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Un livre pour tout dire sur le CADTM ? Tout sur ses origines, son histoire, son combat et le mouvement dans lequel il s’inscrit ? Tout, ou presque : c’est que les “autres mondes possibles” n’attendent pas, et que le Comité pour l’Annulation de la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
du Tiers Monde, à l’instar de son réseau international de partenaires et du mouvement altermondialiste en général, réfléchit, agit, propose, évolue en permanence, rendant toute tentative de définition de son activité en mouvement forcément incomplète.
Ce petit livre tente néanmoins l’exercice, avec une ambition un peu particulière : offrir une présentation du CADTM, de ses analyses, des propositions qu’il met en avant et de son réseau dans le contexte qui l’a vu naître et oriente, motive, nourrit son travail : le contexte de la mondialisation
Mondialisation
(voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.
Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».
La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
néolibérale et de la résistance croissante que lui opposent des millions de femmes et d’hommes aux quatre coins de la planète. Une résistance d’abord timide, étouffée, éclatée, lorsque les thuriféraires de la “Fin de l’Histoire”, au début des années 1990, prétendaient imposer triomphalement leur conception de l’avenir radieux à l’humanité reconnaissante, étourdie - ou résignée. Puis de plus en plus active et combative, au gré des mobilisations, des convergences et des succès engrangés par les “invisibles” du Sud et du Nord, ces rêveurs d’autres mondes rétifs au catéchisme capitaliste et à la funeste “révolution conservatrice” promue par ses cyniques et puissants pères missionnaires.
Une résistance dont le nouveau visage, depuis lors, ne cesse de surprendre - et de convaincre des pans de plus en plus larges de la population mondiale : l’opposition multiforme aux logiques néolibérales, hier trompeusement qualifiée d’“antimondialiste”, s’est muée, en une dizaine d’années, en un puissant mouvement populaire international, rebaptisé “altermondialiste”. Un mouvement fort de ses identités multiples, riche des innombrables pratiques, expertises et alternatives qu’il porte, construit au quotidien et met en débat au gré des forums sociaux mondiaux, régionaux ou locaux, des contre-sommets, des réunions diverses et des très nombreuses manifestations qui rythment désormais son agenda. Un “mouvement de mouvements” devenu force de proposition, qui, de Porto Alegre à Mumbai, du Chiapas à Prague en passant par Gênes, Paris, Bangkok, Québec, Dakar ou Kinshasa, convie avec un écho grandissant les peuples du monde à réfléchir et travailler ensemble à la construction d’un devenir commun fondé sur des valeurs de paix, d’égalité et de justice. Un monde nouveau dont l’oppression serait bannie.
Depuis sa création en 1990, en Belgique, le CADTM est un réseau international qui inscrit son action
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
au cœur de ce mouvement et qui a contribué à faire de l’annulation de la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
une de ses revendications centrales. Par ce livre, il invite le lecteur à mieux connaître ses activités et ses propositions, ainsi que son réseau de membres et de partenaires et les outils qu’il met à la disposition du public (au nombre desquels son site Internet et ses publications). Mais il le convie simultanément à partir à la rencontre du mouvement altermondialiste, par le biais des principaux “textes de référence” qui jalonnent sa très jeune histoire. Ce sont les “Manifestes du possible”, choisis et présentés ici par le CADTM : des appels, des plates-formes, des résolutions adoptés au fil des mobilisations et exprimant les revendications, les analyses, les réalités de ces millions de femmes et d’hommes en lutte, ces “autres voix de la planète” de plus en plus nombreuses à vouloir changer la vie, “contre le néolibéralisme et pour l’humanité”.
Le CADTM a participé activement à l’élaboration, à la rédaction et à la diffusion de plusieurs de ces textes, qui sont ici proposés au lecteur par ordre chronologique, depuis le texte fondateur que représente pour le CADTM l’appel de la Bastille, adopté à Paris en juillet 1989, jusqu’à la déclaration finale du troisième Forum des peuples de Kita, au Mali, en juin 2004. Chacun de ces textes est précédé d’un commentaire introductif qui le situe dans le contexte du mouvement social de l’époque et souligne les avancées dont il est porteur, afin que se dégagent au fil de la lecture la dynamique, la cohérence et les enjeux de sa lutte.
A la fin du livre, la lectrice - le lecteur trouvera un chapitre “carnet d’adresses” reprenant les coordonnées précises de tous les membres et partenaires du réseau international CADTM.
Note : la plupart des textes repris dans les Manifestes du possible sont disponibles sur Internet. La lectrice - le lecteur qui souhaiterait néanmoins davantage d’informations est bien entendu invité(e) à prendre contact avec le CADTM.
Hors Collection
nov. 2004
Prix : 11 €
254 pages- 120 X 170 mm
ISBN : 2-84950-027-5
Co-édition Syllepse (www.syllepse.net) / CADTM, 2004.
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