Déclaration du réseau CADTM international
29 janvier 2003 par CADTM International
A Porto Alegre, en réunion du CADTM International (Mali, Niger, Sénégal, Côte d’Ivoire, Burundi, Burkina Faso, Russie, Argentine, France, Belgique), nous avons discuté des multiples conflits qui secouent le continent africain et avons décidé de marquer le coup par une déclaration qui exprime notre attention indignée face à ces tragédies et notre soutien aux populations qui les subissent de plein fouet.
L’Afrique, continent le plus pauvre du monde, est le théâtre de multiples et récurrents conflits armés.
Si, durant les colonisations, les luttes armées se sont engagées pour la libération des pays africains, aujourd’hui les conflits armés sont souvent justifiés par la confiscation des pouvoirs, soit par des élites civiles, soit par des élites militaires, dans les deux cas parvenues au pouvoir par des coups d’Etat ou de larges fraudes électorales.
Ces conflits armés sont également exacerbés par une crise d’endettement et des mesures drastiques d’austérité imposées par les institutions financières internationales, mesures ayant pour seul résultat d’appauvrir et de précariser davantage les populations africaines.
La plupart des régimes actuels se caractérisent par leur comportement antidémocratique et la prédation sur les maigres ressources publiques. Il y a véritablement en Afrique un déficit démocratique et une mal-gouvernance incurable. Aujourd’hui au Tchad, en RDC, au Congo-Brazza, en Côte d’Ivoire, en Algérie, etc., des crimes odieux et des exactions sont commis envers des populations sans défense.
Tant que cela ne dérange pas les intérêts des puissances tutrices du Nord et des grosses multinationales pilleuses des richesses vivrières
Vivrières
Vivrières (cultures)
Cultures destinées à l’alimentation des populations locales (mil, manioc, sorgho, etc.), à l’opposé des cultures destinées à l’exportation (café, cacao, thé, arachide, sucre, bananes, etc.).
et agro-forestières, et quelles que soient les violations des droits de l’homme auxquels ils se livrent, ces régimes abjects sont assurés de rester en place et d’être protégés.
C’est dans ce contexte moralement injuste et politiquement scandaleux qu’éclatent de violents conflits armés, voire des guerres civiles. Les populations africaines déjà meurtries par la faim, le chômage, les maladies, etc. ne peuvent qu’en ressentir dramatiquement les conséquences.
Face à cette situation, le réseau CADTM international :
Exprime sa solidarité avec les populations martyres innocentes ;
Exhorte les pays africains à considérer la paix comme un préalable au développement ;
Appelle les peuples africains à refuser les guerres « planifiées » par les oligarchies du Nord ;
Dénonce et condamne les multinationales et les Etats qui pour protéger des intérêts financiers mafieux livrent des guerres par procuration aux peuples africains ;
Dénonce et condamne ces marchands d’armes qui créent des foyers de guerre partout pour écouler leurs sales marchandises ;
Dénonce et condamne tous ceux qui manipulent les sentiments ethniques, régionalistes ou religieux pour se maintenir ou accéder au pouvoir.
En conséquence, le réseau CADTM international appelle :
Les mouvements sociaux africains à s’engager dans la création des conditions nécessaires à l’avènement de régimes véritablement démocratiques dans tous les Etats africains ;
Les sociétés civiles à opposer à ceux qui manipulent les sentiments identitaires, les valeurs nobles de solidarité, d’égalité et de fraternité ;
Les sociétés civiles à une prise de conscience aiguë et à une alliance forte pour s’opposer à la mondialisation
Mondialisation
(voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.
Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».
La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
néolibérale ;
Les sociétés civiles à dire non à la guerre et à créer un rapport social qui mettra fin à ces conflits fratricides.
Fait à Porto Alegre, le 28 janvier 2003.
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