Frais d’envoi
23 février 2017 par CADTM Belgique
Le CADTM met à disposition une nouvelle brochure sur les fonds vautours
Fonds vautour
Fonds vautours
Fonds d’investissement qui achètent sur le marché secondaire (la brocante de la dette) des titres de dette de pays qui connaissent des difficultés financières. Ils les obtiennent à un montant très inférieur à leur valeur nominale, en les achetant à d’autres investisseurs qui préfèrent s’en débarrasser à moindre coût, quitte à essuyer une perte, de peur que le pays en question se place en défaut de paiement. Les fonds vautours réclament ensuite le paiement intégral de la dette qu’ils viennent d’acquérir, allant jusqu’à attaquer le pays débiteur devant des tribunaux qui privilégient les intérêts des investisseurs, typiquement les tribunaux américains et britanniques.
, qui vise à mettre en lumière leur comportement, ainsi que la loi belge votée à l’unanimité en 2015, qui vise à limiter leur action et qui est attaquée par l’un des principaux fonds vautour.
Vous pouvez télécharger cette brochure (voir plus bas) ou en commander gratuitement plusieurs exemplaires pour la diffuser autour de vous. Envoyez simplement votre adresse à commandes chez cadtm.org.
Vous pouvez également signer la pétition pour défendre et internationaliser la loi belge sur les fonds vautours et/ou envoyer une lettre d’interpellation au gouvernement belge.
Qu’est-ce qu’un fonds vautour ?
Racheter la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
d’un pays 1,8 millions de dollars puis réclamer le paiement de 118 millions de dollars pour la même dette, c’est malheureusement possible. C’est même une spécialité pour certains investisseurs.
Appelées « fonds vautours
Fonds vautour
Fonds vautours
Fonds d’investissement qui achètent sur le marché secondaire (la brocante de la dette) des titres de dette de pays qui connaissent des difficultés financières. Ils les obtiennent à un montant très inférieur à leur valeur nominale, en les achetant à d’autres investisseurs qui préfèrent s’en débarrasser à moindre coût, quitte à essuyer une perte, de peur que le pays en question se place en défaut de paiement. Les fonds vautours réclament ensuite le paiement intégral de la dette qu’ils viennent d’acquérir, allant jusqu’à attaquer le pays débiteur devant des tribunaux qui privilégient les intérêts des investisseurs, typiquement les tribunaux américains et britanniques.
», ces entreprises financières souvent domiciliées dans les paradis fiscaux
Paradis fiscaux
Paradis fiscal
Territoire caractérisé par les cinq critères (non cumulatifs) suivants :
(a) l’opacité (via le secret bancaire ou un autre mécanisme comme les trusts) ;
(b) une fiscalité très basse, voire une imposition nulle pour les non-résidents ;
(c) des facilités législatives permettant de créer des sociétés écrans, sans aucune obligation pour les non-résidents d’avoir une activité réelle sur le territoire ;
(d) l’absence de coopération avec les administrations fiscales, douanières et/ou judiciaires des autres pays ;
(e) la faiblesse ou l’absence de régulation financière.
La Suisse, la City de Londres et le Luxembourg accueillent la majorité des capitaux placés dans les paradis fiscaux. Il y a bien sûr également les Iles Caïmans, les Iles anglo-normandes, Hong-Kong, et d’autres lieux exotiques. Les détenteurs de fortunes qui veulent échapper au fisc ou ceux qui veulent blanchir des capitaux qui proviennent d’activités criminelles sont directement aidés par les banques qui font « passer » les capitaux par une succession de paradis fiscaux. Les capitaux généralement sont d’abord placés en Suisse, à la City de Londres ou au Luxembourg, transitent ensuite par d’autres paradis fiscaux encore plus opaques afin de compliquer la tâche des autorités qui voudraient suivre leurs traces et finissent par réapparaître la plupart du temps à Genève, Zurich, Berne, Londres ou Luxembourg, d’où ils peuvent se rendre si nécessaires vers d’autres destinations.
rachètent à très bas prix – principalement sur le marché secondaire (marché d’occasion où se vendent et s’achètent des titres de la dette
Titres de la dette
Les titres de la dette publique sont des emprunts qu’un État effectue pour financer son déficit (la différence entre ses recettes et ses dépenses). Il émet alors différents titres (bons d’état, certificats de trésorerie, bons du trésor, obligations linéaires, notes etc.) sur les marchés financiers – principalement actuellement – qui lui verseront de l’argent en échange d’un remboursement avec intérêts après une période déterminée (pouvant aller de 3 mois à 30 ans).
