Le résultat est clair : le vote « oui » au Traité de Lisbonne s’est
exprimé à une large majorité. Mais il n’efface pas le déni démocratique
qui a été institué, avec la décision de faire revoter des citoyens
irlandais qui ont « mal » voté en juin 2008. Cela après qu’en France et
aux Pays-Bas, les gouvernements aient décidé d’entériner le vote sur le
Traité de Lisbonne par un vote parlementaire, par peur que leurs
citoyens ne revotent « non » sur un traité jumeau du Traité
constitutionnel européen.
Tous les moyens ont été mis en œuvre pour tenter de faire changer d’avis
les Irlandais. A commencer par les moyens de communication, à coup de
campagnes largement financées par les grandes entreprises comme Ryanair
et Intel, qui ont donné des sommes énormes pour la cause du « oui ». Des
engagements ont été pris par le gouvernement irlandais et le Conseil
européen, mais uniquement à destination du « non » de droite
nationaliste : nomination d’un commissaire irlandais, possibilité de
poursuivre un dumping fiscal en Irlande, maintien de l’interdiction
d’avorter,... Par contre, rien pour le « non » de gauche, qui se bat
notamment contre une Europe du libre-échange, pour un nivellement vers
le haut des droits sociaux et contre la militarisation inscrite dans le
traité. Pourtant, ce « non » de gauche avait eu un rôle important, bien
plus que ce qui a pu être rapporté dans les médias.
Le résultat de ce référendum n’est pas un « oui » à la forme et à
l’orientation que revêt aujourd’hui l’Union européenne. C’est un « oui »
obtenu par la peur et l’insécurité provoquées par la gravité de la
crise. Il ne pourra conforter pour l’instant que la voie néolibérale
dans laquelle est engagée l’Union européenne. La crise économique aurait
dû pousser cette Union à une réaction politique d’ampleur, pour mettre
au pas la finance et remettre le social et l’écologie au premier plan.
Au lieu de cela, elle reste empêtrée dans le carcan de ses traités et de
son idéologie néolibérale. C’est pourquoi nous continuerons à dénoncer,
au-delà des traités, les politiques et directives qui poursuivent ce
projet mortifère, et nous poursuivrons notre travail unitaire pour
proposer des alternatives concrètes pour une autre Europe, solidaire,
écologique et démocratique.
Attac France,
Montreuil-sous-bois, le 3 octobre 2009
Contacts presse :
Aurélie Trouvé : 06 17 17 50 87
Jean-Marie Harribey : 06 85 71 25 82
Source : Attac
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