4 janvier 2011 par Patas arriba
La dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
publique a énormément augmenté suite aux généreux plans de sauvetage accordés au secteur financier par les États après la crise qui a débuté en 2007-2008. Elle est aussi la conséquence directe de décennies de politiques budgétaires et fiscales favorables aux classes sociales aisées et aux grandes entreprises. Les bénéficiaires de ces largesses fiscales et sociales ont pu dégager une épargne qui a augmenté les déficits publics, alors qu’ils investissaient en juteuses obligations
Obligations
Obligation
Part d’un emprunt émis par une société ou une collectivité publique. Le détenteur de l’obligation, l’obligataire, a droit à un intérêt et au remboursement du montant souscrit. L’obligation est souvent l’objet de négociations sur le marché secondaire.
, spéculant sur les dettes souveraines et mettant en danger les États. Les responsables de la crise sont deux fois gagnant, ils ont moins d’impôts à payer et jouissent d’une rente garantie perçue sur la dette publique pendant que la population est doublement perdante : elle subit les conséquences sociales de la crise (chômage et précarité) et elle est ponctionnée par les États via les plans de renflouement des banques et les plans d’austérité (gel des salaires, recul de l’âge de la retraite, hausse de la TVA, etc.). Cette attaque supranationale promut par le FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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et la Commission Européenne doit rencontrer une réponse sociale à sa mesure. Nous n’allons accepter aucun démantèlement de la protection sociale et des services publics pour payer leurs dettes contractées contre nos intérêts. Nous ne pouvons accepter un tel recul de ces droits, parfois obtenus au prix de luttes sociales historiques, alors que les élites continuent à s’enrichir. Pour nous, la sortie de la crise doit se faire en prenant en compte l’intérêt des populations et non celui des créanciers responsables de la crise et des gouvernements à leurs ordres. Le prix humain de la gestion de la crise capitaliste est immense et l’on prévoit encore plus de pauvreté et chômage en conséquence directe d’un système basé sur la croissance autodestructrice.
La réaction des peuples européens frappés par cette austérité imposée par les élites est la conséquence directe d’un système de transfert de richesse depuis les travailleurs vers les créanciers à travers le paiement de la dette. Dans beaucoup de pays, son remboursement représente une énorme partie des dépenses publiques de l’État, laissant une petite partie de ce qu’il reste pour les services sociaux qui pâtissent d’une hémorragie de capitaux. Il s’agit d’une lutte pour une juste répartition de la richesse produite par les travailleurs, pour une réelle justice sociale. Nous ne pouvons accepter que la dette publique soit un prétexte pour que la population ait à payer chaque fois plus. La dette constitue une véritable spoliation pour les peuples et ce sont les responsables qui doivent payer la crise systémique qu’ils ont provoquée.
Nous avons besoin d’auditer les comptes publics des États pour décider si les peuples doivent ou non continuer à payer une dette en grande partie illégitime puisque n’ayant pas bénéficié à la population. Le processus d’audit est un acte souverain des États et des peuples qui doit se dérouler sous contrôle citoyen. Les mouvements sociaux doivent pouvoir proposer cette nécessité essentielle dans le cadre de nouvelles constitutions qui pourraient être approuvées par référendum populaire, comme l’a déjà fait l’Équateur [1] et pourrait le faire l’Islande.
Non à la dictature des créanciers !
Pour une constituante du peuple pour le peuple !
Pour un audit de la dette !
PATAS ARRIBA, Valencia, Espagne.
[1] En 2007-2008, l’Équateur a réalisé un audit, prévu par sa nouvelle constitution, qui a permis au gouvernement d’annuler des dettes illégitimes et d’économiser 300 millions de dollars par an pendant 20 ans. Ces sommes doivent maintenant être consacrées à l’amélioration de la santé publique, de l’éducation et à la création d’emplois.