10 | 1er novembre 2007 – 18 mai 2011 | France | Dominique Strauss-Kahn |
15 mai 2011 – 5 juillet 2011 | États-Unis | John Lipsky (par intérim) | |
11 | 5 juillet 2011 – 2 juillet 2019 | France | Christine Lagarde |
2 juillet 2019 – 1er octobre 2019 | États-Unis | David Lipton (par intérim) | |
12 | 1er octobre 2019 – | Bulgarie | Kristalina Georgieva |
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