Il existe un marché primaire et secondaire de la dette publique.
) – la dette d’États en difficultés à une fraction de sa valeur d’origine, pour ensuite en réclamer le paiement à 100 %, majoré d’intérêts et de pénalités. Les profits qu’elles engrangent représentent en moyenne 3 à 20 fois leur investissement, ce qui équivaut à des rendements de 300 % à 2000 % réalisés sur le dos des populations.
Quelles sont leurs victimes ?
Les continents latino-américain et africain sont les plus harcelés par les fonds vautours, néanmoins ces derniers attaquent partout où il y a du profit à faire. Au niveau mondial, la liste des victimes est longue et inclut désormais des pays européens comme la Grèce.
Exemples de la Zambie, de l’Argentine et de la Grèce
Zambie :
En 2006, quelques mois avant l’effacement d’une partie de la dette de la Zambie, le fonds vautour Donegal engage une action en justice. En 2007, la Haute Cour de Londres condamne la Zambie à verser à Donegal 15,4 millions de dollars et à prendre à sa charge une partie des frais de justice, soit en tout 17 millions de dollars... alors que ce fonds n’a déboursé que 3,3 millions de dollars pour racheter la créance sur la Zambie et malgré des faits avérés de corruption de fonctionnaires par le fonds vautour.
Argentine :
Fin 2001, la moitié de la population argentine vit en dessous du seuil de pauvreté. Face à une dette insoutenable
Dette insoutenable
C’est la dette dont la poursuite du paiement empêche les autorités de garantir aux citoyens l’exercice de leurs droits fondamentaux notamment en matière de santé, d’éducation, de logement, de revenu minimum et de sécurité. Si la poursuite du paiement de la dette empêche les autorités publiques de respecter leurs obligations fondamentales envers les citoyen·nes, le paiement en question peut être suspendu même si la dette est légitime et légale.
et odieuse (voir définition page 10), l’Argentine décrète un moratoire
Moratoire
Situation dans laquelle une dette est gelée par le créancier, qui renonce à en exiger le paiement dans les délais convenus. Cependant, généralement durant la période de moratoire, les intérêts continuent de courir.
Un moratoire peut également être décidé par le débiteur, comme ce fut le cas de la Russie en 1998, de l’Argentine entre 2001 et 2005, de l’Équateur en 2008-2009. Dans certains cas, le pays obtient grâce au moratoire une réduction du stock de sa dette et une baisse des intérêts à payer.
, c’est-à-dire une suspension de paiement. Le gouvernement négocie ensuite une restructuration de sa dette, qui est acceptée par 93 % de ses créanciers. Les fonds vautours, qui ont racheté à prix bradé des titres de sa dette juste avant et après le moratoire, refusent de participer aux négociations et attaquent l’Argentine devant les tribunaux.
Le 26 octobre 2012, un arrêt de la cour d’appel de New York, confirmé en 2014, leur donne raison. En 2016, le président Macri décide de céder à leurs exigences en empruntant 16,5 milliards de dollars sur les marchés financiers
Marchés financiers
Marché financier
Marché des capitaux à long terme. Il comprend un marché primaire, celui des émissions et un marché secondaire, celui de la revente. À côté des marchés réglementés, on trouve les marchés de gré à gré qui ne sont pas tenus de satisfaire à des conditions minimales.
pour les payer. NML Capital (filiale de Elliott) devrait empocher près de 2 milliards de dollars, pour des créances
Créances
Créances : Somme d’argent qu’une personne (le créancier) a le droit d’exiger d’une autre personne (le débiteur).
rachetées 80 millions de dollars, soit 25 fois leur valeur. Les fonds vautours ne sont pas les seuls gagnants : BNP Paribas, qui a également refusé la restructuration, a reçu 52,4 millions de dollars, ce qui représente 150 % de la valeur nominale des créances qu’elle détenait sur l’Argentine.
Grèce :
En 2012, année de la restructuration de sa dette, la Grèce a déboursé 436 millions de dollars, dont 90 % au seul bénéfice du fonds vautour Dart management. Mais les vautours sont bien plus nombreux qu’on le pense… La Banque centrale européenne
BCE
Banque centrale européenne
La Banque centrale européenne est une institution européenne basée à Francfort, créée en 1998. Les pays de la zone euro lui ont transféré leurs compétences en matières monétaires et son rôle officiel est d’assurer la stabilité des prix (lutter contre l’inflation) dans la dite zone.
