Allocution du Président de la CAD-Mali à l’ouverture du 11e Forum des Peuples
Monsieur le Représentant du Gouverneur de la Région de Koulikoro ;
Monsieur le Préfet du Cercle de Kangaba ;
Monsieur le Sous-Préfet de Siby ;
Monsieur le Président de l’Assemblée Régionale de Koulikoro ;
Monsieur le Président du Conseil de Cercle de Kangaba ;
Monsieur le Maire de la Commune Rurale de Siby ;
Messieurs et Mesdames les membres du Forum Social Africain et du Forum Social Mondial ;
Mesdames et Messieurs les distingués représentants des pays ici présents,
Monsieur le Président de l’Antenne Régionale de la Coalition des Alternatives Africaines Dettes et Développement de Koulikoro ;
Mesdames et Messieurs les chefs de Services ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Partenaires au Développement ;
Messieurs les représentants des notabilités et dignitaires des cultes,
Mesdames et Messieurs de la presse ;
Mesdames et Messieurs chers Invités, en vos rangs, grades et qualités ;
Mesdames et Messieurs ;
Au nom de la Coalition des Alternatives Africaines Dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
et Développement (CAD-Mali) et des mouvements sociaux partie prenante du Forum des peuples, c’est un honneur pour moi de vous souhaiter la bienvenue à la 11e édition du Forum des Peuples Siby 2015, que nous organisons en marge de la 21e Conférence des parties de la Conférence–Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP 21) qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015.
Comme Mouvement social d’alternatives populaires panafricaines, nous organisons depuis 2002 le Forum des Peuples, un espace ouvert, démocratique et populaire en opposition à l’espace fermé, répressif et anti démocratique du G8
G8
Ce groupe correspond au G7 plus la Fédération de Russie qui, présente officieusement depuis 1995, y siège à part entière depuis juin 2002.
et du G20
G20
Le G20 est une structure informelle créée par le G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) à la fin des années 1990 et réactivée par lui en 2008 en pleine crise financière dans le Nord. Les membres du G20 sont : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Union européenne (représentée par le pays assurant la présidence de l’UE et la Banque Centrale européenne ; la Commission européenne assiste également aux réunions). L’Espagne est devenue invitée permanente. Des institutions internationales sont également invitées aux réunions : le Fonds monétaire international, la Banque mondiale. Le Conseil de stabilité financière, la BRI et l’OCDE assistent aussi aux réunions.
. Le Forum des Peuples est partie prenante du Forum Social Africain et du Forum Social Mondial.
Une des légitimités du Forum des peuples est sa tenue en milieu rural depuis 2002 sur des questions d’atteinte du droit à la vie et vivre ensemble.
Mesdames et Messieurs ;
Si en 2002 et 2003 dans le village de Siby nous avons évoqué la misère paysanne, exode massive et leur transformation en des sans terres, en des ouvriers agricoles ; en 2004 à Kita et 2005 à Fana, nous avons présenté respectivement des alternatives à la logique prédatrice de privatisation de la Régie de chemin de fer et de la Compagnie malienne des textiles (CMDT) ; en 2006 à Gao, le Forum des peuples en plus de la revendication des droits humains, a levé la voie sur les questions sécuritaire et base arrière militaire au Nord.
À Kouikoro, en 2007, les revendications du droit humain de l’Eau et de l’Assainissement ainsi que la protection et la sauvegarde du Fleuve Niger, notre patrimoine commun, ont eu des échos politiques, la ville de Sikasso et le Plateau Dogon ont accueilli respectivement en 2008 et 2009 le rassemblement des peuples indignés. Comme forces de propositions, les alternatives sur les questions de souveraineté alimentaires, agro-écologie et économie politique des agricultures paysannes, résolutions des conflits ruraux, adduction d’eau de la ville de Bandiagara,

Mesdames et Messieurs ;
Chers participants ;
Distingués invités ;
En 2010, face à la mutation du G8 en G20 et à l’incapacité des puissants de ce monde à Séoul de stabiliser le système financier international ; d’enrayer les changements climatiques et l’exploitions des inégalités sociales ; de définir quel monde post-pétrole ? ; de comment nourrir la planète ; comment apporter les réponses politiques aux défis globaux dans un monde multipolaire ? nous avons organisé une journée de manifestation populaire le 27 juin sur le terrain « Shaba Sangaré » à Lafiabougou, en Commune 4 de Bamako, en lieu et place du Forum des peuples. Une pétition contre l’accaparement des terres et une déclaration contre ont été adressées aux pouvoirs publics du Mali.
