Fiche pays : le Brésil

3 mars 2011 par Camille Meyer


Ancienne colonie portugaise, le Brésil est en passe de devenir l’un des géants du XXIe siècle. Son économie mouvementée, troublée par un esclavagisme féroce et une exploitation intensive de ses matières premières, s’est reflétée dans la vie politique où les coups d’Etat militaires ont succédé aux élans démocratiques. Aujourd’hui les inégalités sociales y demeurent parmi les plus importantes au monde.



L’organisation membre du réseau CADTM au Brésil est la Auditoria cidadá da dívida qui lutte contre la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
brésilienne.
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 De la découverte à la colonisation

L’histoire du Brésil « moderne » commence le 22 avril 1500 lorsque le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral accoste les côtes brésiliennes, pour le roi Manuel Ier. Il nomme cette nouvelle terre « Terra da Santa Cruz » (terre de la sainte croix). Les peuples d’origine Tupi qui vivaient sur ces terres utilisaient un bois de braise (Pau Brasil) qui donnait une teinte brun-rouge à leurs vêtements. Ce procédé sera à son tour utilisé par l’industrie textile européenne, et la colonie portugaise fut renommée « Brasil » en 1511 en référence à ce produit.

Les colons peuplent avant tout le littoral et divisent le territoire en 15 capitaineries. Celles-ci avaient comme mission de coloniser et d’exploiter le territoire, notamment par la donation de larges domaines. Le territoire est concentré dans les mains d’une poignée de grandes familles et d’énormes concessions sont accordées par le roi : c’est l’origine du latifundio. Les terres sont énormes, très inégalement réparties et sous-exploitées. A partir des années 1570, cette colonie portugaise se spécialise dans la production du sucre, très demandé en Europe, focalisant de facto l’économie sur l’exportation vers la métropole. Les esclaves sont massivement « importés » des colonies portugaises en Afrique (Angola, Cap Vert…), car les africains ont des « rendements supérieurs » aux indiens d’Amérique. Cependant, leur « durée de vie productive » ne dépasse pas huit ans, car les conditions de travail inhumaines et le traitement que leur accordent les européens les mènent à une mort prématurée. Leur statut est soigneusement hiérarchisé, en fonction de leur appartenance ethnique (indien, noir, créole…) et de leur travail (dans les mines, plantations, travail domestique…). En trois siècles le Brésil est le champion de l’esclavage avec la déportation d’environ 4 millions de personnes.

Mais la gestion portugaise du territoire était fragile, ce qui attirait la convoitise d’autres nations européennes (surtout les français et hollandais). Ainsi, en 1549, Lisbonne décida d’envoyer un contingent de missionnaires jésuites et des hommes durs pour rétablir l’ordre public dans les capitaineries. La présence des hollandais fut forte jusqu’en 1648, date de la bataille de Guararapes où se produisit une alliance contre nature entre indiens noirs et portugais pour expulser les bataves protestants. Ceux-ci interdisaient les danses, les chants et autres manifestations festives. Après cette bataille, les portugais avaient le champ entièrement libre pour mener leur politique coloniale. Les restrictions commerciales imposaient que tout les produits brésiliens transitent par Lisbonne et interdisaient toute industrialisation.

L’exploitation du sucre connut une crise à la fin du XVIIe siècle. Les hollandais en produisaient pour un prix inférieur, ce qui fit infléchir la demande en sucre brésilien. Mais cette période correspond à la découverte d’énormes filons d’or et de diamants dans la région de Minas Gerais (Mines générales), tirant son nom de ses richesses souterraines. Rio de Janeiro devint la capitale de la colonie en 1763. La ville était un port plus utile à l’exportation de l’or et des diamants que ne l’était Salvador de Bahia avec le sucre. Le Portugal vivait de cet or brésilien. La cour le dilapidait dans des dépenses somptuaires et futiles, et rien n’était donné au Brésil en échange. Toutefois, l’esclavage continuait à massacrer les travailleurs des mines, toujours considérés comme des sous-hommes.

 De l’indépendance aux républiques

En 1807, fuyant l’invasion napoléonienne, la monarchie portugaise s’exila au Brésil. Le transfert de la cour impériale à Rio de Janeiro transforma la ville, lui donnant des compétences jusque là interdites (Trésor royal, Tribunal, police…). Les monarques s’y plaisaient, ce qui conduit le dauphin Pedro à rester dans la ville lorsque son père, le roi Joao VI, retourna au Portugal en 1821 pour faire face à la fronde libérale qui secouait le pays. Cette action Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
lui sera critiquée et un ultimatum sera lancé au prince. Pedro proclama son attachement au Brésil et son refus de rentrer en Europe dans un discours resté célèbre « Fico » (je reste). Le 7 septembre 1822, le Brésil devenait indépendant.

