Le cas de la République démocratique du Congo (RDC) constitue un véritable paradoxe. Vaste comme 4 fois la France et près de 80 fois la Belgique, ce pays possède un sous-sol très riche grâce à ses énormes gisements de cuivre, cobalt, coltan, or, diamants et bien d’autres matières premières de valeur. Pourtant sa population compte parmi les plus misérables de la planète. Selon l’Indice de développement humain, la RDC se situe à la 167e place sur 177. Pourquoi ?
Ancienne colonie belge, la RDC n’a jamais vraiment été indépendante. Après s’être débarrassés de Patrice Lumumba, Premier Ministre de la République du Congo, le 17 janvier 1961, les puis-
sances occidentales ont activement soutenu la dictature de Mobutu jusqu’à la fin de la guerre froide (Mobutu fuira le Zaïre en 1997). Depuis le coup d’Etat de Mobutu en 1965, le pays a alors été plon-
gé dans la spirale de l’endettement en raison de projets pharaoniques qualifiés d’”éléphants blancs” qui n’ont jamais bénéficié à la population congolaise et des détournements que Mobutu a effectués pour lui et son clan.
Aujourd’hui, après 32 ans de dictature de Mobutu et deux guerres qui ont fait entre 3,5 et 4 millions de morts, le peuple congolais continue de se saigner aux quatre veines pour rembourser une dette qui est en grande partie odieuse selon la doctrine du même nom et dont les montants initiaux ont été plusieurs fois remboursés.
De plus, depuis le début de la seconde guerre et jusqu’ à aujourd’hui, les richesses nationales ont été scandaleusement bradées par les gouvernements successifs.
Il n’y aura pas en RDC de développement socialement juste et écologiquement soutenable tant que pèsera la chape de plomb de la dette. C’est pourquoi il appartient aux mouvements sociaux congo-
lais appuyés par ceux du Nord de se mobiliser, de faire pression sur leur gouvernement pour qu’il répudie cette dette.
L’audit citoyen apparaît alors comme un outil efficace de cette répudiation puisqu’il permettra de connaître la destination des prêts consentis à la RDC, les conditions entourant ces prêts, les détournements, etc...
Cet audit servira non seulement à légitimer l’annulation de la dette mais aussi à demander la rétrocession des biens mal acquis aux Congolais dans un fonds de développement contrôlé démocratiquement par les populations locales.
Enfin, l’audit servira de base pour les réparations des préjudices subis par la population dû à l’exploitation effrénée des riches matières premières, depuis la colonisation jusqu’à aujourd’hui, du fait de contrats léonins signés avec les multinationales du Nord qui organisent le bradage des ressources naturelles de la RDC.
Cette étude du CADTM Belgique a pour vocation de fournir aux citoyens congolais les bases solides de l’audit qu’ils devront eux-mêmes réaliser.
Pour qu’enfin le peuple congolais puisse devenir maître de sa destinée !
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