En 2011 à Niono, la revalorisation du métier de paysans et l’amélioration de façon continue de la qualité de vie en milieu rural ; et l’obligation
Obligations
Obligation
Part d’un emprunt émis par une société ou une collectivité publique. Le détenteur de l’obligation, l’obligataire, a droit à un intérêt et au remboursement du montant souscrit. Il peut aussi, si la société est cotée, revendre son titre en bourse.
de lever notre voix citoyenne contre le phénomène injuste d’accaparement des terres Africaines par des investisseurs étrangers au mépris des couches rurales et du bien être du continent , ont aussi été parmi les arguments du choix de l’ Office du Niger.
Chères participantes, chers participants en vos rangs, grades et qualités ;
Au moment où le Mali, à l’instar du monde entier est confronté à la crise sécuritaire qu’il n’a jamais connu durant ces dernières décennies et en dépit de cette instabilité qui perdure, nous avons décidé de nous retrouver à Siby une nouvelle fois, à la source pour débattre des changements climatiques, fléau qui menace notre existence si nous ne changeons pas de politiques, stratégies et de comportements. Aussi plaider pour une paix durable au Mali, en Afrique et dans le Monde.
Des débats et échanges en Symposium, conférences populaires paysannes, conférences plénières, ateliers et les propositions alternatives qui prendront en compte les préoccupations fondamentales de nos peuples seront consignées dans une déclaration soumisse aux autorités publiques du Mali et publiée par la presse.
Mesdames et Messieurs ;
Permettez-moi de remercier tous les participants à cette 11e édition du Forum des Peuples, les autorités politiques, administratives, religieuses, traditionnelles de Siby, l’ensemble des partenaires techniques et financiers sans lesquels cette organisation n’aurait peut-être pu se réaliser sans oublier l’implication particulière du Gouvernement à travers certains Ministères.
Mesdames et Messieurs ;
Permettez-moi de finir cette allocution en adressant à toutes les victimes de la barbarie terroriste à travers le monde et particulièrement à toutes les victimes quotidiennes au Mali, la profonde tristesse des mouvements sociaux, de prier pour le repos de l’âme des disparus et souhaiter prompt rétablissement aux blessés.
Je vous remercie.
Siby, le 06 décembre 2015
Le Président de la CAD-Mali
Issa KAMISSOKO

Les thématiques de la onzième édition du Forum des Peuples s’articulent autour de cases
Les Cases thématiques de cette édition sont les suivantes
- Le Changement climatique, quelles réponses (propositions) des Mouvements sociaux ?
- Analyses, décryptages, actions
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
, atténuations, adaptations, résilience, enjeux et défis économiques, environnementaux, politiques, sociaux, culturels - Responsabilité des politiques vers une Transition énergétique (énergie renouvelable)
Paix et sécurité
- Rôles et responsabilités des acteurs (société civile y compris les organisations féminines, religieux, coutumiers, politiques et administratifs, communauté internationale… ) dans la prévention et la gestion des conflits intra et intercommunautaires, accords de paix d’Alger, analyse et enjeux des coopérations militaires
- Droits humains/ justice transitionnelle
- Emploi des jeunes : alternative aux conflits.
Femmes, accès aux ressources naturelles et changements climatiques
- Contribution à la valorisation des ressources naturelles face aux changements climatiques
- Accès sécurisé aux moyens de production
- Entreprenariat féminin
- Impact des changements climatiques sur les femmes (vulnérabilité et mesures d’adaptations)
Gouvernance durable des Ressources naturelles (mines, forêts, eau, terre…)
- Problématique du contrôle des ressources naturelles par les élites.
- Transparence et redevabilité dans la gestion des ressources naturelles
- Financement du Développement local, régional et national par l’exploitation des ressources naturelles (enjeux, défis, opportunités, menaces)
- Analyse du concept Partenariat- Public –Privé dans la gestion des ressources naturelles
- Afrique : poubelle de l’Occident
Mouvements sociaux : comment mieux s’organiser pour agir contre l’endettement ?
