France

2024 : 63e anniversaire du crime d’État commis le 17 octobre 1961

16 octobre 2024 par Collectif


Par FSouici — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38344822



Il y a soixante-trois ans la police française aux ordres du préfet Papon et des ministres Frey et Debré, a tué des centaines d’algériennes et d’algériens qui manifestaient pacifiquement, et blessé des milliers d’autres, à Paris le 17 octobre 1961 contre le couvre-feu raciste qui leur avait été imposé par un décret du même Papon.

Ce jour-là, cinq mois avant les accords d’Évian, la fédération française du FLN algérien a organisé une manifestation pacifique pour réclamer la levée de ce couvre-feu, l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Cette manifestation où se mêlaient femmes, hommes et enfants, fut très violemment réprimée par les forces de police de la préfecture de police de Paris. Aujourd’hui le bilan de ce massacre n’est plus contestable : des victimes de violences par milliers, des disparitions et des morts par centaines.

  • Nous demandons à l’État Français de reconnaître clairement que ces faits constituent « un crime d’État ».
  • Nous demandons cette reconnaissance pour que puisse enfin se construire une mémoire collective débarrassée des discriminations mémorielles et d’un passé colonial chargé de ses multiples inégalités.
  • Nous demandons un accès libre aux archives, effectif pour toutes et tous, historiennes et historiens, citoyennes et citoyens, la possibilité pour les chercheuses et chercheurs de travailler.
  • Nous demandons aussi la création de condition de transmission historique et mémorielle par la mise en œuvre d’un musée d’histoire du colonialisme.
  • Enfin, dès lors que les élèves étudient le XXe siècle, nous demandons des programmes scolaires intégrant l’histoire coloniale et celle de ces événements à des fins de transmission vis-à-vis des plus jeunes.

Nous appelons les citoyennes et les citoyens, ainsi que l’ensemble des organisations progressistes, politiques, syndicales et associatives à se joindre au rassemblement organisé chaque année par notre Collectif sur le Pont Saint Michel le 17 octobre 2024, afin de rendre hommage à la mémoire de tous les Algérien-ne-s qui ont été victimes des violences racistes et colonialistes de l’État français !

Signataires (à compléter) :

Associations :

  • Anciens Appelés en Algérie et leurs ami.e.s contre la guerre (4ACG),
  • Association 17 octobre 1961 contre l’oubli,
  • Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF),
  • Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF),
  • Association Le Paria,
  • Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis,
  • Au nom de la mémoire,
  • CADTM France,
  • Collectif Faty KOUMBA : Association des Libertés,
  • Droits de l’homme et non-violence,
  • Droits devant !,
  • Fédération nationale de la Libre Pensée,
  • Fondation Frantz Fanon,
  • Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons,
  • Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP),
  • Mouvement de la Paix,
  • Pour la Mémoire,
  • Contre l’Oubli,
  • Pour Une Alternative Démocratique en Algérie

Syndicats :

  • FSU,
  • SNES-FSU

Partis politiques :

  • ENSEMBLE !,
  • Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS)

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La LDH demande la pleine reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961 comme crime d’État

Le crime d’État que constitue, à la fin de la guerre d’Algérie, le massacre du 17 octobre 1961, en plein Paris, de plusieurs centaines d’Algériens qui refusaient d’obéir à un couvre-feu discriminatoire et anticonstitutionnel a été nié et dissimulé par le pouvoir politique en France pendant une trentaine d’années. Cet événement n’a commencé à émerger dans la mémoire collective qu’au milieu des années 1980 et il est l’objet depuis, dans toute la France, de commémorations de plus en plus nombreuses. Pourtant, malgré un communiqué du président François Hollande, en octobre 2012, et un geste du président Emmanuel Macron, en octobre 2021, sa pleine reconnaissance comme crime d’État n’est toujours pas intervenue.

Avec l’association des Ami-e-s de Jean-Luc Einaudi, qui a apporté une contribution décisive à la connaissance de ce drame, le Mrap, l’association Au nom de la mémoire et de nombreuses autres, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle à se rassembler partout en France. En particulier à Paris, sur le Pont Saint-Michel qui a été l’un des principaux lieux de ce massacre, le jeudi 17 octobre 2024, à 18h, pour exiger la pleine reconnaissance de ce sombre épisode de notre passé colonial.

Paris, le 10 octobre 2024
Télécharger le communiqué LDH en pdf.
https://www.ldh-france.org/la-ldh-demande-la-pleine-reconnaissance-du-massacre-du-17-octobre-1961-comme-crime-detat/


Collectif

Qui représente plusieurs individus considérés comme formant un ensemble caractérisé par des traits, des comportements communs.
Qui est le fait, l’œuvre de plusieurs individus.