Communiqué de presse

Le Sommet Mondial sur la Sécurité alimentaire doit s’occuper des causes internationales de la faim

16 novembre 2009 par FIAN




Bruxelles 16.11.2009 — L’organisation internationale des Droits de
l’Homme, FIAN International, exige du Sommet Mondial sur la Sécurité
alimentaire qui vient de commencer à Rome une analyse autocritique et un
changement d’orientation de la politique alimentaire mondiale. En 1996,
les gouvernements ont promis de diminuer de moitié d’ici 2015 le nombre
des affamés. « Le nombre de personnes qui souffrent de la faim et de la
malnutrition a augmenté et dépasse aujourd’hui le milliard, ce qui est
un scandale sans précédent de la politique mondiale »
, critique Flavio
Valente, secrétaire général de FIAN International. « La communauté des
Etats doit reconnaître ouvertement son échec et nommer clairement les
causes. La politique alimentaire mondiale doit être coordonnée de
manière plus démocratique et transparente à partir d’une ONU renforcée
et le suivi doit se fonder sur le droit humain à l’alimentation. »

Pour FIAN, la déclaration finale dissimule quelques-unes des principales
causes de la faim. « La déclaration ne mentionne à aucun moment la vente
de terres agricoles de pays d’Afrique et d’Asie à des Etats et des
compagnies étrangères »
, commente Sofía Monsalve, experte en politiques
agraires chez FIAN International. « Pour ce qui est de la spéculation et
des agrocarburants — deux des principales causes de la flambée des prix
— la déclaration se limite à recommander de réaliser des études et
d’entamer un dialogue. En même temps, elle exige une plus grande
ouverture des marchés agricoles mais ne mentionne pas les effets
nuisibles du dumping agricole. La combinaison de l’ouverture des marchés
et du dumping menace le droit à l’alimentation de millions de paysannes
et de paysans »
, explique Monsalve. « Les pays industrialisés devront
finir par reconnaître leur responsabilité par rapport à la réalisation
du droit à l’alimentation, s’ils veulent à nouveau être crédibles. »

Au niveau des résultats concrets de ce sommet, FIAN demande que soient
adoptées des mesures convaincantes pour réformer et stabiliser l’ONU
dans le domaine de la nutrition mondiale. « Le Comité de la sécurité
alimentaire des Nations Unies qui a connu une réforme en octobre devra
dans le futur coordonner le système alimentaire international,
développer une stratégie globale et assurer le suivi des programmes
nationaux et internationaux »
, exige Flavio Valente. Tout cela devrait
être basé sur les Directives pour le droit à l’alimentation qui ont été
adoptées à l’unanimité par les Etats membres de la FAO en 2004.

FIAN met en garde sur le danger que supposent les tentatives menées par
les Etats-Unis et d’autres Etats pour marginaliser dès le début le
Comité sur la Sécurité alimentaire mondiale. Certains Etats veulent
transférer à un fonds de la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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les 20 milliards de dollars
que le G8 G8 Ce groupe correspond au G7 plus la Fédération de Russie qui, présente officieusement depuis 1995, y siège à part entière depuis juin 2002. a décidé d’investir dans l’agriculture des pays en voie de
développement. « Si ces ressources financières sont transférées à la
Banque mondiale, l’ONU sera hors jeu »
, prévient Valente. « Ni les
gouvernements des pays en voie de développement, ni la société civile ne
pourront alors prendre part aux décisions relatives à l’assignation des
fonds », continue Valente. « Les gouvernements nationaux doivent
s’évertuer à empêcher ce revers et ils doivent s’engager pour obtenir un
mandat fort pour le Comité de la Sécurité alimentaire mondiale récemment
réformé »
, conclut Monsalve.

*Contact et information :*
Flavio Valente (0049-172-1394447) et Sofía Monsalve
(0049-173-7570286) sont du 16 au 18 novembre au Sommet Mondial de la
sécurité alimentaire à Rome^