L’héritier de la couronne devint empereur du Brésil, préservant ainsi l’unité de l’Amérique portugaise. La constitution mise en place n’accordait le droit de vote qu’aux riches et revendiquait l’esclavage. A cette époque, sur les 4 millions d’habitants du Brésil, 30% étaient des esclaves. Les propositions d’abolition émergentes étaient vite étouffées sous les pressions économiques et la peur d’une sécession des régions du Nord (fortement esclavagiste). Mais en 1888, l’esclavage fut aboli ; faisant du Brésil l’un des derniers pays au monde à le faire. Bien que libres, les esclaves étaient toujours dans la pauvreté, sans terre à cultiver, et sans droits politiques. Après avoir défendu l’abolition et la distribution de petites parcelles de terre aux affranchis, l’empereur fut défait. En essayant de réduire les inégalités criantes et d’accorder plus de droits aux pauvres, il avait rompu le pacte qui l’unissait avec les barons de la terre. Un coup d’Etat militaire éclata, inaugurant ainsi la série d’interventions des forces armées dans le pouvoir politique. La première République fut proclamée et le Brésil adopta la devise positiviste « ordem e progresso » (ordre et progrès). L’économie du pays restait avant tout agricole et les barons de la terre, les fazendeiros, continuent à dicter leurs lois.

La « révolution de 1930 » annonce une nouvelle ingérence des militaires dans la vie politique brésilienne. La « Vieille République » est renversée par des lieutenants qui se sont associés au gouverneur de l’Etat de Rio Grande do Sul, Getulio Vargas. Le pouvoir central est élargi afin de moderniser l’Etat. Le ministère de l’éducation et de la santé est créé, tout comme celui du travail, de l’industrie et du commerce. Vargas abandonne les élites traditionnelles au profit des classes populaires urbaines. Il place l’Etat au centre de l’économie, faisant de l’industrialisation une priorité. De grandes entreprises nationales sont créées dans des domaines clés (sidérurgie, production minière, énergie, chimie…). Le système se veut protecteur de la classe ouvrière, accordant des droits aux seuls travailleurs urbains.

« En 1931, Getulio Vargas entreprit la réalisation d’un audit de la dette extérieure brésilienne, qui a révélé que seulement 40% de la dette était documentée par des contrats, parmi d’autres aspects graves tels que l’absence de comptabilisation et de contrôle des envois vers l’extérieur. L’audit a permis, à l’époque, de réaliser une grande réduction tant du stock de la dette Stock de la dette Montant total des dettes. que du flux des paiements, ouvrant la voie à la création de droits sociaux [1]. »

Toutefois, la constitution de 1934 refuse toujours d’accorder le droit de vote aux analphabètes, qui représentent les trois quarts de la population. En 1937, le régime devient plus radical, en interdisant tous les partis politiques. Vargas crée une dictature, le « Estado novo » (Etat nouveau). Les libertés publiques sont maltraitées et une police politique est créée, torturant et emprisonnant les dissidents, souvent taxés de communistes. En 1945, Vargas organise des élections générales devant les manifestations et aspirations démocratiques de la population. Mais le commandant en chef des armées qui l’avait installé le dépose.

En octobre 1950, Vargas emporte l’élection présidentielle pour un mandat qu’il veut démocratique. Il enflamme les foules et enrage les élites. L’opposition est violente et conduit Vargas au suicide en 1954, à l’heure où se profilait un nouveau coup d’Etat. L’année suivante, Jucelino Kubitschek est élu président avec pour programme de faire avancer le Brésil « de 50 ans en 5 ans ». Il mise sur les infrastructures en perçant le premier axe routier amazonien, désenclavant toutes les capitales et demandant à Oscar Niemeyer de dresser une nouvelle capitale dans le centre du pays : Brasilia.

 Le pays mis à sac sous la dictature

Joao Goulart, son successeur, se veut plus progressiste en se prononçant en faveur d’une réforme agraire et au droit de vote pour les analphabètes. Il s’attire les foudres des élites qui défilent contre lui pour « la famille, avec Dieu et pour la liberté ». Peu de temps après, les militaires organisent un nouveau coup d’Etat, avec l’aide explicite des Etats-Unis qui avait posté une flotte au large des côtes si jamais l’opération tournait mal. Le président Johnson sera le premier à reconnaître le coup d’Etat et la nomination de Castelo Branco comme dictateur. Les généraux s’installeront longtemps au pouvoir. Leur idéologie est basée sur la « doctrine de la sécurité nationale », intégrait des aspects militaires, économiques, politiques et sociaux. Elle est basée sur quatre grands principes : l’affrontement brutal entre le monde communiste et l’Occident de tradition chrétienne ; l’Etat est le seul à défendre les intérêts nationaux, de fait, il peut demander aux citoyens de perdre une partie de leurs droits, l’armée étant la plus à même d’exercer le pouvoir ; le Brésil a une place à part dans le monde occidental, il a une puissance particulière et un rôle important à jouer ; enfin, le développement devra garantir la sécurité, car il permet d’intégrer les zones périphériques et de contrer les discours basés sur la misère du prolétariat.

