Les agro-carburants responsables à 75% de la hausse des prix alimentaires

La Banque mondiale censure un rapport sur les agro-carburants

6 juillet 2008




Un nouveau rapport, non publié, de la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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accuse la course folle aux agro-carburants d’être responsable à 75% de la hausse vertigineuse des prix alimentaires. Cette flambée des prix aurait déjà coûté 324 milliards de dollars aux consommateurs des pays pauvres et pourrait faire plonger 105 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté.

L’économiste de la Banque mondiale Don Mitchell a calculé le prix d’un panier de denrées entre janvier 2002 et février 2008, et mesuré une hausse globale de 140%. Prenant en compte la « chaîne des conséquences », Mitchell estime que sur les 140%, 35% sont imputables à la hausse des prix de l’énergie, des engrais et à la faiblesse du dollar, et 75% aux agro-carburants.

D’après le quotidien britannique The Guardian [1], le rapport « affirme que la production des biocarburants a désorganisé le marché des produits alimentaires de trois façons majeures. D’abord, [la demande pour les biocarburants] détourne le blé vers l’éthanol et non vers l’alimentation. Ensuite, à l’heure actuelle, presque un tiers du maïs produit aux Etats-Unis sert à la production d’éthanol et environ la moitié des huiles végétales (colza, tournesol, etc.) sont utilisées pour le bio-diesel. Et finalement, cette dynamique haussière a attiré la spéculation sur les céréales. »

Pour leur part, la FAO et l’OCDE OCDE
Organisation de coopération et de développement économiques
Créée en 1960 et basée au Château de la Muette à Paris, l’OCDE regroupait en 2002 les quinze membres de l’Union européenne auxquels s’ajoutent la Suisse, la Norvège, l’Islande ; en Amérique du Nord, les USA et le Canada ; en Asie-Pacifique, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande. La Turquie est le seul PED à en faire partie depuis le début pour des raisons géostratégiques. Entre 1994 et 1996, deux autres pays du Tiers Monde ont fait leur entrée dans l’OCDE : le Mexique qui forme l’ALENA avec ses deux voisins du Nord ; la Corée du Sud. Depuis 1995 et 2000, se sont ajoutés quatre pays de l’ancien bloc soviétique : la République tchèque, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie. Puis d’autres adhésions se sont produites : en 2010, le Chili, l’Estonie, Israël et la Slovénie, en 2016 la Lettonie, en 2018 la Lituanie et, en 2020, la Colombie est devenue le trente-septième membre.

Site : www.oecd.org
estiment à 30% l’impact des agro-carburants sur les prix, et l’Union européenne estime que « l’impact à long terme des biocarburants sur les prix des céréales ne dépassera pas 3 à 6% par rapport aux prix de 2006 ».

La Banque mondiale n’a pas publié son étude afin d’échapper aux foudres de l’administration Bush, pour qui les agro-carburants ne sont responsables que de 3% de la hausse des prix.

En tout cas, le rapport donne raison à Mme Helga Zepp-LaRouche [2] qui, face à la nécessité d’augmenter la production alimentaire mondiale, a demandé de suspendre toute dérive dans ce sens.