9 juillet 2015 par ATTAC/CADTM Maroc
Bansky
Ces dernières semaines le Maroc a été marqué par une actualité médiatique faisant état de plusieurs actions de lynchage public : lynchage de plusieurs migrants subsahariens à Tanger, lynchage et arrestation de deux jeunes femmes à Inzegane et lynchage d’un homme travesti en femme à Fès. Toutes ces violences commises publiquement doivent être condamnées avec fermeté. C’est donc, sans aucune nuance, qu’ATTAC/CADTM Maroc condamne ces actes de barbarie perpétrés à l’encontre de personnes en raison de leurs apparences ou de leur appartenance à une communauté et en appelle à la responsabilité de l’État. Il a inculpé les deux jeunes filles pour atteinte à la pudeur et est responsable de l’évacuation forcée des migrants subsahariens à Tanger.
Pour autant, ATTAC/CADTM Maroc tient à rappeler que ces actes de violences sont des cas isolés et ne doivent en aucun cas servir de prétexte pour légitimer le retour du discours sécuritaire et la stigmatisation des masses populaires. Pour cela, ATTAC/CADTM Maroc, condamne toute volonté d’instrumentalisation politique des affaires de mœurs par la classe politique et rappelle que la société marocaine manifeste des formes de tolérances plurielles bien souvent adaptées au contexte social.
ATTAC/CADTM Maroc tient à rappeler que les discours de haine et de mépris émis par une minorité dominante, qui monopolise la parole médiatique, envers les classes populaires favorisent l’accentuation des fractures sociales et participent à créer un clivage factice conservateurs/ modernistes dont les premières victimes sont les minorités et les femmes, cibles privilégiées des frustrations sociales. De plus, il ne faut pas oublier que la criminalisation des mœurs a toujours été l’instrument du pouvoir pour réprimer toutes les voix contestataires. Les dernières affaires de Hicham Mansouri et d’un militant de l’Adl, Wa Ihsan, prouvent que l’instrumentalisation des affaires de mœurs reste un instrument privilégié du pouvoir pour désavouer les militants.
Il est donc primordial à ce stade de ne pas céder aux explications émotionnelles qui visent à dépolitiser les problèmes sociaux et à façonner un discours stigmatisant envers les quartiers populaires, qualifiant chaque événement de violence de pathologie culturelle. Si les agressions perpétrées par les citoyens doivent être condamnées avec fermeté, elles ne doivent en aucun cas nous faire inverser le rapport de violence et masquer les autres formes de violences matérielles et symboliques subies quotidiennement par le peuple marocain.
Nous le disons : Non, le peuple marocain n’est pas intégriste
Les violences exprimées ces dernières semaines ne sont pas le produit de tares sociales, mais l’expression du désespoir de milliers de jeunes. L’application par le régime de mesures économiques néolibérales aux conséquences sociales catastrophiques, sa complicité avec les politiques néocolonialistes, l’instrumentalisation du terrorisme sont autant de causes politiques qui assoiffent aujourd’hui notre société, abandonnent les masses populaires à la détresse et laissent peu de place pour la création d’une alternative politique démocratique.
Ne l’oublions pas, les crimes policiers, le lynchage, l’intimidation, sont avant tout une pratique du pouvoir.
Ne nous trompons pas de cible : la violence n’est pas l’apanage du peuple mais des appareils sécuritaires de l’Etat.
Dans ce contexte, ATTAC/CADTM Maroc tient à :
Condamner les responsables politiques qui alimentent les tensions sociales, participent à la dégradation des conditions sociales et à la réduction des espaces de liberté ;
Condamner l’instrumentalisation des mœurs par le pouvoir politique ;
Alerter contre toutes les tentatives pour légitimer le retour du discours sécuritaire au nom de l’ordre public ;
Appeler les composantes de la société civile à ne pas se rendre complice et à dénoncer toutes les tentatives de récupération des mobilisations actuelles à des fins politiciennes.
membre du réseau CADTM, l’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.
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