Les militaires ont supprimé les partis politiques existants pour installer un bipartisme. Ils ont mis en place un appareil répressif extrêmement poussé, foulant les libertés fondamentales, censurant la presse, la musique, le cinéma, torturant les opposants et annihilant les mouvements étudiants. Ils débordent même des frontières en poursuivant les exilés brésiliens en Argentine, Bolivie, Chili, les torturant avec la complicité des régimes en place.

Deux périodes de répression se détachent. La première va de 1964 à 1966 et correspond à l’installation du régime ; période où la population jouissait encore de certaines libertés. La seconde correspond à la présidence de Médici, de 1969 à 1974. C’est une période de guérilla, où la répression est féroce contre les « subversifs ». Les sévices physiques sont durs et les arrestations arbitraires et incontrôlées. On dénombre quelques 500 assassinats. Le Congrès est fermé et la censure omniprésente. Toutefois, la télévision soutient massivement le gouvernement, diffusant une propagande exacerbée. La loi d’amnistie votée durant la dictature protège toujours les militaires. Mais ceux-ci s’aliènent l’opinion publique en étendant la répression au-delà des pauvres.

Les militaires ont massivement participé à l’endettement de leur pays. Lors du coup d’Etat de 1964, la dette extérieure était de 2,5 milliards de dollars. A la fin de la dictature, en 1985, celle-ci s’élevait à plus de 100 milliards de dollars. Elle a donc été multipliée par quarante en seulement 21 ans. Ceci s’explique par le fait que la dictature bénéficiait de la bienveillance des Etats-Unis et de la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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(BM). Soutenant traditionnellement leurs alliés stratégiques afin d’endiguer la progression communiste, les USA et la BM ont accordé d’énormes prêts pour financer des projets d’envergure aux résultats mitigés. Une partie des fonds était détournés et soutenait la répression policière organisée par le régime. De fait, cette dette est odieuse puisque contractée par un régime illégitime et détournée dans ses finalités [2].

Le climat délétère dictatorial a favorisé l’organisation de mouvements syndicaux, autour de grandes grèves et de manifestations. En 1984, le Mouvement Démocratique Brésilien (MDB), seul parti d’opposition toléré, lance une campagne civique nationale pour exiger l’organisation d’élections directes, avec le slogan « Direitas ja ! » (élections directes maintenant). Le 15 janvier 1985, Tancredo Neves, le candidat de l’opposition, remporte les élections, tournant la page de 21 ans de dictature. Malheureusement, il décède tragiquement le 21 avril après une longue agonie. Le vice-président qui le remplace est un cacique du Nord, intime des militaires. En 1988, une nouvelle constitution est cependant adoptée. Accordant un grand nombre de droits confisqués par les militaires, elle inclut la possibilité de réaliser un audit sur la dette publique.

 De la transition démocratique à Lula

Le président qui lui succède en 1992, Fernando Collor, est empêtré dans un scandale de corruption. Cependant son accession à la présidence marqua clairement la nouvelle orientation néo libérale prise par les classes dirigeantes. Les présidences de Fernando Henrique Cardoso (FHC) ont confirmé cet ancrage. Lorsqu’il était ministre des finances au début des années 1990, FHC réussit à stabiliser l’inflation Inflation Hausse cumulative de l’ensemble des prix (par exemple, une hausse du prix du pétrole, entraînant à terme un réajustement des salaires à la hausse, puis la hausse d’autres prix, etc.). L’inflation implique une perte de valeur de l’argent puisqu’au fil du temps, il faut un montant supérieur pour se procurer une marchandise donnée. Les politiques néolibérales cherchent en priorité à combattre l’inflation pour cette raison. grâce à son « plan real ». L’inflation galopante des années précédentes représentait un cauchemar pour l’ensemble de la population. Ainsi, la réussite de son « plan real » lui assura la présidence avec une victoire dès le premier tour. Il mit alors en place les mesures dites du « consensus de Washington ». Mettant fin aux régulations bancaires, son gouvernement organisa l’ouverture violente de l’économie, la privatisation des fleurons de l’industrie nationale, la criminalisation des mouvements sociaux, la dérégulation et la promotion du marché comme axe central des relations économiques.

FHC sera cependant réélu en 1998. Mais le Brésil subit une grande crise la même année, provoquant pratiquement sa faillite. Après la crise asiatique, les investisseurs étrangers ont massivement retiré leurs capitaux, provoquant un effondrement de la monnaie et un renchérissement de la dette. Les institutions financières internationales sont venues à sa rescousse, exigeant le président à suivre leurs recommandations. Cardoso engagea donc le pays dans une vague accélérée de retrait de l’Etat dans les sphères économiques et sociales, afin de laisser davantage de manœuvre aux entreprises étrangères. A la fin de son deuxième mandat, il contracta deux prêts auprès du Fonds Monétaire International FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

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(FMI), de plus de trente milliards d’euros. Cet emprunt était aussi une façon de contraindre son successeur à continuer la même politique économique.

