Puerto Rico
Déclaration d’appui du CADTM-AYNA
24 juillet 2019 par CADTM AYNA
Le CADTM d’Amérique latine et de la Caraïbe (CADTM-ABYA YALA-Notre Amérique) se solidarise avec le courageux peuple portoricain et plus particulièrement avec les camarades avec lesquel-le-s nous avons partagé les Journées latino-américaines et caribéennes contre les dettes illégitimes, tenues du 2 au 8 décembre 2018.
A partir de l’expérience que nous y avions vécue, nous savons que ce pays et sa population ne faibliront pas, que leur rébellion se poursuivra en honneur à la mémoire de ceux/celles qui ont lutté et luttent pour obtenir l’indépendance de cette belle terre portoricaine.
Durant notre séjour, nous avons constaté que Puerto Rico n’est pas un Etat libre, qu’il vit une situation de dépendance et de pauvreté permanente et qu’il est directement soumis à la domination des Etats-Unis. Cette situation coloniale s’est aggravée à partir de l’établissement de la Junte fédérale de contrôle fiscal, mécanisme pervers limitant encore davantage l’autonomie des décisions en matière économique, financière et budgétaire. Nous constatons qu’il n’existe pas de moyen d’influencer les lois, définies par le Congrès étasunien, ce qui implique que l’actuel statut d’« Etat libre et associé » est un camouflage idéologique.
Depuis plus d’une semaine, des milliers de Portoricain-e-s sont descendu-e-s dans la rue au cri de « Dehors Ricky ! » en demandant la démission du gouverneur Ricardo Rosselló. Impliqué dans le détournement de fonds fédéraux pour les services sociaux à Puerto Rico, Rosselló est aussi accusé de se moquer de ses compatriotes par des commentaires sexistes, homophobes et racistes – y compris contre les morts causés par l’ouragan María – , commentaires qui ont été rendu publics après avoir été échangé sur le réseau social Telegram.
Selon les estimations du Centre du journalisme d’investigation de Puerto Rico, 15,5 millions de dollars ont été détournés alors qu’ils auraient dû être utilisés pour améliorer les services de première nécessité pour la vie de la population, surtout pour les personnes les plus touchées par le passage de l’ouragan María (septembre 2017). On estime que cet ouragan a causé au moins 2.075 morts. 200.000 Portoricains, ayant tout perdu dans leur pays, ont émigré en Floride et un millier de familles vivent comme réfugiés, sans espoirs de récupérer un logement.
Pour « payer » la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
de 70 milliards de dollars qui est réclamée à Puerto Rico, la Junte fiscale de l’île a approuvé davantage de coupes budgétaires, incluant la fermeture de 300 écoles à l’intérieur du pays, des baisses de retraites et la fermeture de centres de soins. Cette dette n’a pas été utilisée pour construire des œuvres sociales, ni pour créer de nouveaux emplois, ni pour la santé et l’éducation : l’argent est allé remplir les bourses des dominants et a servi à nourrir les coffre-fort des représentants du pouvoir colonial.
Paradoxalement, il y a quelques jours, dans une résolution approuvée le 24 juin 2019, le comité de décolonisation des Nations Unies a exhorté les Etats-Unis à promouvoir un processus permettant au peuple de Puerto Rico de pouvoir prendre, de manière souveraine, des décisions satisfaisant ses besoins économiques et sociaux urgents, incluant le chômage, la marginalisation, l’insolvabilité et la pauvreté, en plus des problèmes concernant l’éducation et la santé. Néanmoins, cette résolution – approuvée pour la 37e fois ! – est paralysée, comme tant d’autres résolutions relatives au droit international et néanmoins non respectée. L’injustice et l’abus face au traitement colonial par les Etats-Unis prévalent, ce qui est honteux et humiliant.
Le CADTM-AYNA réitère son appui et sa solidarité à la lutte du peuple portoricain et simultanément contre le néolibéralisme, le colonialisme, le capitalisme, le patriarcat et le racisme.
Pour le droit à l’autodétermination du peuple de Puerto Rico : organisation, lutte, bataille et victoire !
Traduction du castillan : Hans-Peter Renk
Abya Yala Nuestra América
Abya Yala est le nom donné par les Indiens Kunas du Panama et de la Colombie au continent américain avant l’arrivée de Christophe Colomb et des européens. L’expression « Abya Yala » signifie « terre dans sa pleine maturité » dans la langue des Kunas. Le leader indigène aymara de Bolivie Takir Mamani a proposé que tous les peuples indigènes des Amériques nomment ainsi leurs terres d’origine, et utilisent cette dénomination dans leurs documents et leurs déclarations orales, arguant que « placer des noms étrangers sur nos villes, nos cités et nos continents équivaut à assujettir notre identité à la volonté de nos envahisseurs et de leurs héritiers. ». Abya Yala est choisie en 1992 par les nations indigènes d’Amérique pour désigner l’Amérique au lieu de le nommer d’après Amerigo Vespucci.
21 décembre 2021, par CADTM AYNA
15 octobre 2019, par CADTM International , CADTM AYNA
Dans le cadre de l’Assemblée mondiale 2016 du réseau CADTM à Tunis
Le CADTM AYNA exhorte le gouvernement vénézuélien à réaliser un audit citoyen de la dette et lui propose son expertise18 mai 2017, par CADTM AYNA
3 mai 2017, par Eric Toussaint , CADTM AYNA
2 mai 2017, par CADTM AYNA
5 juin 2015, par CADTM AYNA
12 mars 2015, par CADTM AYNA
27 décembre 2014, par CADTM AYNA
13 octobre 2014, par Jubilé Amérique du sud , CADTM AYNA , Federación Luterana Mundial
Haîti
Deuxième compte-rendu sur la réunion continentale du CADTM Amérique latine et Caraïbe à Haïti6 novembre 2013, par CADTM AYNA
0 | 10