Zimbabwe : le FMI pose des conditions avant d’aider le nouveau gouvernement

30 mars 2009 par Agence France Presse




HARARE (AFP) — Le Fonds monétaire international FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

Cliquez pour plus de détails.
(FMI) a annoncé mercredi,
à l’issue d’une mission au Zimbabwe, que son aide technique et financière
envers le nouveau gouvernement d’union dépendait de la mise en place de
bonnes politiques économiques et du règlement de sa dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
extérieure.

"L’aide technique et financière du FMI dépend de la mise en application
d’un mécanisme de suivi des politiques économiques, du soutien des
donateurs et du règlement des dettes envers les créanciers officiels, dont
fait partie le FMI"
, a indiqué l’institution internationale dans un
communiqué.

Le FMI a également proposé de "continuer à conseiller les autorités sur
les politiques" économiques.

Au début de cette mission de deux semaines, le ministre zimbabwéen de
l’Economie Elton Mangoma avait annoncé que le FMI s’était dit prêt à aider
« immédiatement » le nouveau gouvernement d’union.

Les voisins du Zimbabwe avaient également appelé cet organisme à soutenir
Harare, avant un sommet de l’Afrique australe, qui doit se réunir le 30
mars pour examiner les moyens d’aider ce pays membre.

Le ministre des Finances, Tendai Biti, un proche du nouveau Premier
ministre Morgan Tsvangirai, a rappelé mercredi que son pays nécessitait
d’urgence un soutien financier.

"Le Zimbabwe est dans une position très difficile, nous avons besoin de
huit milliards de dollars américains pour développer les infrastructures",
notamment le système sanitaire, a-t-il indiqué à la presse.

Le gouvernement a également besoin de 100 millions de dollars par mois
pour son fonctionnement, mais il n’en reçoit qu’un million, a-t-il
souligné. « Nous avons besoin d’aide », a plaidé cet avocat.

Dans son communiqué, le FMI a salué les premières mesures prises par le
nouveau gouvernement. La décision d’autoriser les transactions
commerciales en devises étrangères a permis, selon lui, de freiner
l’inflation Inflation Hausse cumulative de l’ensemble des prix (par exemple, une hausse du prix du pétrole, entraînant à terme un réajustement des salaires à la hausse, puis la hausse d’autres prix, etc.). L’inflation implique une perte de valeur de l’argent puisqu’au fil du temps, il faut un montant supérieur pour se procurer une marchandise donnée. Les politiques néolibérales cherchent en priorité à combattre l’inflation pour cette raison. et de renforcer le sérieux du plan de relance présenté par le
gouvernement d’union la semaine dernière.

Il a cependant noté qu’"un fort déclin des activités économiques et des
services publics (avait) fortement contribué à la détérioration de la
situation humanitaire en 2008".

L’économie zimbabwéenne s’est contractée l’année dernière de 14% après 40%
de baisse entre 2000 et 2007, a-t-il indiqué.

"Pour améliorer les services publics et la situation humanitaire, le
gouvernement va devoir fortement mobiliser les donateurs et contenir les
dépenses salariales"
, a précisé le Fonds.

Cette mission de deux semaines du FMI marque un changement des relations
avec Harare. L’institution financière avait suspendu ses opérations après
une mission fin 2006 dans le pays, qui avait failli valoir au Zimbabwe
l’exclusion du Fonds.

Le nouveau gouvernement d’union, formé le 13 février par le président
Robert Mugabe et son ancien rival Tsvangirai, tente de trouver une aide
financière d’urgence pour redresser l’économie de ce pays en ruine où une
crise humanitaire s’est développée.

Une épidémie de choléra ayant fait plus de 4.000 morts depuis août, et
plus de la moitié de la population dépend d’une aide alimentaire pour
survivre.