Par ailleurs, la dette publique interne est en constante augmentation depuis les années 1990. Cette augmentation est en lien direct avec la dette externe. Le Brésil doit rembourser ses dettes dans la devise de l’Etat ou de l’institution créancière. Pour obtenir ces devises, il les a rachetées aux exportateurs privés brésiliens, en leur vendant des obligations Obligations
Obligation
Part d’un emprunt émis par une société ou une collectivité publique. Le détenteur de l’obligation, l’obligataire, a droit à un intérêt et au remboursement du montant souscrit. L’obligation est souvent l’objet de négociations sur le marché secondaire.
d’Etat émises par la Banque centrale Banque centrale La banque centrale d’un pays gère la politique monétaire et détient le monopole de l’émission de la monnaie nationale. C’est auprès d’elle que les banques commerciales sont contraintes de s’approvisionner en monnaie, selon un prix d’approvisionnement déterminé par les taux directeurs de la banque centrale. . Aussi, la dette interne a-t-elle crû de façon constante afin d’atteindre aujourd’hui près de 2.000 milliards de reais (877 milliards d’euros). La création d’une nouvelle sert donc à rembourser la dette précédente, avec augmentation des intérêts au cours de l’opération. C’est le « cercle vicieux de la dette ».

En 2002, Lula, ancien syndicaliste de la sidérurgie, est élu avec plus de 60% des votes au second tour. Représentant le Parti des Travailleurs (PT), il portait l’espoir d’un changement structurel des rapports de force. Loin de réaliser la révolution sociale qu’il avait vantée pendant des années, il ne mit nullement en cause les legs de son prédécesseur et continua l’ouverture de l’économie brésilienne. Misant sur les exportations, il développe une politique commerciale et diplomatique d’envergure. Représentant les intérêts de ses entreprises agro-alimentaires sur la scène internationale, il défend l’ouverture des marchés occidentaux avec arrêt des subventions lors des sommets internationaux. La représentation diplomatique brésilienne est aussi transformée : Lula a ouvert de nombreux ambassades et consulats lors de ses voyages à l’étranger. En dépit de ses promesses de réforme agraire, Lula n’a pratiqué aucune redistribution d’envergure, laissant le pouvoir des latifundiaires intact. Sans accès à la terre, les habitants des campagnes continuent de grossir le rang des grandes villes. Rappelons que ce phénomène n’est pas nouveau puisque le Brésil a un taux d’urbanisation de 80%. Ainsi, les activités du Mouvement des paysans Sans Terres (MST) gardent toute leur pertinence.

Son discours sur l’endettement et le déficit public est symptomatique de ce glissement idéologique. Initialement en faveur d’un « non-paiement » de la dette externe, il s’est par la suite montré favorable à une « suspension de paiement avec audit ». Enfin, en 2002, le candidat Lula annonce qu’il faut « honorer les contrats nationaux et internationaux », impliquant la dette externe et refusant tout type de moratoire Moratoire Situation dans laquelle une dette est gelée par le créancier, qui renonce à en exiger le paiement dans les délais convenus. Cependant, généralement durant la période de moratoire, les intérêts continuent de courir.

Un moratoire peut également être décidé par le débiteur, comme ce fut le cas de la Russie en 1998, de l’Argentine entre 2001 et 2005, de l’Équateur en 2008-2009. Dans certains cas, le pays obtient grâce au moratoire une réduction du stock de sa dette et une baisse des intérêts à payer.
ou de négociation. Ainsi, sous l’impulsion de Lula, le Brésil a remboursé anticipativement la dette de 15,5 milliards de dollars qu’il devait au FMI.

Par ailleurs, la dette publique interne est en constante augmentation depuis les années 1990 [3] . Cette augmentation est en lien direct avec la dette externe. Le Brésil doit rembourser ses dettes dans la devise de l’Etat ou de l’institution créancière. Pour obtenir ces devises, il les a rachetées aux exportateurs privés brésiliens, en leur vendant des obligations d’Etat émises par la Banque centrale. Aussi, la dette interne a-t-elle crû de façon constante afin d’atteindre aujourd’hui près de 2.000 milliards de reais (877 milliards d’euros) [4]. La création d’une nouvelle sert donc à rembourser la dette précédente, avec augmentation des intérêts au cours de l’opération. C’est le « cercle vicieux de la dette ».

