Les économies dettes des Balkans occidentaux : une histoire de dépendance (I)

22 mars 2016 par Chiara Filoni


CC - Flickr - WonderWhy

La dépendance économique des Balkans occidentaux aux marchés financiers et leur périphérisation a été à l’origine des crises de la dette à partir des années 1980. Chacune de ces crises a été un prétexte pour plus d’intégration et d’ouverture des marchés, plus de financiarisation, seuls prétendus moyens pour rembourser les dettes accumulées. Mais le remède a entrainé une aggravation de ces crises, ainsi qu’une récession économique croissante, plus ou moins grave selon les contextes.



Comme l’explique Andreja Živković dans l’article « From the Market… to the Market : The Debt Economy After Yugoslavia », les différentes crises de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
qui se sont succédé dans les pays de l’ex-Yougoslavie sont à la fois l’expression de la crise globale du capitalisme financiarisé et de la crise régionale de l’intégration européenne même avant que l’intégration formelle dans l’UE pour ces pays eut lieu. La présente (comme les précédentes) crise de la dette viendrait donc, non pas du manque de mécanismes de marché appliqués ou d’une transition incomplète de l’incorporation de ces pays dans le marché, comme le FMI FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

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aime à le répéter, mais plutôt des contradictions intrinsèques au néolibéralisme et de la dépendance économique chronique des Balkans envers le reste de l’Europe [1].

Aujourd’hui, seulement 2 pays sur 8 de l’ex-Yougoslavie font partie de l’Union européenne. La Slovénie l’a intégré en 2004 (et est rentrée dans la zone euro en 2007) et la Croatie en juillet 2013. Cette dernière intégration est le résultat d’une politique d’intégration graduelle de la part de l’Union européenne vis-à-vis des Balkans occidentaux : le Monténégro, la Serbie, la Macédoine et l’Albanie sont candidats officiels, tandis que le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine sont « candidats potentiels », le premier à cause de la non reconnaissance de l’indépendance kosovare par tous les membres de l’Union, le second en raison de discriminiation sur base ethnique condamnée lors de l’affaire Sedjic-Finci, concernant l’universalité des droits de citoyenneté pour toute la population y compris pour les citoyens n’appartenant pas à l’un des trois peuples constituants officiels.

Être candidat potentiel signifie avoir conclu avec l’Union européenne un Accord de stabilisation et d’association (ASA), un traité qui n’implique pas l’obtention automatique du statut de « candidat officiel », mais qui vérifie la faisabilité de l’intégration de ce pays avec l’UE (par exemple, la capacité d’un pays à entretenir des relations plus approfondies avec l’Union) et recommande l’ouverture des négociations au Conseil de l’Union.

En 1949, la Yougoslavie de Tito affrontait le blocus économique et la menace de l’invasion de l’URSS (suite au choix de « non-alignement » dans le contexte de la Guerre froide, avec pour objectif de se protéger de l’influence à la fois des États-Unis et de l’URSS). Tito se dirigera donc plutôt vers le marché européen et son capital, un choix qui aura des conséquences irréversibles.

Menacée par ce processus d’intégration européenne, l’URSS propose à la République fédérative socialiste de Yougoslavie une plus grande intégration avec le Comecon, l’organisation de commerce de l’empire soviétique [2], proposition selon laquelle les Balkans devraient devenir producteurs d’aliments pour l’URSS, en échange de ses produits industriels dans le but de se renforcer contre l’ennemi états-unien. Tito, effrayé par cette possibilité de dépendance politique et économique d’un empire désormais en déclin, continua sur son chemin de « désengagement » de l’URSS et de rapprochement avec l’UE dans l’espoir de moderniser son économie interne.

La communauté économique européenne (CEE), créée en 1957, très attentive aux espoirs de ces pays, profite des révoltes de la Roumanie et de l’Albanie contre les ambitions coloniales du Comecon (auquel les pays des Balkans occidentaux ont finalement été associés) pour ouvrir une brèche dans le cœur de l’Empire soviétique et contester son hégémonie sur la région [3]. Voilà comment ce processus d’intégration au modèle de développement européen commence, bien avant l’intégration formelle. Une intégration qui n’est pas tout à fait paritaire, car comme l’explique Catherine Samary : « de la périphérie de l’Empire soviétique, la Yougoslavie devient la périphérie de l’Union européenne » [4].

