Communiqué de presse

Le CADTM France demande l’annulation intégrale de la dette des pays touchés par Ebola

21 décembre 2014 par CADTM France


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Par la voix de son secrétaire exécutif, la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique a invité la communauté internationale à annuler la dette des trois pays de la région, qui ont été les plus frappés par l’Ebola, la Sierra Leone, le Liberia et la Guinée. « Les donateurs ont été assez généreux en annonçant un allègement de la dette, mais il va falloir aller plus loin et annuler complètement cette dette », a déclaré Carlos Lopez, lundi 15 décembre 2014 à Addis Abeba (Éthiopie).



Le CADTM France (Comité pour l’annulation de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
du tiers-monde) rappelle que les dettes de l’ensemble des pays africains sont largement illégitimes voire odieuses et qu’elles ne doivent pas être remboursées. Ebola constitue une situation d’extrême urgence face à laquelle le paiement des créances Créances Créances : Somme d’argent qu’une personne (le créancier) a le droit d’exiger d’une autre personne (le débiteur). est intolérable et contraire au droit des peuples.

Pour le CADTM-France, les ressources de ces trois pays touchés par Ebola doivent absolument être en priorité consacrées aujourd’hui à reconstruire le système de santé, à répondre aux besoins des populations en termes de logement, d’alimentation..., au lieu de servir à rembourser des dettes déjà largement remboursées.

Le FMI FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

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et les membres du Club de Paris Club de Paris Créé en 1956, il s’agit du groupement de 22 États créanciers chargé de gérer les difficultés de remboursement de la dette bilatérale par les PED. Depuis sa création, la présidence est traditionnellement assurée par un·e Français·e. Les États membres du Club de Paris ont rééchelonné la dette de plus de 90 pays en développement. Après avoir détenu jusqu’à 30 % du stock de la dette du Tiers Monde, les membres du Club de Paris en sont aujourd’hui créanciers à hauteur de 10 %. La forte représentation des États membres du Club au sein d’institutions financières (FMI, Banque mondiale, etc.) et groupes informels internationaux (G7, G20, etc.) leur garantit néanmoins une influence considérable lors des négociations.

Les liens entre le Club de Paris et le FMI sont extrêmement étroits ; ils se matérialisent par le statut d’observateur dont jouit le FMI dans les réunions – confidentielles – du Club de Paris. Le FMI joue un rôle clé dans la stratégie de la dette mise en œuvre par le Club de Paris, qui s’en remet à son expertise et son jugement macroéconomiques pour mettre en pratique l’un des principes essentiels du Club de Paris : la conditionnalité. Réciproquement, l’action du Club de Paris préserve le statut de créancier privilégié du FMI et la conduite de ses stratégies d’ajustement dans les pays en voie de développement.

Site officiel : https://www.clubdeparis.fr/
(créanciers bilatéraux, pour ce qui concerne la Guinée) doivent annuler l’intégralité de leurs créances vis à vis de ces pays et leur fournir via des dons, l’aide nécessaire pour faire face à cette épidémie. Rappelons que, pour une grande part, l’état de délabrement des services sociaux et de santé est dû à l’endettement de ces pays et au pillage de leurs ressources.

Au-delà des discours de François Hollande lors de son passage à Conakry, la France se doit d’annuler ses créances vis-à-vis de la Guinée, et de renoncer au contrat désendettement développement (C2D) en cours avec ce pays, cette mesure qui n’est qu’un moyen de garder l’accès aux richesses de ce pays et d’intervenir sur ses politiques.

Paris le 21 décembre 2014.


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