« En 2005, la dette extérieure publique dépassait les 200 milliards de dollars, et ce sont 15,5 milliards de dollars qui ont été remboursés anticipativement au FMI […] Pour solder cette dette, le Brésil a émis de manière accélérée des bons de la dette externe à des taux d’intérêts bien plus élevés, de 7,5 à 12% ! De la même manière, la dette interne, rémunérée à des taux très élevés de 9% ou plus à l’époque, a augmenté. […] On a payé de manière anticipée, et sans bénéficier pour cela d’aucun abattement, une dette à 4% de taux d’intérêt Taux d'intérêt Quand A prête de l’argent à B, B rembourse le montant prêté par A (le capital), mais aussi une somme supplémentaire appelée intérêt, afin que A ait intérêt à effectuer cette opération financière. Le taux d’intérêt plus ou moins élevé sert à déterminer l’importance des intérêts.
Prenons un exemple très simple. Si A emprunte 100 millions de dollars sur 10 ans à un taux d’intérêt fixe de 5 %, il va rembourser la première année un dixième du capital emprunté initialement (10 millions de dollars) et 5 % du capital dû, soit 5 millions de dollars, donc en tout 15 millions de dollars. La seconde année, il rembourse encore un dixième du capital initial, mais les 5 % ne portent plus que sur 90 millions de dollars restants dus, soit 4,5 millions de dollars, donc en tout 14,5 millions de dollars. Et ainsi de suite jusqu’à la dixième année où il rembourse les derniers 10 millions de dollars, et 5 % de ces 10 millions de dollars restants, soit 0,5 millions de dollars, donc en tout 10,5 millions de dollars. Sur 10 ans, le remboursement total s’élèvera à 127,5 millions de dollars. En général, le remboursement du capital ne se fait pas en tranches égales. Les premières années, le remboursement porte surtout sur les intérêts, et la part du capital remboursé croît au fil des ans. Ainsi, en cas d’arrêt des remboursements, le capital restant dû est plus élevé…
Le taux d’intérêt nominal est le taux auquel l’emprunt est contracté. Le taux d’intérêt réel est le taux nominal diminué du taux d’inflation.
et on l’a remplacée par une dette beaucoup plus onéreuse (à 7,5% minimum pour la dette externe et 9% minimum pour la dette interne). En un mot, la dette a simplement changé de mains [5]
 »

En 2009, le service de la dette Service de la dette Remboursements des intérêts et du capital emprunté. brésilienne (somme allouée pour le remboursement de la dette et de ses intérêts) s’élevait à 35,57% du budget de l’Etat, alors que seulement 2,88% étaient alloués à l’éducation et 4,64% à la santé.

Source : SIAFI. Elaboration : Auditoria Cidadã da Dívida. Les chiffres du service de la dette ne tiennent pas compte du refinancement du capital par l’émission de nouveaux bons.

 Un pays émergent, des inégalités qui subsistent

L’exponentielle croissance économique brésilienne fait de ce pays l’un des principaux centres de l’économie mondiale. Classé sur un pied d’égalité avec la Chine, l’Inde et la Russie (dans l’acronyme BRIC), le Brésil voit son produit intérieur brut PIB
Produit intérieur brut
Le PIB traduit la richesse totale produite sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées.
Le Produit intérieur brut est un agrégat économique qui mesure la production totale sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées. Cette mesure est notoirement incomplète ; elle ne tient pas compte, par exemple, de toutes les activités qui ne font pas l’objet d’un échange marchand. On appelle croissance économique la variation du PIB d’une période à l’autre.
(PIB) s’accroître au rythme des exportations et de son marché intérieur. En 2009, les exportations agricoles correspondaient à 42,5% du total des exportations [http://www.brasil.gov.br/sobre/econ...]. De plus en plus qualifié de « ferme du monde », il fournit un quart du marché mondial des aliments. Jouissant d’un climat favorable et disposant de terres considérables, l’élevage de bovins et de poulets, tout comme les cultures de soja, oranges, maïs, haricots [6], s’étendent de plus en plus, et ce au détriment des forêts équatoriales. Le recours aux OGM OGM
Organisme génétiquement modifié
Organisme vivant (végétal ou animal) sur lequel on a procédé à une manipulation génétique afin de modifier ses qualités, en général afin de le rendre résistant à un herbicide ou un pesticide. En 2000, les OGM couvraient plus de 40 millions d’hectares, concernant pour les trois-quarts le soja et le maïs. Les principaux pays producteurs étaient les USA, l’Argentine et le Canada. Les plantes génétiquement modifiées sont en général produites intensivement pour l’alimentation du bétail des pays riches. Leur existence pose trois problèmes.


- Problème sanitaire. Outre la présence de nouveaux gènes dont les effets ne sont pas toujours connus, la résistance à un herbicide implique que le producteur va multiplier son utilisation. Les produits OGM (notamment le soja américain) se retrouvent gorgés d’herbicide dont dont on ignore les effets sur la santé humaine. De plus, pour incorporer le gène nouveau, on l’associe à un gène de résistance à un antibiotique, on bombarde des cellules saines et on cultive le tout dans une solution en présence de cet antibiotique pour ne conserver que les cellules effectivement modifiées.