En effet, cette intégration signifiera bientôt pour les Balkans occidentaux une dépendance accrue à la CEE. La CEE, comme les autres blocs commerciaux, commence graduellement à éliminer les tarifs du marché intérieur pour augmenter et harmoniser les tarifs externes, en particulier avec la mise en place de la PAC (Politique agricole commune) à partir de 1962. Avançons pas à pas.

Déjà à partir des années 1960, le commerce entre la Yougoslavie et l’Union européenne avait toutes les caractéristiques typiques d’un échange entre pays développés et pays en voie de développement : l’Europe de l’Est importait capitaux et produits finis et exportait matières premières et produits alimentaires. Citons un exemple symbolique parmi d’autres : le leasing du brevet et l’achat de la licence pour la production d’automobiles Fiat par l’entreprise automobile serbe Zastava en 1954, une étape fondamentale dans le développement économique de la Yougoslavie qui marquera aussi une rupture avec l’Union soviétique et l’ouverture vers l’Ouest [5].

Toutefois, cette ouverture commencera à entraîner un déficit commercial croissant pour la Yougoslavie, incapable de concourir technologiquement sur le marché externe, qui deviendra toujours plus important et qui engendrera une accumulation de leurs dettes extérieures.

Le déficit commercial fut, à l’origine, partiellement compensé par l’exportation de main-d’œuvre non qualifiée qui permettra, entre autre, le boom économique des pays d’Europe de l’Ouest, en accélérant en même temps encore plus la dépendance de l’Est envers l’Ouest.

Le besoin d’importation de technologies avancées correspondait également à la volonté des partis au pouvoir, à l’époque, de moderniser leurs économies (et comme disait la CEE, de permettre de développer un secteur des exportations compétitives) et de répondre aux aspirations de consommation de la population. Ces pays passent en quelques décennies de nations à vocation agricole à pays où l’industrie représentait, au tournant des années 1980, plus de 70% du PIB PIB
Produit intérieur brut
Le PIB traduit la richesse totale produite sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées.
Le Produit intérieur brut est un agrégat économique qui mesure la production totale sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées. Cette mesure est notoirement incomplète ; elle ne tient pas compte, par exemple, de toutes les activités qui ne font pas l’objet d’un échange marchand. On appelle croissance économique la variation du PIB d’une période à l’autre.
 [6].


Crise de la dette et plans d’ajustement structurel

Les années 1970 et 1980 voient une accélération constante de la libéralisation économique qui approfondit encore plus la dépendance yougoslave au capital européen et le besoin d’importations en devises fortes. La question de la devise, en particulier, devient source de préoccupation.

La surévaluation [7] du dinar yougoslave par rapport à d’autres devises fortes rendait les importations plus abordables (car le prix des marchandises externes baisse) et les exportations moins compétitives (car les marchandises yougoslaves coûtent plus sur le marché international).

Le déficit commercial devient bientôt une réalité et s’accompagne d’une demande en devises fortes pour financer les exportations. La Yougoslavie est en effet forcée à emprunter pour combler son déficit commercial et, en 1981, sa dette était déjà de 20 milliards de dollars.

