21 février 2024 par CADTM Afrique , Coordination des Luttes Féministes du CADTM Afrique
La Coordination des Luttes Féministes du CADTM Afrique en partenariat avec la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette (PFIAD), Womin, fondation pour une Société Juste (FJS), CNCD Belgique, CS-Funds, Entraide et Fraternité Belgique a organisé un séminaire de renforcement des capacités des femmes de la Coordination et des membres de la société civile camerounaise composée des associations de femmes, de jeunes, pour le développement durable ainsi que les femmes de médias et les syndicats. Ce séminaire avait pour thème central « Femmes, leadership féminin, dettes, changements climatiques et extractivisme : enjeux et perspectives ».
A cette occasion, se sont réunies à Yaoundé au Cameroun du 12 au 15 février 2024, 38 participantes venant du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de la République Démocratique du Congo, du Congo Brazzaville, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Gabon, du Togo, du Sénégal et de la Belgique.
Le contenu des modules abordés au cours du séminaire se structure autour de quatre axes, à savoir :
• Femmes, leadership féminin et Dettes
• Changement Climatique
• Extractivisme
Extractivisme
Modèle de développement basé sur l’exploitation des ressources naturelles, humaines et financières, guidé par la croyance en une nécessaire croissance économique.
• Enjeux et perspectives des luttes féministes
Animés principalement par les femmes de la Coordination des Luttes Féministes du Réseau CADTM Afrique et les militantes et actrices de la société civile camerounaise, ces thématiques ont suscité des échanges, des débats, des réflexions, des partages d’expériences qui ont conduit à l’adoption des résolutions et recommandations suivantes :
Les femmes de la Coordination des Luttes Féministes du Réseau CADTM Afrique ainsi que les militantes et actrices de la société civile camerounaise présentes au séminaire :
• Réaffirment leur engagement à se mobiliser davantage, à s’organiser et à fédérer leurs énergies dans la lutte contre les impacts des dettes, des changements climatiques et de l’extractivisme en général et sur les femmes en particulier.
• S’engagent à intensifier les actions
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
, les campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation contre les facteurs de féminisation de la pauvreté en Afrique.
• Réaffirment leur volonté à poursuivre les processus de renforcement des capacités des femmes en vue de développer leur leadership.
• S’engagent à mettre en place un Comité restreint pour finaliser et capitaliser les productions et les données récoltées par pays sur les thématiques du séminaire en vue d’une part de produire un article pour le diffuser et d’autre part, en vue de mener des actions de plaidoyer auprès des Etats pour la prise en compte des préoccupations majeures des femmes.
• S’engagent à élaborer une note de plaidoyer qui recense les projets financés par la BAD par pays et qui fait ressortir les impacts négatifs de ces projets sur les conditions de vie des populations notamment les femmes et les filles.
• S’engagent à faire des recherches-actions sur les impacts et les dérives des microcrédits dans tous les pays membres du Réseau CADTM Afrique.
• Réaffirment leur engagement à lutter contre les impacts de l’endettement au niveau macro sur la vie des populations notamment dans le domaine de la santé maternelle et infantile.
• S’engagent à promouvoir les innovations issues des femmes pour lutter contre toutes les formes d’injustices (sociales, environnementales, économiques, politiques etc.) qui impactent leurs conditions de vie.
Les femmes de la Coordination des Luttes Féministes du Réseau CADTM Afrique ainsi que les militantes et actrices de la société civile camerounaise présentes au séminaire recommandent :
AUX ETATS AFRICAINS
• Que soient menées des politiques de désendettement renonçant aux formes de dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
qui ne répondent pas aux aspirations profondes des populations en général, et des femmes en particulier.
• Que les projets de développement et les plans d’actions communaux soient directement issus des communautés locales et garantissent la participation effective des femmes.
• De promouvoir les alternatives locales de financement en révisant la loi de 2012 sur la règlementation des Services Financiers Décentralisés en Afrique de l’Ouest.
• De veiller à la vulgarisation et à l’application des lois qui concourent à la promotion des droits des femmes à tous les niveaux.
• D’adopter des lois impliquant la participation de la société civile dans les prises de décisions en vue de favoriser le développement des dynamiques et solutions endogènes.
AUX ETATS AFRICAINS, A LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT ET AUX INSTITUTIONS FINANCIERES INTERNATIONALES
• De prendre en compte les besoins réels des communautés à la base en impliquant les femmes dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques, projets et programmes de développement.
• La réparation des dommages causés aux populations et aux femmes en particulier et leur indemnisation suite à l’implantation des projets de développement qui ont eu un impact négatif sur les conditions de vie des communautés locales.
• De repenser les politiques et projets qui accaparent et exproprient les moyens de subsistance des femmes ainsi que leurs ressources (naturelles, économiques, culturelles, etc.).
AUX ETATS AFRICAINS ET A LA SOCIETE CIVILE AFRICAINE
• Le développement d’alternatives au profit des femmes et des filles face à l’endettement, aux changements climatiques et à l’extractivisme.
• De mettre en place une commission de suivi évaluation de la mise en œuvre des projets et programmes au profit des femmes dans les différents pays (Etat, représentants de la société, représentant régionaux ou locaux…).
• De mettre en place des dynamiques sociales nationales, continentales et internationales pour promouvoir l’autonomisation et l’émancipation économique et sociale des femmes et des filles en Afrique.
A LA SOCIETE CIVILE AFRICAINE
• De s’investir dans la réalisation des audits citoyens des mégas projets financés par les institutions financières internationales pour plus de transparence et de redevabilité.
• De contester et dénoncer le système du microcrédit qui accentue la pauvreté et le harcèlement des institutions de la microfinance envers les femmes.
• D’exiger la création d’un mécanisme d’attribution de crédits sans intérêt ou à taux bas destiné aux populations marginalisées.
• D’inciter la société civile africaine à sensibiliser et à former les communautés locales afin que les populations soient les acteurs de leur propre développement.
• D’inciter la création d’une charte éthique par des cellules communautaires pour garantir le respect des droits des femmes et de l’environnement dans le cadre des politiques, des projets et programmes de développement.
Fait à Yaoundé
SECRETARIAT RESEAU CADTM AFRIQUE, CAD-Mali Djélibougou Rue : 326 Porte : 26 - BP. 2521 Bamako - Mali - Tél./Fax : 20 24 01 34 / E-mail : secretariatcadtmafrique chez gmail.com
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