Communiqué de presse
16 mai 2011 par CADTM
Depuis quelques heures, tous les médias internationaux relatent
l’information d’une possible agression sexuelle par Dominique Strauss Kahn
à New York et la photo du directeur général du FMI menotté a fait le tour
du monde. Sans nous prononcer sur son éventuelle culpabilité dans cette
affaire, le CADTM veut dénoncer un autre scandale : celui de l’action même
du FMI.
Le FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
Cliquez pour plus de détails.
n’est pas l’institution qui aide les pays en crise, c’est au
contraire celle qui impose des programmes draconiens d’austérité et qui
défend un modèle économique structurellement générateur de pauvreté. C’est
l’action
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
même du FMI et de ceux qui soutiennent la mondialisation
Mondialisation
(voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.
Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».
La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
néolibérale qui a fait porter le fardeau de la crise aux populations qui
en sont les premières victimes. Profondément antidémocratique, puisque les
pays les plus riches disposent de plus de la moitié des voix au sein du
conseil d’administration, le FMI est en fait un instrument des grandes
puissances pour veiller au maintien du système capitaliste et aux intérêts
des grandes sociétés transnationales.
Très actif
Actif
Actifs
En général, le terme « actif » fait référence à un bien qui possède une valeur réalisable, ou qui peut générer des revenus. Dans le cas contraire, on parle de « passif », c’est-à-dire la partie du bilan composé des ressources dont dispose une entreprise (les capitaux propres apportés par les associés, les provisions pour risques et charges ainsi que les dettes).
depuis plusieurs décennies en Afrique, en Amérique latine, en
Asie et en Europe de l’Est, il a profité de la crise qui a éclaté en
2007-2008 pour reprendre solidement pied en Europe occidentale et imposer
aux peuples des pays les plus industrialisés les remèdes frelatés qui ont
mené dans une impasse tragique ceux des pays du Sud qui les ont appliqués.
Partout, le FMI prétend que l’initiative et les intérêts privés doivent
être soutenus par les politiques des pouvoirs publics au détriment des
politiques sociales. Partout, il donne raison aux banquiers contre les
intérêts des peuples. Partout, il favorise le creusement spectaculaire des
inégalités, le développement de la corruption, le maintien des peuples
dans la soumission au néolibéralisme.
Si les faits concernant DSK sont avérés, il ne peut y avoir d’immunité
pour un fonctionnaire du FMI et tous ceux qui travaillent pour une
institution internationale doivent rendre des comptes en justice à propos
de leur action. Le FMI en tant qu’institution doit aussi être poursuivi en
justice pour les violations multiples des droits humains fondamentaux
qu’il a commis et qu’il continue de commettre dans de nombreux pays. Le
remplacement du FMI délégitimé par un organisme démocratique mondial
chargé de la stabilité des monnaies et de la lutte contre la spéculation
Spéculation
Opération consistant à prendre position sur un marché, souvent à contre-courant, dans l’espoir de dégager un profit.
Activité consistant à rechercher des gains sous forme de plus-value en pariant sur la valeur future des biens et des actifs financiers ou monétaires. La spéculation génère un divorce entre la sphère financière et la sphère productive. Les marchés des changes constituent le principal lieu de spéculation.
financière constitue une urgence.
Au-delà, le CADTM tient à rappeler que le système international en place
aujourd’hui est non seulement capitaliste, mais aussi patriarcal et
machiste. Seuls des hommes président jusqu’ici des institutions telles que
le FMI, la Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
Cliquez pour plus de détails.
et l’Organisation mondiale du commerce
OMC
Organisation mondiale du commerce
Créée le 1er janvier 1995 en remplacement du GATT. Son rôle est d’assurer qu’aucun de ses membres ne se livre à un quelconque protectionnisme, afin d’accélérer la libéralisation mondiale des échanges commerciaux et favoriser les stratégies des multinationales. Elle est dotée d’un tribunal international (l’Organe de règlement des différends) jugeant les éventuelles violations de son texte fondateur de Marrakech.
L’OMC fonctionne selon le mode « un pays – une voix » mais les délégués des pays du Sud ne font pas le poids face aux tonnes de documents à étudier, à l’armée de fonctionnaires, avocats, etc. des pays du Nord. Les décisions se prennent entre puissants dans les « green rooms ».
Site : www.wto.org
. Le
CADTM dénonce fermement le machisme et le caractère patriarcal qui vont de
pair automatiquement avec des comportements de harcèlement ou de violence
sexuelle.
Indépendamment de la responsabilité réelle ou non de DSK dans l’affaire
actuellement médiatisée, le CADTM dénonce également la banalisation de
tels comportements et lutte depuis vingt ans pour sortir à la fois du
capitalisme et du système patriarcal.
Cycle de formation du CADTM
Les fonds vautours (avec focus sur les cas de l’Argentine et de la Zambie)10 mai, par CADTM , Pablo Laixhay , Pierre-François Grenson , Maxime Perriot
25 avril, par CADTM , Ecologistas en acción , ATTAC Espagne , Plateforme espagnole de lutte contre les fonds vautours , Audit de la santé , Coordination pour le droit au logement à Madrid
25 avril, par CADTM , Maxime Perriot
3 avril, par CADTM , Eric Toussaint , Collectif , Anaïs Carton
Cycle de formation du CADTM
Dette et féminisme8 mars, par CADTM , Camille Bruneau
8 mars, par CADTM , Attac France
13 février, par CADTM
16 décembre 2022, par CADTM , Collectif
13 décembre 2022, par CADTM
9 décembre 2022, par CADTM