La crise de la dette explose dans les années 1980 à cause de la difficulté de remboursement du flux de pétrodollars Pétrodollars Les pétrodollars sont les dollars issus du pétrole. et d’eurodollars Eurodollars Le marché des eurodollars trouve son origine anecdotique dans le souci des autorités soviétiques, dans le contexte de guerre froide des années cinquante, de faire fructifier leurs réserves en dollars sans avoir à les placer sur le marché financier américain. C’est toutefois l’ampleur des sorties de capitaux américains qui constitue la cause structurelle de l’essor spectaculaire de ce marché dans la seconde partie des années soixante. Le déficit croissant de la balance des capitaux américaine pendant cette période résulte de la conjugaison de trois éléments : les investissements massifs des firmes américaines à l’étranger, en Europe notamment ; le plafonnement des taux d’intérêt par la réglementation Q, qui encourage les emprunts étrangers sur le marché américain et décourage les dépôts aux États-Unis ; le financement de la guerre du Vietnam. Pour freiner ces sorties de capitaux, les autorités américaines ont introduit en 1963 une taxe sur les emprunts des non-résidents. Celle-ci a eu pour effet de déplacer la demande de financements en dollars du marché américain vers les euromarchés, où les filiales des banques américaines pouvaient opérer en toute liberté. L’offre de dollars sur ces marchés émane, d’une part, des institutions et des firmes américaines découragées par le niveau très faible des taux d’intérêt aux États-Unis, d’autre part, des banques centrales du reste du monde qui y placent leurs réserves de change en dollars.
Échappant à tout contrôle étatique, non contraintes de constituer des réserves obligatoires, les eurobanques - autrement dit les banques travaillant en dollars sur le sol européen et, par extension, les xénobanques, banques travaillant en toutes monnaies en dehors de leurs territoires d’émission - peuvent offrir des rémunérations élevées à leurs déposants et des taux compétitifs à leurs clients sans pour autant réduire leurs marges bénéficiaires (Adda, 1996, t. 1, p. 94 et suiv.).
qui avait submergé les économies des pays émergents Pays émergents Les pays émergents désignent la vingtaine de pays en développement ayant accès aux marchés financiers et parmi lesquels se trouvent les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Ils se caractérisent par un « accroissement significatif de leur revenu par habitant et, de ce fait, leur part dans le revenu mondial est en forte progression ». (dont ceux de la Yougoslavie) et de la récession Récession Croissance négative de l’activité économique dans un pays ou une branche pendant au moins deux trimestres consécutifs. économique mondiale qui frappera aussi les économies déjà fragilisées de l’Est.

La fragilité endogène de l’ancien système (où la planification bureaucratique était trop souvent synonyme de gaspillage, de déséquilibres et de pénurie, malgré une certaine sécurité de base et l’augmentation du niveau de vie des premières années) est remplacée par une économie dépendante de l’endettement extérieur, qui s’aggravera encore plus avec la hausse des taux d’intérêt Taux d'intérêt Quand A prête de l’argent à B, B rembourse le montant prêté par A (le capital), mais aussi une somme supplémentaire appelée intérêt, afin que A ait intérêt à effectuer cette opération financière. Le taux d’intérêt plus ou moins élevé sert à déterminer l’importance des intérêts.
Prenons un exemple très simple. Si A emprunte 100 millions de dollars sur 10 ans à un taux d’intérêt fixe de 5 %, il va rembourser la première année un dixième du capital emprunté initialement (10 millions de dollars) et 5 % du capital dû, soit 5 millions de dollars, donc en tout 15 millions de dollars. La seconde année, il rembourse encore un dixième du capital initial, mais les 5 % ne portent plus que sur 90 millions de dollars restants dus, soit 4,5 millions de dollars, donc en tout 14,5 millions de dollars. Et ainsi de suite jusqu’à la dixième année où il rembourse les derniers 10 millions de dollars, et 5 % de ces 10 millions de dollars restants, soit 0,5 millions de dollars, donc en tout 10,5 millions de dollars. Sur 10 ans, le remboursement total s’élèvera à 127,5 millions de dollars. En général, le remboursement du capital ne se fait pas en tranches égales. Les premières années, le remboursement porte surtout sur les intérêts, et la part du capital remboursé croît au fil des ans. Ainsi, en cas d’arrêt des remboursements, le capital restant dû est plus élevé…
Le taux d’intérêt nominal est le taux auquel l’emprunt est contracté. Le taux d’intérêt réel est le taux nominal diminué du taux d’inflation.
des États-Unis. La fameuse décision de la Federal Reserve en 1979 d’augmenter les taux d’intérêt directeurs aura des répercussions sur les dettes du monde entier, avec des conséquences sociales et économiques dévastatrices au niveau global (et pour le Sud du monde en particulier).