- Problème juridique. Les OGM sont développés à l’initiative des seules transnationales de l’agrochimie comme Monsanto, pour toucher les royalties sur les brevets associés. Elles procèdent par coups de boutoir pour enfoncer une législation lacunaire devant ces objets nouveaux. Les agriculteurs deviennent alors dépendants de ces firmes. Les États se défendent comme ils peuvent, bien souvent complices, et ils sont fort démunis quand on découvre une présence malencontreuse d’OGM dans des semences que l’on croyait saines : destruction de colza transgénique dans le nord de la France en mai 2000 (Advanta Seeds), non destruction de maïs transgénique sur 2600 ha en Lot et Garonne en juin 2000 (Golden Harvest), retrait de la distribution de galettes de maïs Taco Bell aux USA en octobre 2000 (Aventis). En outre, lors du vote par le parlement européen de la recommandation du 12/4/2000, l’amendement définissant la responsabilité des producteurs a été rejeté.


- Problème alimentaire. Les OGM sont inutiles au Nord où il y a surproduction et où il faudrait bien mieux promouvoir une agriculture paysanne et saine, inutiles au Sud qui ne pourra pas se payer ces semences chères et les pesticides qui vont avec, ou alors cela déséquilibrera toute la production traditionnelle. Il est clair selon la FAO que la faim dans le monde ne résulte pas d’une production insuffisante.
est aussi devenu fréquent, si ce n’est systématique. En dépit de ses promesses de distribution de terres aux paysans sans terre, ce qui aurait permis de stimuler l’agriculture paysanne, Lula a préféré mettre l’accent sur un système productiviste destiné à l’exportation et peu respectueux de l’environnement.

Le développement des agro-carburants pose aussi certaines questions. Produit à partir de canne à sucre, le bioéthanol est devenu le symbole de la « croissance verte ». Cependant, sa production pose problème car il n’y a pas assez de terres pour produire la canne à sucre nécessaire à nos moteurs et les aliments indispensables pour les Brésiliens. De fait, cette production pourrait mettre en péril la sécurité alimentaire du pays, en plus des dégâts environnementaux causés par la monoculture Monoculture Culture d’un seul produit. De nombreux pays du Sud ont été amenés à se spécialiser dans la culture d’une denrée destinée à l’exportation (coton, café, cacao, arachide, tabac, etc.) pour se procurer les devises permettant le remboursement de la dette. . Outre l’importance des agro-carburants, d’importants gisements pétroliers ont été trouvés au large de Rio de Janeiro, sous une grosse couche de sel, dit le « pétrole présel ». Ces réserves offshores feront probablement du Brésil l’une des premières puissances pétrolières de la planète. La compagnie pétrolière nationale Petrobras est à l’origine de cette découverte. Enfin, le potentiel de production hydroélectrique est colossal. Le barrage d’Itaipu, à la frontière avec le Paraguay, fournit déjà 18,9% de l’énergie consommée au Brésil [7]. Lula a également lancé d’énormes travaux d’aménagement dans le bassin amazonien, menaçant directement les populations locales et provocant des conflits avec les environnementalistes.

Première économie d’Amérique latine, le Brésil n’en demeure pas moins un pays où la pauvreté et les inégalités sociales sont parmi les plus élevées du monde : 35% de la population vit dans la pauvreté, avec moins de deux dollars par jour. Dans les zones rurales, cette pauvreté monte à 51% de la population [8]. A l’échelle du pays, il existe une fracture entre le Nord et le Sud. Dans le Nord (surtout le Nord Est), principalement rural et pauvre, la scolarisation est limitée et l’espérance de vie plus faible. Tandis que le Sud avec des grandes villes comme Rio de Janeiro, Belo Horizonte ou Sao Paulo, est industrialisé, beaucoup plus éduqué et opulent. Cette fracture Nord-Sud est en partie due à la politique des militaires qui cherchaient à dynamiser l’émergence d’une minorité de consommateurs fortunés, sans répartition équitable des richesses [9]. Aujourd’hui encore les fruits de la croissance ne profitent pas à tous de la même façon.

Cependant, l’importante réduction de la pauvreté réalisée ces dernières années n’est pas due à une politique redistributive de l’Etat, mais à des programmes paternalistes. Selon les statistiques officielles, près de 20 millions de brésiliens sont sortis de la pauvreté en sept ans. Le programme Fome zero (Faim zéro) a permis aux familles indigentes d’avoir un accès aux produits alimentaires de base, tandis que la Bolsa familia (Bourse Bourse La Bourse est l’endroit où sont émises les obligations et les actions. Une obligation est un titre d’emprunt et une action est un titre de propriété d’une entreprise. Les actions et les obligations peuvent être revendues et rachetées à souhait sur le marché secondaire de la Bourse (le marché primaire est l’endroit où les nouveaux titres sont émis pour la première fois). familiale) reste l’emblème des politiques sociales. Consistant en un versement d’allocation pour la scolarisation des enfants, cette dernière a bénéficié à 12,4 millions de foyers ; soit 40 millions de personnes. Mais l’avancée la plus importante reste l’augmentation de 53,6% du salaire minimum, qui profite aux bas salaires, aux pensionnés et aux handicapés.

