La Hongrie vient de connaître sa troisième nuit de manifestations contre
le Premier ministre Ferenc Gyurcsany, membre du Parti socialiste, dont un
enregistrement rendu public dimanche a révélé les mensonges et les
agissements fondamentalement antidémocratiques.
Afin de remporter les élections législatives d’avril dernier, le Premier
ministre a sciemment dissimulé à l’opinion publique les mesures
néolibérales et les régressions sociales qu’il s’apprêtait à décider sitôt
le scrutin terminé.
Le CADTM comprend l’exaspération et la colère du peuple hongrois qui a voulu
s’opposer par son vote aux diktats du Fonds monétaire international et de
la Banque mondiale, mais qui va les subir de plein fouet par la faute d’un
pouvoir indigne, aujourd’hui illégitime.
Il est clair désormais que les promoteurs de la mondialisation
néolibérale, soutenus par le FMI et la Banque mondiale dans leur funeste
entreprise, ne reculent devant aucun moyen pour parvenir à leurs fins.
« Nous mentions le matin, nous mentions le soir », a déclaré Gyurcsany,
révélant ainsi ouvertement que de telles décisions étaient clairement
préméditées.
Il y a fort à parier que bien d’autres pays ont subi de tels agissements
sans qu’un enregistrement inattendu vienne révéler le cynisme,
l’hypocrisie et la malhonnêteté des responsables concernés.
Les mesures économiques en cause sont largement généralisées à l’échelle
de la planète, imposées depuis 25 ans par les institutions financières
internationales, l’Organisation mondiale du commerce, les Etats-Unis,
l’Union européenne et tant d’autres acteurs. Ces mesures de libéralisation
à tout va, de privatisations massives, de réduction drastique des budgets
sociaux, de remise en cause des protections sociales et d’instauration
d’une fiscalité préservant les revenus du capital et aggravant les
inégalités piétinent la démocratie et empêchent que les droits humains
fondamentaux soient garantis.
Le CADTM exige la démission du Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany
et celle de tous ceux qui ont usé de tels subterfuges de par le monde pour
imposer de telles politiques.
Enfin, le CADTM exige l’abandon définitif des politiques d’ajustement
structurel imposées par le FMI et la Banque mondiale et le respect non
négociable des principes démocratiques.