Les crises des années 1980 en Yougoslavie furent donc le prétexte pour imposer les premiers ajustements structurels de la part des institutions financières internationales (entre 1982 et 1985, puis entre 1989 et 1990). Un programme d’ajustement structurel (ou PAS) est un programme de réformes économiques que le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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mettent en place pour permettre à un pays de rembourser plus efficacement ses dettes. Il s’agit d’un ensemble de propositions qui se basent essentiellement sur l’ouverture au marché international, l’imposition de privatisations et de coupes budgétaires et qui permettent l’octroi de crédits pour le pays à mesure que le PAS est mis en place.

Des tentatives de réformes pour une décentralisation vers le marché avaient déjà été implémentées par le parti unique. Tentatives qui n’avaient fait qu’introduire de nouvelles inégalités, mais qui constitueront toutefois la recette du développement des futures années [8].

L’Union européenne et le FMI demandaient maintenant une stabilisation macroéconomique et une discipline financière adéquate pour assurer le remboursement de la dette.

Une nouvelle phase s’ouvre pour les économies de ces pays : si jusqu’à maintenant les industries et les autres forces productrices avaient contribué au développement interne du pays, ces mêmes forces productrices sont désormais confrontées à la concurrence d’un capitalisme productiviste et financiarisé, basé sur des technologies toujours plus sophistiquées et sur une financiarisation croissante [9].

Les investissements directs étrangers et la suppression de tout obstacle au commerce ainsi que les privatisations étaient vues comme la seule voie pour la croissance et la prospérité. Les années 1990 sont appelées les années de la « transition vers des économies de marché », un concept lointain pour les habitants de l’ex-Yougoslavie, mais construit par les médias et les économistes libéraux de l’époque, sur l’image des vitrines de magasins remplis et donc de richesse et de prospérité.


L’enjeu des privatisations

Dans les pays de l’ex-Yougoslavie comme dans d’autres pays de l’Est, l’argent ne fonctionnait pas comme dans les systèmes capitalistes, c’est-à-dire comme capital qui est investi pour faire du profit (il n’y avait pas le marché comme on le connaît aujourd’hui mais la planification centralisée). Par conséquent, la première phase de transition peut se résumer par des « privatisations de masse » des entreprises (lors que l’ancienne propriété « collective » revenait de droit aux travailleurs) et des « privatisations en faveur de l’État » (où l’État est actionnaire principal), sans apport de capital (à coté de la « petite privatisation », c’est-à-dire de petits artisans, qui représentaient une minorité et qui avaient déjà trouvé leur place dans l’ancien régime). La notion « privatisations en faveur de l’État » semble paradoxale, mais révèle le changement de logique d’un système où le parti/État règne « au nom de travailleurs » à un système où l’État devient le vrai propriétaire. Les entreprises ont été transformées en sociétés, divisées en actions Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
, elles-mêmes distribuées de façon quasi gratuite aux travailleurs et managers d’entreprises, avec souvent des concentrations rapides des actions dans les mains de « cadres dirigeants » (privatisations de masse), le reste étant approprié par l’État (privatisations en faveur de l’État) [10].

Toutes les anciennes protections de la force de travail, dont la part majeure de « salaire social » en nature (crèches, logements, hôpitaux, associés généralement à l’emploi dans les grandes entreprises et difficiles à externaliser quand les budgets sociaux de l’État se réduisent sous la pression libérale), ainsi que toute forme de droit de gestion prévu par le statut de travailleurs, disparaissaient pour laisser la place à un approvisionnement privé croissant. Cela ne fut pas le seul résultat négatif de ces réformes : cette solution n’avait pas permis la restructuration de ces entreprises, ni une modernisation concurrentielle, pour laquelle on recourra bientôt à une vraie gestion capitaliste des entreprises avec apport de capital.

