Évaluation de la présence du CADTM dans les grands médias alternatifs en ligne, 2e semestre 2009

30 décembre 2010 par Daniel Munevar




Introduction et méthodologie

Cette étude a pour objectif d’évaluer la diffusion des analyses du CADTM à travers les médias alternatifs en ligne au cours du deuxième semestre 2009. Elle s’inscrit dans la continuité directe de l’« évaluation de la présence du CADTM dans les grands médias alternatifs en ligne pour le premier semestre 2009 » réalisée par Laeticia Some, en décembre 2009 [1].
Cette étude s’inscrit également dans la continuité globale du processus d’évaluation de « l’impact médiatique » lancé par le CADTM et initié par « l’évaluation de la présence du CADTM dans les médias alternatifs en ligne » réalisée pour les années 2007 et 2008 par Frédéric Lévêque en juin 2009 [2].

La diffusion des analyses du CADTM sur les grands médias alternatifs en ligne [3] apparaît comme un enjeu important pour l’organisation puisque cela figure au cœur de sa stratégie générale (voir le cercle vertueux page 6). En tenant compte des conclusions et des recommandations de l’étude précédente, cette étude vise à évaluer l’évolution de la visibilité du CADTM uniquement à travers les grands sites alternatifs d’information et pose pour cela différentes questions : Quel est l’impact des articles du CADTM à travers les grands sites alternatifs d’information ? Et quels sont les articles qui ont connu le plus de visibilité ?

Pour la réalisation de cette étude, nous avons gardé la même méthodologie de recherche de données que celle utilisée pour l’évaluation du premier semestre 2009, mais nous nous sommes concentrés uniquement sur les grands sites alternatifs d’information. Ainsi, afin d’identifier les sites qui reprennent les analyses du CADTM, une recherche manuelle a été effectuée pour chaque article publié par le CADTM, dans ses 3 langues principales de travail - français, espagnol, anglais. Pour comparer la fréquentation des différents sites, nous avons utilisé le classement Alexa [4]. Ce classement comparatif du trafic sur Internet permet d’évaluer la fréquentation de la plupart des sites web. Il fonctionne grâce à un système de sondage utilisant une barre d’outils que l’utilisateur doit installer sur son ordinateur. Le nombre d’utilisateurs dans le monde ayant installé cette barre - plusieurs millions - rend cette mesure tout à fait intéressante à titre de comparaison. De plus, des contacts avec les webmasters des sites étudiés ont été pris afin d’obtenir des informations plus précises sur la visibilité des articles du CADTM.

Nous avons pris comme point de départ pour cette étude des éléments d’analyses de l’évaluation du premier semestre 2009 et ses conclusions. Nous avons gardé le même champ d’étude à savoir : l’impact du CADTM sur les grands sites alternatifs d’information ainsi que sur les sites multilingues définis comme clés. Rappelons que le choix des sites étudiés étaient basé sur la typologie et sur les recommandations de l’étude de presse réalisée pour les années 2007 et 2008. En fonction de ces deux éléments, nous avons choisi d’analyser avec précision l’impact du CADTM sur les grands sites alternatifs d’information ainsi que sur les sites multilingues définis comme clés.

Les grands sites alternatifs d’information : « Les analyses du CADTM sont régulièrement publiées sur des sites de contenu éditorial dédiés à promouvoir une vision et une lecture alternatives de l’actualité et des questions internationales. Ces journaux en ligne utilisent de préférence ou exclusivement Internet pour leur diffusion, éditent souvent en plusieurs langues et le contenu axé sur l’actualité est très important. Les éditeurs font un travail de veille pour alimenter leur site quotidiennement. Le style relève souvent à la fois du journalisme de fait et du journalisme d’opinion. On trouve également beaucoup d’articles de fond, d’informations thématiques inédites et variées. Ces sites, apparentés à une presse d’opinion critique, une presse « non alignée », réunissent contenus politiques, sociaux et culturels liés aux mouvements altermondialiste, militants, de gauche, etc. Ils jouent un rôle clef dans le paysage médiatique afin de faire passer des informations que les médias classiques ne diffuseraient pas ".

Le CADTM trouve un écho important sur ces sites. Parmi les plus incontournables et qui reprennent régulièrement ses analyses, on trouve le réseau VOLTAIRENET (www.voltairenet.org), le Centre de recherche sur la mondialisation Mondialisation (voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.

Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».

La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
(www.mondialisation.ca), le média citoyen AGORAVOX (www.agoravox.fr), le journal militant LE GRAND SOIR (www.legrandsoir.info), l’agence de presse associative ALTERINFO (www.alterinfo.net), le site www.europe-solidaire.org, REBELION et APORREA, deux sites d’actualité importants en langue espagnole ; le journal
anglophone en ligne COUNTERPUNCH (www.counterpunch.org), les sites en langue française www.oulala.net, www.rezo.net. (...) En conclusion de cette première partie, on peut affirmer que le CADTM est une des rares organisations (la seule dans le domaine spécifique de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
) à voir ses analyses relayées aussi fréquemment par les sites alternatifs d’information dont la fréquentation est importante - pour certains d’entre eux, supérieure à un million de visiteurs par mois (mondialisation.ca, rebelion.org, aporrea.org, voltairenet.org, counterpunch.org) -, et à figurer parmi leurs sources officielles. La forte présence du CADTM sur ces sites de presse « non alignés » témoigne de la pertinence et de la qualité de ses analyses. La réactivité du CADTM face à l’actualité, son expertise globale, régionale et thématique apparaissent comme une force.
 » [5]

Les sites multilingues : «  Du fait de l’importance des sites multilingues et de la diversité de la provenance des visiteurs, un effort particulier doit être porté sur ces sites pour augmenter la visibilité du CADTM, toutes langues confondues. L’impact déjà important doit y être entretenu et pourrait être amélioré. (...) Parmi les sites multilingues qui ont relayé les analyses du CADTM et qui constituent des relais potentiellement importants avec lesquels le CADTM pourrait établir des contacts réguliers, il est intéressant d’ajouter les médias d’information AGORAVOX, BELLACIO, le Forum Mondial des Alternatives et ATTAC » [6]

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Évaluation de la présence du CADTM dans les grands médias alternatifs en ligne

Notes

[3Voir définition des « grands sites alternatifs » plus bas dans cette introduction

[5Frédéric Lévêque, Evaluation de la presence du CADTM dans les médias alternatifs en ligne, 2007-2008, page 7

[6Frédéric Lévêque, Evaluation de la presence du CADTM dans les médias alternatifs en ligne, 2007-2008, page 16

Daniel Munevar

est un économiste post-keynésien originaire de Bogotá, en Colombie. De mars à juillet 2015, il a travaillé comme assistant de l’ancien ministre des finances grec, Yanis Varoufakis ; il le conseillait en matière de politique budgétaire et de soutenabilité de la dette.
Auparavant, il était conseiller au Ministère des Finances de Colombie. Il a également travaillé à la CNUCED.
C’est une des figures marquantes dans l’étude de la dette publique au niveau international. Il est chercheur à Eurodad.

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