La réduction de la pauvreté est inédite et positive, mais ne touche pas aux origines des inégalités, qui continuent de s’accroître. Le système foncier, conférant aux élites un pouvoir hors norme, est resté identique. Ainsi, aucune redistribution d’envergure n’a eu lieu et des millions de paysans continuent à vivre sans terre et dans la pauvreté. La croissance a davantage profité au Sud, laissant le Nord en marge de l’accroissement de richesse. De fait, les inégalités sociales et spatiales restent le principal défi. La nouvelle présidente Dilma Rousseff a promis de poursuivre la politique de son prédécesseur ; en espérant qu’elle mette autant l’accent sur l’économie que sur le social.


Bibliographie

  • BENNASSAR Bartholomé et MARIN Richard, Histoire du Brésil 1500-2000, Fayard, Paris, 2000.
  • DE ROMANET Virginie, Brésil : Quels apports de la Commission d’enquête parlementaire sur la dette http://www.cadtm.org/Bresil-Quels-a...
  • FATTORELLI Maria Lucia et VIEIRA DE AVILA Rodrigo, Un premier résultat de l’audit de la dette par l’Equateur, CADTM, 2009 http://www.cadtm.org/Un-premier-res...
  • OUALALOU Lamia, Brésil : histoire, société, culture, Coll. « Guide de l’état du monde », La Découverte, Paris, 2009.
  • SADER Emir, « L’ « énigme Lula » ou le devenir contradictoire de la gauche brésilienne », in DUTERME Bernard (dir.), Le Brésil de Lula : un bilan contrasté, Alternatives Sud, CETRI, Louvain la Neuve, 2010.
  • SACHS Ignacy et LAMBERT Renaud, « Dette d’hier… et dette d’aujourd’hui », in Là où le Brésil va… Manière de voir, Le monde diplomatique, Paris, octobre-novembre 2010.
  • TOUSSAINT Eric, Brésil : l’ actualité de l’audit de la dette et les responsabilités du gouvernement Lula, CADTM-Syllepse 2004.|
FICHE SYNTHETIQUE
Données générales

Superficie : 8 511 965 km2

Capitale  : Brasilia (2millions d’habitants)

Principales villes : São Paulo (18,4m), Rio de Janeiro (11,1m), Belo Horizonte (4,5m), Porto Alegre (3,8m), Salvador de Bahia (2,4m), Fortaleza (2,14m), Curitiba (1,6m), Recife (1,3m), Belem (1,1m), Goiania (1,1m)
Langue officielle  : Portugais

Forme de l’Etat  : république fédérale

Monnaie : real (réis au pluriel)
Données démographiques

Population (2009) : 193 733 795

Densité (hab./km2) : 21,9

Répartition par sexe (2000) : 49, 22% d’hommes et 50,78% de femmes

Population urbaine (2000) : 81,25 %

Population rurale (2000) : 18,75%

Croissance démographique : 1,20 % (2009)

Espérance de vie : 73 (moyenne) ; 68,5 ans (hommes) ; 76,6 ans (femmes)

Taux d’alphabétisation : 89% (taux officiel)

Indice de développement humain (Classement PNUD PNUD
Programme des Nations unies pour le développement
Créé en 1965 et basé à New York, le PNUD est le principal organe d’assistance technique de l’ONU. Il aide - sans restriction politique - les pays en développement à se doter de services administratifs et techniques de base, forme des cadres, cherche à répondre à certains besoins essentiels des populations, prend l’initiative de programmes de coopération régionale, et coordonne, en principe, les activités sur place de l’ensemble des programmes opérationnels des Nations unies. Le PNUD s’appuie généralement sur un savoir-faire et des techniques occidentales, mais parmi son contingent d’experts, un tiers est originaire du Tiers-Monde. Le PNUD publie annuellement un Rapport sur le développement humain qui classe notamment les pays selon l’Indicateur de développement humain (IDH).
Site :
)
 : 0,693 (73e)

Coefficient de Gini (degré d’inégalité de répartition des richesses) : 0,59

Ratio de la population pauvre en dessous du seuil de pauvreté national (2003) : 21,5%

Composition de la population (en %) : Blancs 53 %, métis (Blancs et Indiens) et mulâtres (Blancs et Noirs) 40,4 %, Noirs 6 %, Asiatiques 0,4 %, Indiens 0,2 %.

Religions : catholiques (73,6%) ; évangélistes (18%)
La dette

Dette extérieure totale (2010) : 144 milliards de reais (87 milliards de dollars)

Dette interne totale (2010) : 2.000 milliards de reais (1203 milliards de dollars).

Service de la dette (2009) : 35,57% du PIB

Dépenses de santé (2009) : 4,64% du PIB

Dépenses d’éducation (2009) : 2,89% du PIB
Données économiques

PIB (2009)  : 1572 milliards $ (8e rang).