- Expériences de luttes locales et d’autres initiatives,
- Politique et lutte contre l’endettement : cas grec
- Sortie de crise au Mali : conditionnalités
Conditionnalités
Ensemble des mesures néolibérales imposées par le FMI et la Banque mondiale aux pays qui signent un accord, notamment pour obtenir un aménagement du remboursement de leur dette. Ces mesures sont censées favoriser l’« attractivité » du pays pour les investisseurs internationaux mais pénalisent durement les populations. Par extension, ce terme désigne toute condition imposée en vue de l’octroi d’une aide ou d’un prêt.
et enseignements des prêts post conférence de Bruxelles et de Paris (PRED, OCDE
OCDE
Organisation de coopération et de développement économiques
Créée en 1960 et basée au Château de la Muette à Paris, l’OCDE regroupait en 2002 les quinze membres de l’Union européenne auxquels s’ajoutent la Suisse, la Norvège, l’Islande ; en Amérique du Nord, les USA et le Canada ; en Asie-Pacifique, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande. La Turquie est le seul PED à en faire partie depuis le début pour des raisons géostratégiques. Entre 1994 et 1996, deux autres pays du Tiers Monde ont fait leur entrée dans l’OCDE : le Mexique qui forme l’ALENA avec ses deux voisins du Nord ; la Corée du Sud. Depuis 1995 et 2000, se sont ajoutés quatre pays de l’ancien bloc soviétique : la République tchèque, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie. Puis d’autres adhésions se sont produites : en 2010, le Chili, l’Estonie, Israël et la Slovénie, en 2016 la Lettonie, en 2018 la Lituanie et, en 2020, la Colombie est devenue le trente-septième membre.
Site : www.oecd.org
) - Audit citoyen de la dette
- Contrôle et Audit citoyens des infrastructures (routes, écoles, centres de santé, ponts, barrages…)
La crise migratoire, quelle alternative ?
- Migrations climatiques : quelles solutions du Sud ?
- Droits Humains et politiques anti-migratoires,
- Financement des projets de Jeunes
Accaparement des terres, Agriculture familiale et Souveraineté alimentaire.
- Institutions financières internationales (FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 188 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
Cliquez pour plus.
, BM
Banque mondiale
BM
La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies. En 2011, 187 pays en étaient membres.
Créée en 1944 à Bretton Woods dans le cadre du nouveau système monétaire international, la Banque possède un capital apporté par les pays membres et surtout emprunte sur les marchés internationaux de capitaux. La Banque finance des projets sectoriels, publics ou privés, à destination des pays du Tiers Monde et de l’ex-bloc soviétique. Elle se compose des cinq filiales suivantes :
La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD, 189 membres en 2017) octroie des prêts concernant de grands secteurs d’activité (agriculture et énergie), essentiellement aux pays à revenus intermédiaires.
L’Association internationale pour le développement (AID, ou IDA selon son appellation anglophone, 164 membres en 2003) s’est spécialisée dans l’octroi à très long terme (35 à 40 ans, dont 10 de grâce) de prêts à taux d’intérêt nuls ou très faibles à destination des pays les moins avancés (PMA).
La Société financière internationale (SFI) est la filiale de la Banque qui a en charge le financement d’entreprises ou d’institutions privées du Tiers Monde.
Enfin, le Centre international de règlements des différends relatifs aux investissements (CIRDI) gère les conflits d’intérêts tandis que l’Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI) cherche à favoriser l’investissement dans les PED. Avec l’accroissement de l’endettement, la Banque mondiale a, en accord avec le FMI, développé ses interventions dans une perspective macro-économique. Ainsi la Banque impose-t-elle de plus en plus la mise en place de politiques d’ajustement destinées à équilibrer la balance des paiements des pays lourdement endettés. La Banque ne se prive pas de « conseiller » les pays soumis à la thérapeutique du FMI sur la meilleure façon de réduire les déficits budgétaires, de mobiliser l’épargne interne, d’inciter les investisseurs étrangers à s’installer sur place, de libéraliser les changes et les prix. Enfin, la Banque participe financièrement à ces programmes en accordant aux pays qui suivent cette politique, des prêts d’ajustement structurel depuis 1982.
