Après une semaine de protestations populaires, le gouvernement équatorien a dû faire machine arrière et a annoncé le retrait des mesures impopulaires. Cette annonce s’est faite le dimanche 13 octobre à l’issue d’une négociation entre les représentants des peuples natifs de l’Équateur, notamment de la CONAIE (Confédération des Nations Indigènes de l’Équateur) et le président Lenin Moreno. Rappelons que la répression a fait 7 morts et que parmi les 1152 personnes arrêtées, la moitié avait entre 15 et 24 ans. Le président Moreno voulait appliquer un programme de mesures d’austérité anti populaire dicté largement par le FMI. L’ampleur des mobilisations sociales l’a amené à déplacer son gouvernement vers la ville côtière de Guayaquil considérée comme plus sûre et traditionnellement dominée par la droite. Les femmes indigènes ont joué un rôle de tout premier plan dans les mobilisations. Le CADTM international félicite le peuple équatorien pour son courage et pour la victoire qui vient d’être remportée. Nous publions le communiqué adopté le 13 octobre par le CADTM international et le CADTM - Abya Yala Notre Amérique (qui regroupe les organisations membres du CADTM en Amérique latine et dans la Caraïbe) juste avant le recul du gouvernement Moreno intervenu quelques heures plus tard le 13 octobre 2019.
Face à la situation critique que traverse le peuple équatorien, aggravée le 12 octobre, avec la décision du Président Moreno de décrèter un « couvre-feu et la militarisation » dans la capitale Quito, le CADTM international et le CADTM - Abya Yala Notre Amérique (qui regroupe les organisations membres du CADTM en Amérique latine et dans la Caraïbe) affirment leur totale solidarité avec la lutte populaire contre les politiques néolibérales.
Nous connaissons les moments difficiles vécu par le peuple. Malgré la désinformation organisée et la suspension de la chaîne latino américaine Telesur, nous avons pu accéder à des informations liées au lamentable bilan de 6 morts, 937 blessés et plus d’un millier de détenus provoqué par la répression organisée par le gouvernement du président Moreno.
Nous dénonçons le silence complice de la Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, face aux actes d’extrême violence contre les secteurs populaires et les organisations sociales, ainsi qu’aux atteintes à la liberté de la presse qui ont eu lieu en Équateur ces dix derniers jours.
C’est dans de tels moments que l’on voit clairement qui est qui. Selon de grands médias et des gouvernements de droite d’une série d’Étatslatino-américains : la République d’Équateur et le Gouvernement de Moreno sont victimes d’actes de violence populaire induits de l’étranger (soutenus surtout par la « dictature » prévalant au Venezuela), dans le but délibéré d’attaquer le climat des libertés et les institutions démocratiques prévalant dans cette nation.
C’est le monde à l’envers. Selon cette version mensongère, afin de protéger les « institutions démocratiques », il faut déclarer un « état d’exception » ainsi qu’un « couvre-feu et une militarisation » face aux mobilisations légitimes du peuple équatorien qui rejette le « paquet » néolibéral imposé par le FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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. Il faudrait fouler aux pieds l’article 66 de la Constitution du pays qui garantit la liberté de mobilisation.
Comme prévu, le soutien à la répression vient également de Washington, qui a exprimé son soutien au président équatorien Lenin Moreno et à ses réformes économiques néolibérales brutales. Ainsi, les États-Unis se joignent à l’Argentine et au Brésil, entre autres pays, pour soutenir un Moreno qui entend appliquer l’ensemble des mesures convenues avec le Fonds monétaire international (FMI) pour recevoir 4 milliards de dollars. Les présidents du Chili et du Pérou ont également exprimé leur plein appui au président de l’Équateur.
Cependant, la population équatorienne est dans la rue, rejetant les plans du FMI et son modèle d’exclusion. Il dit NON à l’augmentation du prix du carburant qui implique l’augmentation du transport et de la nourriture, il dit NON à l’augmentation de l’âge de la retraite, aux coupes budgétaires contre l’éducation. Le peuple refuse ce « paquet » de mesures de privatisation qui servent les intérêts du Grand Capital national et international.
Aujourd’hui, 527 ans après octobre 1492, les peuples d’Abya Yala continuent de se rebeller, contre l’appauvrissement, contre les « dettes » contractées par les classes dominantes et opulentes. Les peuples d’Abya Yala refusent de payer ces dettes illégitimes, ils refusent l’exploitation de l’homme par l’homme et la déprédation de la nature.
C’est pourquoi, le CADTM international et le CADTM - AYNA sont avec le peuple équatorien et son courageux combat. Les peuples d’Amérique dans son ensemble, tôt ou tard, réussiront à construire, à partir d’un internationalisme des peuples, une société juste qui s’intègre dans un monde sans exploitation ni pillage de la Nature.
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24 juillet, par CADTM International , Collectif
21 juillet, par CADTM International
Argentine
Norita ÉTERNELLE !4 juin, par Eric Toussaint , CADTM International , Maria Elena Saludas
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Assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale
Le CADTM dénonce l’inaction climatique et la poursuite dans la voie néolibérale des institutions de Bretton Woods23 avril, par CADTM International
23 avril, par CADTM International , Collectif
15 avril, par CADTM International
2 avril, par CADTM International , PSOL , PT
19 mars, par CADTM International , Collectif
Abya Yala Nuestra América
Abya Yala est le nom donné par les Indiens Kunas du Panama et de la Colombie au continent américain avant l’arrivée de Christophe Colomb et des européens. L’expression « Abya Yala » signifie « terre dans sa pleine maturité » dans la langue des Kunas. Le leader indigène aymara de Bolivie Takir Mamani a proposé que tous les peuples indigènes des Amériques nomment ainsi leurs terres d’origine, et utilisent cette dénomination dans leurs documents et leurs déclarations orales, arguant que « placer des noms étrangers sur nos villes, nos cités et nos continents équivaut à assujettir notre identité à la volonté de nos envahisseurs et de leurs héritiers. ». Abya Yala est choisie en 1992 par les nations indigènes d’Amérique pour désigner l’Amérique au lieu de le nommer d’après Amerigo Vespucci.
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