Pour faire face aux besoins financiers nécessaires à la lutte urgente contre la pandémie de coronavirus, plusieurs appels pour l’annulation de la dette publique ont été lancés par des mouvements sociaux en Amérique latine, en Afrique australe et du Nord, en Europe. Des responsables officiels en Afrique (ministres des finances africains, représentants de la CEMAC, les présidents du Sénégal et du Niger) ont eux aussi appelés à un moratoire sur la dette de leurs pays. Avec leur hypocrisie habituelle, le groupe de la Banque mondiale et du FMI, ont exprimé des propos dans ce sens.
Dans notre continent, la catastrophe sanitaire vient s’ajouter aux foyers d’insécurité et à la précarité. La crainte la plus répandue est celle de la capacité des structures de santé publique de la région à faire face à une grosse propagation de la pandémie. La privatisation à outrance des services essentiels y compris celui de la santé publique a empêché les pays africains à respecter le ratio médecin population, sage-femme population, infirmier population, entrainant la dégradation du plateau technique des structures sanitaires, le non-respect de la distance réglementaire entre les citoyens et les structures de santé.
La situation sanitaire en Afrique est caractérisée par plusieurs facteurs limitant, notamment la faible couverture sanitaire et l’inégalité de répartition sur l’étendue du territoire ; l’insuffisance d’infrastructures et d’équipements ; un personnel sanitaire insuffisant et mal qualifié pour offrir des services de qualité ; le coût élevé des services par rapport au revenu moyen des populations.
Cette situation a comme conséquence un accès difficile des populations, particulièrement les femmes et les enfants, aux services de santé.
Les difficultés de lutte contre la propagation de la pandémie actuelle du Coronavirus (Covid-19) accentuent les faiblesses de plusieurs pays africains, déjà précarisées par le fardeau de la dette publique et les politiques d’austérité. La dette extérieure publique des pays africains a plus que doublé entre 2010 et 2018, passant de 160 milliards $US à 365,5 milliards $US. Cet endettement est imposé par les institutions financières internationales (BM et FMI) avec la complicité des classes dominantes dans nos pays.
La lutte contre la pandémie de Covid-19 crée un besoin urgent d’aider les pays pauvres qui sont particulièrement touchés par la pandémie. Donc, annuler l’ensemble des dettes extérieures des pays africains permettrait à ceux-ci de donner la priorité aux dépenses de santé, ainsi qu’à d’autres besoins immédiats dans cet environnement économique, caractérisé par de fortes baisses des revenus, des pertes de recettes et une augmentation des dépenses.
C’est pourquoi le CADTM Afrique, affirme que la voie sûre pour amorcer un modèle économique et social autocentré et basé sur la satisfaction des besoins des populations des pays du Sud passent de façon indispensable par l’annulation des dettes publiques. Un audit citoyen est aussi nécessaire pour identifier les parties illégitimes, odieuses et illégales et exiger leur répudiation. Dans la tourmente de la crise du coronavirus les populations doivent se mobiliser pour imposer à leurs gouvernements de décréter une décision unilatérale de suspension du paiement de la dette. Et pour appuyer leur acte souverain, ils peuvent recourir à plusieurs arguments dont l’état de nécessité, le changement fondamental de circonstance ou la force majeure.
Le CADTM Afrique revendique aussi :
Le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) Réseau Afrique
Le Groupe de Coordination
SECRETARIAT RESEAU CADTM AFRIQUE, CAD-Mali Djélibougou Rue : 326 Porte : 26 - BP. 2521 Bamako - Mali - Tél./Fax : 20 24 01 34 / E-mail : secretariatcadtmafrique chez gmail.com