TYPES DE PRÊTS ACCORDÉS PAR LA BM :
1) Les prêts-projets : prêts classiques pour des centrales thermiques, le secteur pétrolier, les industries forestières, les projets agricoles, barrages, routes, distribution et assainissement de l’eau, etc.
2) Les prêts d’ajustement sectoriel qui s’adressent à un secteur entier d’une économie nationale : énergie, agriculture, industrie, etc.
3) Les prêts à des institutions qui servent à orienter les politiques de certaines institutions vers le commerce extérieur et à ouvrir la voie aux transnationales. Ils financent aussi la privatisation des services publics.
4) Les prêts d’ajustement structurel, censés atténuer la crise de la dette, qui favorisent invariablement une politique néo-libérale.
5) Les prêts pour lutter contre la pauvreté.
Site :
, BAD, BID, BOAD, …) et le foncier en Afrique ; - Spéculation
Spéculation
Opération consistant à prendre position sur un marché, souvent à contre-courant, dans l’espoir de dégager un profit.
Activité consistant à rechercher des gains sous forme de plus-value en pariant sur la valeur future des biens et des actifs financiers ou monétaires. La spéculation génère un divorce entre la sphère financière et la sphère productive. Les marchés des changes constituent le principal lieu de spéculation.
foncière urbaine et périurbaine - Souveraineté alimentaire et agriculture intelligente (OGM
OGM
Organisme génétiquement modifié
Organisme vivant (végétal ou animal) sur lequel on a procédé à une manipulation génétique afin de modifier ses qualités, en général afin de le rendre résistant à un herbicide ou un pesticide. En 2000, les OGM couvraient plus de 40 millions d’hectares, concernant pour les trois-quarts le soja et le maïs. Les principaux pays producteurs étaient les USA, l’Argentine et le Canada. Les plantes génétiquement modifiées sont en général produites intensivement pour l’alimentation du bétail des pays riches. Leur existence pose trois problèmes.
Problème sanitaire. Outre la présence de nouveaux gènes dont les effets ne sont pas toujours connus, la résistance à un herbicide implique que le producteur va multiplier son utilisation. Les produits OGM (notamment le soja américain) se retrouvent gorgés d’herbicide dont dont on ignore les effets sur la santé humaine. De plus, pour incorporer le gène nouveau, on l’associe à un gène de résistance à un antibiotique, on bombarde des cellules saines et on cultive le tout dans une solution en présence de cet antibiotique pour ne conserver que les cellules effectivement modifiées.
Problème juridique. Les OGM sont développés à l’initiative des seules transnationales de l’agrochimie comme Monsanto, pour toucher les royalties sur les brevets associés. Elles procèdent par coups de boutoir pour enfoncer une législation lacunaire devant ces objets nouveaux. Les agriculteurs deviennent alors dépendants de ces firmes. Les États se défendent comme ils peuvent, bien souvent complices, et ils sont fort démunis quand on découvre une présence malencontreuse d’OGM dans des semences que l’on croyait saines : destruction de colza transgénique dans le nord de la France en mai 2000 (Advanta Seeds), non destruction de maïs transgénique sur 2600 ha en Lot et Garonne en juin 2000 (Golden Harvest), retrait de la distribution de galettes de maïs Taco Bell aux USA en octobre 2000 (Aventis). En outre, lors du vote par le parlement européen de la recommandation du 12/4/2000, l’amendement définissant la responsabilité des producteurs a été rejeté.
Problème alimentaire. Les OGM sont inutiles au Nord où il y a surproduction et où il faudrait bien mieux promouvoir une agriculture paysanne et saine, inutiles au Sud qui ne pourra pas se payer ces semences chères et les pesticides qui vont avec, ou alors cela déséquilibrera toute la production traditionnelle. Il est clair selon la FAO que la faim dans le monde ne résulte pas d’une production insuffisante.
, agro business, …) - Transformation, valorisation et consommation des produits locaux
Objectifs du développement durable (ODD)
- Des OMD aux ODD : Bilan, perspectives, responsabilités des Etats, des citoyens et des institutions financières
- Mobilisation et gestion efficiente des ressources financières locales
- Analyse du niveau de mise en œuvre des engagements de l’Aide publique au développement