FSM Dakar 2011

Communication à l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum social mondial Dakar 2011

11 février 2011 par Fathi Chamkhi , Assemblée des mouvements sociaux


En Tunisie, une dictature sanglante vient d’être abattue.

En Egypte, ce sont des millions de travailleuses et de travailleurs, de jeunes, de chômeuses et de chômeurs qui se dressent contre la dictature de Moubarak.

Les peuples tunisien et égyptien sont en train d’écrire les pages des premières révolutions de ce 21°siècle.



Au-delà des différences historiques entre les deux pays, il s’agit de la même lame de fond révolutionnaire.

Si cette révolution a commencé en Afrique du Nord, son onde de choc secoue actuellement tout le monde arabe. Oui, la révolution arabe est en marche !

C’est une révolution démocratique radicale, sociale et anti impérialiste.

En Tunisie, la révolution a décapité la dictature mais l’essentiel de son arsenal répressif est resté en place.

En finir avec la dictature exige, aujourd’hui, non seulement le démantèlement de tout cet arsenal, mais aussi l’ouverture d’un processus d’élections libres pour une Assemblée constituante qui devra s’appuyer sur un congrès populaire de défense de la révolution représentatif des comités populaires et de toutes les forces politiques, syndicales et sociales engagées dans le processus révolutionnaire.

Dans ce processus, nous défendron les revendications clé d’un programme de rupture avec l’impérialisme et le système capitaliste :

- la satisfaction des besoins vitaux des classes populaires ;

- la réorganisation de l’économie en fonction des besoins sociaux fondamentaux :

* les services publics de qualité et gratuits, l’école, la santé ;
* les droits des femmes ;
* une réforme agraire radicale ;
* la socialisation des banques et des secteurs clés de l’économie ;
* l’élargissement des protections sociales.

- l’annulation de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
 ;

- la défense de la souveraineté nationale et populaire.

Voilà le programme d’un gouvernement démocratique qui serait au service des travailleurs et de la population.

En Egypte, le pays est en état d’insurrection. Malgré une répression sanglante, la mobilisation ne faiblit pas. Des millions de manifestants sont dans les rues. La haine du système oppressif et corrompu de Moubarak, l’exigence de la satisfaction des revendications sociales vitales alimentent la mobilisation de toutes les classes populaires.

Le pouvoir vacille. L’exigence de millions d’égyptiennes et d’égyptiens est claire : il faut en finir avec la dictature. Moubarak doit partir, mais c’est toute la dictature, tout l’appareil de répression qu’il faut abattre, et instaurer un processus démocratique avec tous les droits et libertés fondamentales.

L’Egypte est, avec l’Arabie saoudite et l’Etat sioniste d’Israël, un des trois piliers de la politique impérialiste dans la région. Israël et les forces impérialistes, avec à leur tête les USA, font tout pour stopper le processus révolutionnaire en Egypte.

La révolution tunisienne a embrasé la région arabe. Tout devient possible, aujourd’hui, avec le soulèvement du peuple égyptien. La mobilisation aura, sans aucun doute, des répercussions dans toute la région, et en premier lieu en Palestine.

Il faut aujourd’hui une mobilisation internationale de solidarité autour des processus révolutionnaires qui déferlent sur la Tunisie et l’Egypte, relayés par une solidarité active avec les mobilisations de tout le monde arabe.

Ne laissons pas les puissances impérialistes, comme les classes dominantes, reprendre la main en brisant cet immense espoir.

Les peuples tunisien et égyptien, doivent pouvoir compter sur l’ensemble du mouvement ouvrier international, surtout les mouvements sociaux, il faut soutenir les luttes de ces peuples et la révolte qui gronde dans la région arabe !

En Tunisie, le 20 mars 1956 était un rendez-vous manqué avec l’indépendance nationale, faisons en sorte que celui du 20 mars 2011 soit le rendez-vous avec la reconquête de la souveraineté et de l’auto-détermination du peuple tunisien et des peuples arabes. Cette date nous rappelle aussi l’invasion impérialiste de l’Irak, il y a 8 ans.

 Vive les révolutions tunisienne et égyptienne !

 Vive la révolution arabe !

 Vive la révolution africaine !

 Vive la révolution mondiale !

 Oui, un autre monde est possible ; les peuples tunisien et égyptien nous en montrent le chemin !

Traduction en grec

Voir en ligne : http://tunisie.attac.org

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