La chute économique est profonde, le chômage (surtout rural) se gonfle, la pauvreté et les écarts sociaux se creusent à cause de la privatisation partielle des service de santé et de la chute du budget de l’éducation, désormais en partie dans les mains de collectivités locales sans ressources. La décennie des années 1990 fut marquée par des chutes de production de 20 % à 30 % selon la branche de l’activité. La Slovénie, souvent qualifiée d’exception, au vu de sa résistance à la domination libérale et de sa meilleure performance économique, enregistre un taux de croissance moyen du PNB PNB
Produit national brut
Le PNB traduit la richesse produite par une nation, par opposition à un territoire donné. Il comprend les revenus des citoyens de cette nation vivant à l’étranger.
de -2,3 [11].

Citons, à titre d’exemple, une déclaration de la Banque mondiale, de l’époque : « La pauvreté est devenue bien plus répandue et a augmenté à un rythme plus rapide que nulle part ailleurs dans le monde », [..] « l’inégalité s’est accrue dans toutes les économies en transition, bien que les pays de cette région aient commencé la transition avec des niveaux d’inégalités parmi les plus faibles du monde » [12].

Malgré les promesses de croissance des IFI et de l’UE, souvent substitut des programmes électoraux des partis libéraux yougoslaves et l’application de strictes mesures d’ajustement, les États de l’ex-Yougoslavie ont aujourd’hui une dette publique 5 fois plus élevée qu’en 1995. Le déficit public de la Croatie en 2008 s’élève à -22.6%, et celui de la Serbie à -22.3% pour la même année [13].

La fin des années 1990 et le début des années 2000 seront marquées par le soi-disant phénomène du rattrapage, qui portera toutefois en lui un nouveau creusement des écarts de revenus et d’autres pertes d’emploi. Cela sera le sujet de la deuxième partie de cet article.

Partie II


Notes

[1Živković A., « From the market..to the Market : The Debt Economy After Yugoslavia”, in Horvat S., Štiks, Welcome to the Desert of Post-Socialism. Radical Politics after Yougoslavia, CPI Group, (UK) Ltd, Croydon, p.45-46

[2Le Conseil d’assistance économique mutuelle ou Conseil d’aide économique mutuelle (CAEM, mieux connu sous l’acronyme anglais Comecon) était une organisation d’entraide économique entre différents pays du bloc communiste. Créé par Staline en 1949 en réponse à l’OECE capitaliste, il s’est dissous avec la chute du bloc soviétique le 28 juin 1991, à la fin de la Guerre froide. La République fédérative socialiste de Yougoslavie y sera intégrée en 1964. Ces pays seront considérés des « États associés » et non membres du Comecon.

[3Živković A., The future lasts a long time : a short history of European integration in the ex-Yugoslavia, 25 octobre 2013, disponible sur : http://www.criticatac.ro/lefteast/the-future-lasts-a-long-time-a-short-history-of-european-integration-in-the-ex-yugoslavia-2/

[4Samary C., Les enjeux sociaux de la Grande Transformation capitaliste à l’Est européen, 7 juillet 2008, disponible ici

[6Idem 4

[7Dans en régime de change flexible, la surévaluation d’une monnaie s’avère quand une monnaie perd de valeur par rapport à d’autres, c’est à dire quand par exemple 1 euro équivaut à 1,xx ou 2, 3 ou plus dinars yougoslaves

[8Samary C. , Pour le bilan d’un désastre social “réellement existant” disponible sur https://basepub.dauphine.fr/bitstream/handle/123456789/7475/Pour%20le%20bilan%20d%20un%20desastre%20social.PDF?sequence=1&isAllowed=y, pag. 3-4

[9Idem 7, pag. 6

[11Samary C., L’expansion libérale en Europe de l’Est, 2012, disponible sur http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25052

[12Cf. Banque mondiale, Regional Overview. Challenges, http://Inweb18.worldbank.org et rapport Transition the first ten years, 2000, dans Samary C., Les enjeux sociaux de la Grande Transformation capitaliste à l’Est européen, 7 juillet 2008, disponible ici http://revista-theomai.unq.edu.ar/NUMERO17/Samary.pdf

[13Idem 1, p.49

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