PIB par habitant (2008) : 8.209 $ (2009).

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2009) :
- agriculture : 6,1 %
- industrie : 25,4%
- services : 68,4%

Taux de croissance (2009) : 0,3% (2008 : 5,9%)

Taux de chômage (2010) : 6,7%

Taux d’emploi non salarié (2008) : 31.9%

Taux d’inflation (2009) : 4,3%

Excédent primaire (2009) : 2,1%

Exportations de biens et services : 153 milliards $ (2009) ; 195,8 milliards $ (projection 2010)

Importations de biens et services : 127,7 milliards $ (2009) ; 179,7 milliards $ (projection 2010)

Balance commerciale Balance commerciale
Balance des biens et services
La balance commerciale d’un pays mesure la différence entre ses ventes de marchandises (exportations) et ses achats (importations). Le résultat est le solde commercial (déficitaire ou excédentaire).
(2009) 
 : + 25,3 milliards $

Réserves Internationales (estimation 2010)  : 261,6 milliards $

Principaux clients : Etats-Unis, Argentine, Chine, Pays-Bas

Principaux fournisseurs : Etats-Unis, Argentine, Chine, Allemagne, Nigeria
Chronologie

1500 : Pedro Alvares Cabral débarque au brésil. Il la nomme « Terra da Santa Cruz ».

1511  : la colonie portugaise est renommée « Brasil ».

1530 : le roi João III attribue de vastes terres à des colons, pour y planter la canne à sucre. Début du cycle économique basé sur la production du sucre.

1550  : les premiers esclaves africains arrivent à Salvador.

Fin XVIIe : les premiers gisements d’or sont découverts. Début du cycle économique basé sur l’extraction minière.

1763 : Rio de Janeiro devient la capitale.

1775 : l’esclavage des indiens est interdit.

1807 : exil de la monarchie portugaise au Brésil.

7 septembre 1822 : indépendance du Brésil.

Années 1860  : début de la culture intensive de café.

1888  : abolition de l’esclavage.

1889 : renversement de la monarchie par l’armée. Première république.

1930  : coup d’Etat de Getulio Vargas.

1931 : audit de la dette extérieure brésilienne.

1937  : dictature du Estado novo.

1945 : Getulio Vargas est déposé par les militaires.

1955 : Jucelino Kubitschek est élu président avec pour programme de faire avancer le Brésil « de 50 ans en 5 ans ».

1960 : Brasilia devient la capitale du Brésil.

1964 : début de la dictature militaire, sous la direction du maréchal Castelo Branco.

1984 : grandes manifestations pour la fin de la dictature.

1985 : fin de la dictature.

1988 : nouvelle constitution, plus démocratique.

1994 : le Plan Réal de Cardoso met fin à l’hyper inflation.

1995 : Début du Mercosur Mercosur Le Mercosur est une zone régionale de coopération économique du Cône Sud (marché du Cône Sud) qui rassemble le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, en plus de deux pays associés, le Chili et la Bolivie. (intégration économique régionale) et première présidence de
Fernando Henrique Cardoso. Il suit une politique économique néo-libérale. Il sera réélu en 1998.

2002 : victoire du candidat du Parti des Travailleur : Luis Inacio Lula da Silva.

2005 : le Brésil rembourse sa dette au FMI, mais pour ce faire, il augmente sa dette interne.

2006 : réélection de Lula.

2010  : élection de Dilma Rousseff à la présidence de la république. Elle devient la première femme présidente du Brésil.


Bibliographie


Notes

[1Maria Lucia Fattorelli et Rodrigo Viera de Avila, Un premier résultat de l’audit de la dette par l’Equateur, http://www.cadtm.org/Un-premier-res...

[2Eric Toussaint, Brésil : l’ actualité de l’audit de la dette et les responsabilités du gouvernement Lula, CADTM-Syllepse, 2004

[3[[Ignacy Sachs et Renaud Lambert, « Dette d’hier… et dette d’aujourd’hui », in Là où le Brésil va… Manière de voir, Le monde diplomatique, Paris, octobre-novembre 2010.

[4Virginie de Romanet, Brésil : Quels apports de la Commission d’enquête parlementaire sur la dette ?, CADTM, 2010. http://www.cadtm.org/Bresil-Quels-a...

[5Maria Lucia Fattorelli, Le problème de la dette n’a pas été réglé sous Lula, il s’est même agravé http://www.cadtm.org/Le-probleme-de...

[6Pour plus de détails, vous pouvez consulter le site de la FAO : http://faostat.fao.org/DesktopDefault.aspx?PageID=339&lang=fr&country=21

[7Site officiel du Barrage d’Itaipu http://www.itaipu.gov.br/energia/geracao

[9Là où le Brésil va… Manière de voir, Le monde diplomatique, Paris, octobre-novembre 2010, p.10.