Savez-vous comment et pourquoi les pays endettés ont été amenés à rembourser à leurs créanciers l’équivalent de plus de 45 Plans Marshall au cours des vingt dernières années ?
Savez-vous que les envois des travailleurs migrants vers leurs familles représentent 80 milliards de dollars en 2002, soit une fois et demi le montant total de l’aide publique au développement octroyée par les pays les plus industrialisés ?
Savez-vous que les fonds déposés par les riches des pays en développement dans les banques du Nord représentent le double de la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
de ces pays envers ces mêmes banques ?
Savez-vous que l’État de Californie a subi 38 « états d’urgence énergétique » (coupures généralisées d’électricité) pendant le premier semestre 2001 suite aux agissements délictueux de la multinationale Enron qui ont accompagné la privatisation de l’énergie ?
Savez-vous... Mais lisez plutôt ce livre
La Finance contre les Peuples passe au crible de la critique la logique de la mondialisation
Mondialisation
(voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.
Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».
La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
néolibérale et ses funestes effets pour les peuples du Sud et du Nord, dans un langage clair et accessible à tous.
Un livre qui allie l’analyse rigoureuse à la mise en avant des résistances et des propositions alternatives face à l’offensive du capitalisme globalisé.
Les cinq premiers chapitres abordent la phase actuelle du processus de mondialisation néollibérale.
- 1. Mondialisation des inégalités et offensive néolibérale
- 2. La concentration du capital et le village global
- 3. La mondialisation excluante : marginalisation de la Périphérie et renforcement de la Triade
Triade
Les expressions « Triade » et « triadique » sont dues à K. Ohmae (1985). Elles ont été utilisées d’abord par les business schools et le journalisme économique, avant d’être adoptées très largement. Les trois pôles de la Triade désignent les États-Unis, l’Union européenne et le Japon, mais autour de ces pôles se forment des associations un peu plus larges. Selon Ohmae, le seul espoir d’un pays en développement - il faut y ajouter désormais les anciens pays dits socialistes - est de se hisser au statut de membre associé, même périphérique, d’un des trois « pôles ». Cela vaut également pour les nouveaux pays industrialisés (NPI) d’Asie, qui ont été intégrés par étapes, avec notamment des différences de pays à pays, dans le pôle dominé par le Japon (Chesnais, 1997, p. 85-86).
- 4. La mondialisation financière en crise
- 5. Enron et Cie : la débâcle de la nouvelle économie « made in USA »
A partir du sixième chapitre, la problématique de l’endettement international est analysée de manière systématique sous différents angles : historique, économique et politique.
Le chapitre 14 fait une incursion dans le domaine de l’idéologie.
- 14. Idéologie et politique néolibérales : mise en perspective historique
Les chapitres 15 à 17 examinent successivement l’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie et approfondissent l’étude en prenant quatre pays : Brésil, Argentine, Iraq et Rwanda.
- 15. La crise de la dette au début du XXIe siècle : Amérique latine et Afrique subsaharienne
- 16. a. Brésil : l’actualité de l’audit de la dette et les responsabilités du gouvernement Lula
- b. Argentine : le tango de la dette
- c. Iraq : la dette odieuse
Dette odieuse
Selon la doctrine, pour qu’une dette soit odieuse, et donc nulle, elle doit remplir deux conditions :
1) Elle doit avoir été contractée contre les intérêts de la Nation, ou contre les intérêts du Peuple, ou contre les intérêts de l’État.
2) Les créanciers ne peuvent pas démontrer qu’ils ne pouvaient pas savoir que la dette avait été contractée contre les intérêts de la Nation.
Il faut souligner que selon la doctrine de la dette odieuse, la nature du régime ou du gouvernement qui la contracte n’est pas particulièrement importante, puisque ce qui compte, c’est l’utilisation qui est faite de cette dette. Si un gouvernement démocratique s’endette contre l’intérêt de la population, cette dette peut être qualifiée d’odieuse, si elle remplit également la deuxième condition. Par conséquent, contrairement à une version erronée de cette doctrine, la dette odieuse ne concerne pas seulement les régimes dictatoriaux.
(voir : Eric Toussaint, « La Dette odieuse selon Alexander Sack et selon le CADTM » ).
Le père de la doctrine de la dette odieuse, Alexander Nahum Sack, dit clairement que les dettes odieuses peuvent être attribuées à un gouvernement régulier. Sack considère qu’une dette régulièrement contractée par un gouvernement régulier peut être considérée comme incontestablement odieuse... si les deux critères ci-dessus sont remplis.
Il ajoute : « Ces deux points établis, c’est aux créanciers que reviendrait la charge de prouver que les fonds produits par lesdits emprunts avaient été en fait utilisés non pour des besoins odieux, nuisibles à la population de tout ou partie de l’État, mais pour des besoins généraux ou spéciaux de cet État, qui n’offrent pas un caractère odieux ».
Sack a défini un gouvernement régulier comme suit :
« On doit considérer comme gouvernement régulier le pouvoir suprême qui existe effectivement dans les limites d’un territoire déterminé. Que ce pouvoir soit monarchique (absolu ou limité) ou républicain ; qu’il procède de la « grâce de Dieu » ou de la « volonté du peuple » ; qu’il exprime la « volonté du peuple » ou non, du peuple entier ou seulement d’une partie de celui-ci ; qu’il ait été établi légalement ou non, etc., tout cela n’a pas d’importance pour le problème qui nous occupe. »
Donc, il n’y a pas de doute à avoir sur la position de Sack, tous les gouvernements réguliers, qu’ils soient despotiques ou démocratiques, sous différentes variantes, sont susceptibles de contracter des dettes odieuses.
- d. Rwanda : les créanciers du génocide
- 17. Tempête en Asie : les Tigres domptés reprennent-ils du poil de la bête ?
Le chapitre 18 dirige le projecteur sur l’alliance entre Banque mondiale, Fonds monétaire international et Organisation mondiale du Commerce
OMC
Organisation mondiale du commerce
Créée le 1er janvier 1995 en remplacement du GATT. Son rôle est d’assurer qu’aucun de ses membres ne se livre à un quelconque protectionnisme, afin d’accélérer la libéralisation mondiale des échanges commerciaux et favoriser les stratégies des multinationales. Elle est dotée d’un tribunal international (l’Organe de règlement des différends) jugeant les éventuelles violations de son texte fondateur de Marrakech.
L’OMC fonctionne selon le mode « un pays – une voix » mais les délégués des pays du Sud ne font pas le poids face aux tonnes de documents à étudier, à l’armée de fonctionnaires, avocats, etc. des pays du Nord. Les décisions se prennent entre puissants dans les « green rooms ».
Site : www.wto.org
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- 18. Les derniers avatars du trio Banque mondiale/FMI/OMC
Le chapitre 19 s’applique à proposer des pistes alternatives cohérentes et le chapitre 20 se penche sur les acteurs d’un possible changement.
- 19. Pistes pour des alternatives
- 20. Un autre monde est possible ! Construisons-le !
Trois annexes clôturent l’ouvrage : une chronologie commentée ; un lexique clair et une abondante bibliographie.
Déjà traduit en sept langues (espagnol, anglais, portugais, allemand, turc, néerlandais et arabe), ce livre a fait l’objet de quatorze éditions différentes. Pour la présente édition, le texte a été entièrement revu, actualisé et augmenté. La première édition (1998) comportait 396 pages ; la présente en compte 640.
Format : 15 X 21 cm. 640 pages. Année d’édition : 2004