Message à l’occasion de la marche-meeting du 14 mai 2008

18 mai 2008 par Coalition nationale contre la vie chère du Burkina Faso




Militantes et militants ;
Populations laborieuses du Burkina Faso ;
Travailleuses et travailleurs des secteurs public, parapublic, privé et de l’économie informelle ;
Elèves et Etudiants ;

La Coalition nationale de lutte Contre la Vie Chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés vous remercie et vous félicite pour votre mobilisation de ce jour mercredi 14 mai 2008. Elle adresse également ses félicitations aux responsables des différentes structures syndicales, aux militant(e)s, aux travailleuses et travailleurs pour leur participation massive à la grève de 72H qui a commencé hier et qui prend fin demain.

En rappel, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère est un regroupement d’organisations de la société civile créé le 12 mars 2008. Outre les syndicats, elle regroupe les autres associations, réseaux et mouvements de la société civile légalement reconnus et qui se sentent concernés par la plate-forme d’action Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
de la coalition bâtie autour des questions de vie chère, de corruption, de fraude, d’impunité et de libertés. Il s’agit assurément d’une plate-forme d’action large qui lie la question de la vie chère aux maux qui la sous-tendent et au souci du respect et de l’élargissement des espaces de liberté.

Camarades, la grève générale des 13, 14 et 15 mai et les marches- meetings de ce jour, sont l’expression de notre détermination à imposer au gouvernement, la prise en compte de la plate-forme d’action de la coalition. Il est urgent que le gouvernement se penche sur cette plate-forme qui synthétise les préoccupations des couches populaires de notre pays aujourd’hui. En effet, la chute vertigineuse du pouvoir d’achat des travailleurs et des populations en général, due à la flambée générale des prix, les difficiles conditions de vie et d’études des élèves et étudiants, la détresse de la jeunesse populaire, des paysans, des petits et moyens commerçants, des artisans, des vendeuses de fruits et légumes, la propagation de maux comme la corruption, la fraude, la mauvaise gestion des biens publics, les atteintes et restrictions sur les libertés, commandent aujourd’hui des mesures effectives et urgentes pour permettre aux populations de sortir la tête hors de l’eau.

Populations laborieuses du Burkina Faso
Travailleuses et travailleurs des secteurs public, parapublic, privé et de l’économie informelle ;
Elèves et Etudiants ;

Suite aux diverses manifestations contre la vie chère, le gouvernement a entrepris de multiples rencontres puis annoncé des mesures censées ramener les prix à des niveaux supportables. Cependant, le constat que tout le monde fait, c’est que depuis, non seulement les prix n’ont pas baissé, mais pire, ils ont continué et continuent à grimper.
Ainsi, après avoir fixé le prix du sac de riz de 50kg à 13 600F, prix qu’il n’a pas pu faire appliquer, le gouvernement lui-même l’a porté à 15 500F avec des communiqués intempestifs dans la presse écrite. Ce nouveau prix n’est pas non plus appliqué puisque le sac de riz se négocie aujourd’hui à 20 000F et plus.

Autres exemples :

le litre d’huile dont le prix « suggéré » est de 750 F est vendu à 900 F, soit un écart de 150F ;
la boîte de lait Nido de 400 g coûte aujourd’hui 2 500 F alors que le gouvernement l’a fixé à 1 900 F, soit un écart de 600F ;
la boule de savon Fanico est vendue à 475 F pour un prix « suggéré » de 300 F, ce qui fait un écart de 175F
le sac de maïs que le gouvernement dit avoir subventionné pour un prix social de 9 000F est vendu sur le marché à 20 000F, soit un écart de 9 000F !
enfin, le sac de ciment, qui était à 4 750 F, est aujourd’hui à 6 250F, soit une augmentation de 1 500F

Face à ce triste tableau, le pouvoir doit comprendre qu’il est vraiment fini le temps des discours, des promesses sans lendemain et de la diversion. Il faut aujourd’hui donner des réponses satisfaisantes aux préoccupations populaires.

Nous ne pouvons pas accepter que le gouvernement se réfugie derrière la hausse du prix du baril de pétrole pour justifier son impuissance, surtout que le dollar est nettement en baisse face à l’euro. Du reste au niveau national, le prix des hydrocarbures qui n’a pas connu de hausse importante récente ne peut nullement justifier les hausses des prix des denrées opérées en cascades ces derniers temps. En réalité, les consommateurs burkinabé sont victimes de pratiques spéculatives organisées et entretenues par une poignée d’opérateurs économiques qui jouissent de monopoles de fait, qu’ils détiennent grâce à leur accointance avec les hommes du pouvoir.

Visiblement, le Pouvoir de la IVe République et son gouvernement sont complètement dépassés. En fait, les tenants du pouvoir ne comprennent pas la détresse dans laquelle sont plongées les masses populaires. A cela, s’ajoute la collusion qui existe entre eux et les milieux d’affaires, de sorte que ce qui les préoccupe, c’est faire prospérer leurs affaires et profiter de la situation pour accumuler des richesses. Et pour ce faire, tous les moyens sont bons : corruption, fraude, précarisation, spéculation. La mainmise sur la justice leur assure une impunité totale. Pendant ce temps, tous les moyens sont déployés pour réprimer ceux qui protestent contre la vie chère. On a vu avec quelle célérité la justice a jugé et condamné les personnes arrêtées à l’occasion des manifestations de Bobo et de Ouagadougou. A ce propos, nous répétons qu’il faut élargir et libérer toutes les personnes condamnées et détenues dans le cadre des manifestations.

