Le 24 janvier, à Rabat, les instituteurs en formation et leurs soutiens ont bravé l’interdiction de manifester décrétée par l’État. On a montré – encore une fois – que la loi n’est que le produit d’un rapport de forces.
On a donné la parfaite illustration que les premiers fauteurs de trouble dans ce pays sont les pouvoirs publics. Nous avons marché le dimanche par dizaines de milliers à Rabat dans le calme et dans une ambiance bonne enfant. Le premier garant de la sécurité de ce pays sont les Marocains en premier et dernier lieu. Et personne d’autre.
Quelques notes en marge de cette victoire sociale, petite certes, mais symbolique face à un État autoritaire et un gouvernement arrogeant :
J’ai vu « ouled cha3b » (les enfants du peuple) : il y avait à Rabat ce dimanche les Marocains dans leur diversité : 41 villes, des appartenances sociales différentes, des codes vestimentaires opposés, etc, tout ce beau monde réuni autour de la question sociale, de l’école et de l’emploi.
J’ai vu une jeunesse solidaire : j’ai vu les institutrices distribuer des verres du Berroca (supplément alimentaire) aux manifestants, j’ai vu les marcheurs secourir les personnes évanouies de chaleur.
J’ai vu la marcheuse solitaire : elle marchait au bord de la manifestation, elle est venue peut-être toute seule, avec sa pancarte où elle a écrit : la liberté d’expression au Maroc = la matraque .
J’ai vu les flics hués par les instituteurs en leur lançant : « Achouha » (le scandale) en guise de rappel du jeudi noir, où ces derniers ont été tabassés.
J’ai vu des instituteurs prendre des selfies avec Cheikh Sar, rappeur-prédicateur islamiste-macho-démagogue.
J’ai vu des instituteurs manquant de politesse et d’élégance, ou utilisant de la langue de bois devant les caméras.
J’ai vu une gauche radicale, juste dans ses positions, mais maladroite dans son action
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
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Et enfin, j’ai vu surtout une jeunesse marocaine qui croit –encore- à l’ascenseur social. Après 17 années passées sur le banc de l’école et de l’université, elle exige son droit au travail décent.
Secrétaire général d’ATTAC CADTM Maroc et Comité des études et de plaidoyer du CADTM Afrique.
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