Ses trois organes de décision (le conseil des gouverneurs, le directoire et le conseil général) sont tous composés de gouverneurs de banques centrales des pays membres et/ou de spécialistes « reconnus ». Ses statuts la veulent « indépendante » politiquement mais elle est directement influencée par le monde financier.
a racheté à plusieurs banques privées des titres grecs pour une valeur de 40 milliards d’euros, mais elle exige de la Grèce le remboursement intégral de la valeur nominale, soit 55 milliards d’euros plus les intérêts.
En savoir plus sur la BCE et la Grèce
Congo-Brazzaville :
Dans les années 2000, Kensington, autre filiale de Elliott, a racheté des titres de dette du Congo-Brazzaville pour 1,8 million de dollars. Elle a ensuite réclamé le paiement de 118 millions de dollars et fait saisir des fonds destinés au Congo-Brazzaville dans le monde entier. L’une des saisies en question était un don d’un montant de 587 585 euros provenant de la Coopération belge au développement.
Ce détournement a entraîné l’adoption d’une première loi belge en 2008 contre les fonds vautours, qui protège les biens de la coopération au développement de toute saisie.
Voir ce rapport à télécharger : Un vautour peut en cacher un autre
La législation belge
Sept ans après cette première loi, le Parlement belge en adopte une nouvelle à l’unanimité, le 12 juillet 2015, bien plus ambitieuse et efficace. Cette loi rédigée notamment avec l’expertise du CADTM, est une avancée importante contre la spéculation
Spéculation
Opération consistant à prendre position sur un marché, souvent à contre-courant, dans l’espoir de dégager un profit.
Activité consistant à rechercher des gains sous forme de plus-value en pariant sur la valeur future des biens et des actifs financiers ou monétaires. La spéculation génère un divorce entre la sphère financière et la sphère productive. Les marchés des changes constituent le principal lieu de spéculation.
financière indécente car elle empêche les spéculateurs d’obtenir, en Belgique, plus que ce qu’ils ont payé pour racheter des créances. Ils ne pourront obtenir que le prix qu’ils ont payé pour racheter des titres de dette souveraine, même s’ils ont obtenu une sentence à l’étranger qui leur est favorable.
Au niveau mondial, seuls 3 pays ont pris des lois pour contrer ces spéculateurs : la Belgique, le Royaume-Uni et la France.
La loi belge, soutenue par l’ONU, fournit un certain nombre de critères pour identifier les créanciers spéculateurs comme les fonds vautours. Pour appliquer la loi, le juge belge devra constater la réunion d’au moins deux critères dans la liste ci-dessous, dont le premier est obligatoire :
Voir le texte complet de la loi belge
Le procès contre la loi belge
Le fonds vautour NML Capital, dont le siège est basé dans les îles Caïmans, propriété du milliardaire étasunien Paul Singer, attaque la loi belge sur les fonds vautours devant la Cour constitutionnelle pour la faire annuler.
Trois organisations de la société civile belge, le CADTM, le CNCD et la Koepel van de Vlaamse Noord-Zuidbeweging – 11.11.11. ont décidé de contre-attaquer en intervenant en justice pour défendre, aux côtés de l’État belge, la loi du 12 juillet 2015.
En savoir plus sur le procès
Danger imminent d’une future crise de la dette au Sud :
une aubaine pour les fonds vautours
Aujourd’hui un nombre croissant de pays connait des difficultés de remboursement de dettes du fait de la baisse du prix des matières premières et de l’augmentation des taux d’intérêts. Le Mozambique est d’ailleurs en défaut de paiement sur une partie de sa dette depuis le 18 janvier 2017. Cette situation constitue une aubaine pour les vautours qui profitent de la détresse financière des États afin d’engranger des bénéfices indécents sur le dos des populations.
Que faire ? Comme agir ?
Demandez à votre banquier si votre banque a des connexions avec l’un ou l’autre des fonds ci-dessous et demandez-lui des explications :
Signez la pétition en ligne qui se trouve sur cette page et partagez là autour de vous pour défendre la loi belge face aux fonds vautours.
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Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
publique contre les fonds vautours, contactez Renaud pour avoir plus d’informations : renaud chez cadtm.org
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Le prochain numéro de l’AVP, à sortir en octobre 2017, sera consacré aux fonds vautours et leurs allié-es.
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