Le 8 mai dernier, c’est l’Assemblée Nationale qui adoptait un projet de loi introduit par le gouvernement et qui durcit davantage la loi portant liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique. Voilà une loi que nous dénoncions déjà parce que sa révision en 1997 a introduit des dispositions qui restreignent la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique. Visiblement, le Pouvoir de la IVe République avec son Assemblée Nationale budgétivore, fait l’option de la répression espérant faire taire les populations. Mais le Pouvoir de la IVe République, en continuant de creuser le fossé qui existe déjà entre lui et le peuple, doit se souvenir à temps, que c’est ce même peuple qui est le vrai dépositaire du pouvoir !

Camarades militantes et militants ;
Populations laborieuses du Burkina Faso
Travailleuses et travailleurs des secteurs public, parapublic, privé et de l’économie informelle ;
Elèves et Etudiants ;

La Coalition nationale de lutte Contre la Vie Chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés est résolue à poursuivre la lutte autour des préoccupations contenues dans sa plate-forme d’action transmise à son Excellence Monsieur le Premier Ministre par lettre n°2008-26/PDM/CS du 18 mars 2008.
Le gouvernement doit comprendre que les luttes se poursuivront tant qu’il n’aura pas décidé de solutions concrètes et acceptables, à la plate –forme d’action qu’il a reçue.

Dores et déjà, nous appelons, nos militantes et militants, les travailleuses et travailleurs des secteurs public, parapublic, privé, les élèves et étudiants, la jeunesse populaire, les paysans, les petits et moyens commerçants, les artisans, les vendeuses de fruits et légumes, à s’engager dès à présent, dans la préparation de journées villes mortes que la coalition organisera si le gouvernement ne répond pas favorablement à sa plate forme d’action !

Camarades, en vue de renforcer et rendre plus efficaces les actions à venir, nous devons mieux organiser, structurer et renforcer la coalition aussi bien au niveau national que décentralisé. D’ores et déjà nous devons travailler :
à élargir la coalition à d’autres associations représentatives de la société civile en vue de leur adhésion à la Coalition et à sa plate forme d’action ;
à mettre en place effectivement et partout, des sections régionales, provinciales et locales de la Coalition.

Non à la vie chère, à la corruption, à la fraude et à l’impunité !

Vive l’unité d’action des syndicats, réseaux, mouvements et associations coalisés !

En avant pour la satisfaction de la plate-forme d’action de la coalition nationale contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés !

Fait à Ouagadougou, le 14 mai 2008.

Ont signé, les responsables des organisations, associations et mouvements membres de la coalition :

POUR LES CENTRALES SYNDICALES :

CGT-B
Tolé SAGNON
Secrétaire Général

CNTB
Laurent OUEDRAOGO
Secrétaire Général

CSB
Jean Mathias LILIOU
Secrétaire Général

FO/UNSL
Joseph TIENDREBEOGO
Secrétaire Général

ONSL
Paul KABORE
Secrétaire Général

USTB
El hadj Mamadou NAMA
Secrétaire Général

POUR LES SYNDICATS AUTONOMES :

SAIB
Somoutié LOUGUET
Secrétaire Général

SATB
Idrissa KABORE
Secrétaire Général

SATEB
Bonaventure SEGUEDA
Secrétaire Général

SAMAE
Boniface D. SOME
Secrétaire Général

SNEAB
Jean KAFANDO
Secrétaire Général

SYNATEB
Tahirou TRAORE
Secrétaire Général

SYNTRAPOST
Achille PARE
Secrétaire général

SYNTAS
Victor S. HIEN
Secrétaire Général

SYNAPAGER
Apollinaire KABORE
Secrétaire Général

SYNATEL
Valentin SAWADOGO
Secrétaire Général

SYNATIC
Justin COULIBALY
Secrétaire Général

SYNATIPB
François TAPSOBA
Secrétaire Général

SYNATRAD
Etienne ILBOUDO
Secrétaire Général

SYSFMAB
Mariam TIEMTORE
Secrétaire Générale

UGMB
Gabriel SEBGO
Secrétaire Général

POUR LES MOUVEMENTS ET ASSOCIATIONS DE LA SOCIETE CIVILE :

ACAT / BURKINA
Lucienne ZOMA
Présidente

AECC
Sidiki DERME
Président

AS / KEBAYINA-FB
Tara NACANABO
Président

CODDE
Alain SANOU
Secrétaire Exécutif

LDLP
Sibiri Eric KAM
Président

LIDEJEL
Ousmane NACRO
Président

MBDHP
Chrysogone ZOUGMORE
Président

UGEB
Adama Baguiya
Président

MBEJUS
Alexandre OUEDRAOGO
Président

MOUVEMENT DE LA PAIX
Pierre BIDIMA
Président

ODJ
André TIBIRI
Président

REN-LAC
Blaise SONDO
Secrétaire Exécutif

SOCIAL/ALERT
Henri COMPAORE
Président

AJB
Jean Claude MEDA
Président