Belgique : Week-end de formation-Débat « Amérique latine, vers des avancées politico-juridiques au service des peuples ? »

21 octobre 2008




 Le groupe droit du CADTM Belgique vous invite à un week-end de formation-débat

 "Amérique latine, vers des avancées politico-juridiques au service des peuples ?"

 Le 18 et 19 octobre 2008 de 14h00 le samedi à 16h30 le dimanche, à Liège, Espace Belvaux, rue Belvaux, 189 - 4030 GRIVEGNEE



Le 28 septembre dernier, le peuple équatorien disait « oui » par referundum à une nouvelle Constitution. Cette dernière victoire de Rafael Correa, président de l’Equateur, est une avancée majeure pour les droits humains.
Mais c’est aussi et surtout le résultat des luttes politiques menées par
les populations d’Amérique latine contre la mondialisation Mondialisation (voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.

Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».

La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
capitaliste.
Au cours de ce week-end de formation-débat « Amérique latine, vers des avancées politico-juridiques au service des peuples ? », le groupe droit du CADTM reviendra sur les évolutions du droit international pour mieux comprendre les récentes mesures prises par les gouvernements progressistes en Amérique latine, telles que l’audit de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
, les nouvelles Constitutions ou encore la sortie du CIRDI CIRDI Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a été créé en 1965 au sein de la Banque mondiale, par la Convention de Washington de 1965 instituant un mécanisme d’arbitrage sous les auspices de la Banque mondiale.

Jusqu’en 1996, le CIRDI a fonctionné de manière extrêmement sporadique : 1972 est la date de sa première affaire (la seule de l’année), l’année 1974 suivit avec 4 affaires, et suivirent de nombreuses années creuses sans aucune affaire inscrite (1973, 1975,1979, 1980, 1985, 1988, 1990 et 1991). L’envolée du nombre d’affaires par an depuis 1996 (1997 : 10 affaires par an contre 38 affaires pour 2011) s’explique par l’effet des nombreux accords bilatéraux de protection et de promotion des investissements (plus connus sous le nom de « TBI ») signés a partir des années 90, et qui représentent 63% de la base du consentement à la compétence du CIRDI de toutes les affaires (voir graphique)). Ce pourcentage s’élève à 78% pour les affaires enregistrées uniquement pour l’année 2011.

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, le tribunal de la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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Devant ces avancées politico-juridiques, nous comprendrons alors l’intérêt de combattre le CIRDI, véritable machine à broyer les droits humains au profit des investisseurs privés.

 SAMEDI

14h-14h30 : Accueil / présentation

14h30-15h30 : Introduction sur le droit international comme produit du rapport de force politique par Renaud Vivien et Cecile Lamarque


Les sources du droit international public

16h00-18h00 : « Vers une nouvelle architecture financière régionale ? » par Eric Toussaint

-Banque du Sud : un défis à relever.

-ALBA : pour une architecture tournée vers la coopération.

-Les autres initiatives (Unasur, petrocaribe...)

 DIMANCHE

9h30-10h30 : L’audit de la dette en Equateur : bilan et perspectives par Virginie de Romanet
10h45-12h30 : Le CIRDI ou la supériorité du droit des investissements sur les droits humains par Myriam Bourgy et Cédric Heulin
14h00-16h00 : Les nouvelles Constitutions progressistes par Virginie de Romanet et Audrey Die

-Les avancées démocratiques

-La prise en compte des droits sociaux

-Les mécanismes constitutionnels de contrôle de l’endettement

-La reconnaissance des peuples autochtones.

Avec le soutien du département Education permanente de la Communauté Française.

Quelques textes de référence

Le Droit international et la mondialisation par Hugo Ruiz
Equateur : La CAIC a proposé à Rafael Correa de suspendre le paiement de près de la moitié de la dette par Eric Toussaint
Amérique latine : pour une intégration continentale et une déconnexion partielle du marché mondial capitaliste par Eric Toussaint
La Bolivie et le CIRDI par Eric Toussaint