Un film de Philippe Diaz
S’aventurant au-delà des réponses habituelles sur les origines de la pauvreté, LA FIN DE LA PAUVRETÉ ? se demande si ses véritables causes ne viennent pas d’une exploitation des pays pauvres par les pays riches, de l’époque coloniale à aujourd’hui.
Les peuples luttent contre l’expropriation des ressources naturelles, la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
, le néolibéralisme et l’imposition de la croissance tournée vers l’exportation.
_ Des favelas d’Amérique latine aux bidonvilles d’Afrique, des acteurs sociaux, des économistes de renom et des personnalités politiques revèlent comment les pays développés pillent la Planète, accroissent la pauvreté et menacent les capacités de la planète à soutenir la vie.
Avec
Susan George, présidente du Transnational Institute d’Amsterdam (TNI)
John Perkins, auteur de Les confessions d’un assassin financier
Amartya Sen, Prix Nobel d’Economie en 1998
Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Economie en 2001 et ancien économiste en chef à la Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
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Eric Toussaint, président du Comité pour l’Annulation de la dette du Tiers Monde - Belgique (CADTM
(...)
Une production Cinema Libre Studio en association avec La Fondation Robert Schalkenbach
Produit par Beth Portello
Ecrit et réalisé par Philippe Diaz
Pays d’origine - USA - 2008
Durée - 1h44
Film en version française, espagnole et anglaise
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par Damien Millet
La sortie en France du film « The end of poverty ? » de Philippe Diaz, le
16 décembre, est un évènement majeur pour qui veut mettre en perspective
la crise économique et financière actuelle avec cinq siècles de
mondialisation
Mondialisation
(voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.
Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».
La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
. Commencée en 1492 avec l’arrivée des Espagnols en
Amérique, cette globalisation
Globalisation
(voir aussi Mondialisation) (extrait de Chesnais, 1997a)
Origine et sens de ce terme anglo-saxon. En anglais, le mot « global » se réfère aussi bien à des phénomènes intéressant la (ou les) société(s) humaine(s) au niveau du globe comme tel (c’est le cas de l’expression global warming désignant l’effet de serre) qu’à des processus dont le propre est d’être « global » uniquement dans la perspective stratégique d’un « agent économique » ou d’un « acteur social » précis. En l’occurrence, le terme « globalisation » est né dans les Business Schools américaines et a revêtu le second sens. Il se réfère aux paramètres pertinents de l’action stratégique du très grand groupe industriel. Il en va de même dans la sphère financière. A la capacité stratégique du grand groupe d’adopter une approche et conduite « globales » portant sur les marchés à demande solvable, ses sources d’approvisionnement, les stratégies des principaux rivaux oligopolistiques, font pièce ici les opérations effectuées par les investisseurs financiers, ainsi que la composition de leurs portefeuilles. C’est en raison du sens que le terme global a pour le grand groupe industriel ou le grand investisseur financier que le terme « mondialisation du capital » plutôt que « mondialisation de l’économie » m’a toujours paru - indépendamment de la filiation théorique française de l’internationalisation dont je reconnais toujours l’héritage - la traduction la plus fidèle du terme anglo-saxon. C’est l’équivalence la plus proche de l’expression « globalisation » dans la seule acceptation tant soit peu scientifique que ce terme peut avoir.
Dans un débat public, le patron d’un des plus grands groupes européens a expliqué en substance que la « globalisation » représentait « la liberté pour son groupe de s’implanter où il le veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant où il veut, et en ayant à supporter le moins de contraintes possible en matière de droit du travail et de conventions sociales »
a vu au fil des ans l’appropriation mondiale
des terres de manière illégitime par les empires européens (espagnol,
hollandais, anglais, français…) et l’exploitation effrénée tant des êtres
humains que des ressources naturelles du Sud. Le système capitaliste, qui
commençait à se développer, a utilisé cette main d’œuvre quasi-gratuite et
ces richesses volées aux peuples du Sud pour financer la révolution
industrielle du 19e siècle. A partir des années 1850, les puissances
dominantes (Europe, Amérique du Nord, Japon) ont imposé la monoculture
Monoculture
Culture d’un seul produit. De nombreux pays du Sud ont été amenés à se spécialiser dans la culture d’une denrée destinée à l’exportation (coton, café, cacao, arachide, tabac, etc.) pour se procurer les devises permettant le remboursement de la dette.
à
leurs colonies et ont brisé net toutes leurs industries, comme celle du
textile en Indonésie ou en Inde, rendant toutes ces colonies complètement
dépendantes de la métropole. Les produits bruts étaient exportés par les
colonies qui devaient importer des produits transformés ailleurs, où la
valeur ajoutée créait des profits colossaux. Aujourd’hui encore, le café
et le thé produits au Kenya sont vendus à l’état brut pour une bouchée de
pain à des transnationales de l’agrobusiness qui les transforment et les
revendent partout dans le monde, y compris dans ces pays. Les
indépendances officielles, dans les années 1950-1960 pour l’Asie et
l’Afrique, n’ont pas apporté la moindre souveraineté économique.
Au contraire, la fin de la seconde guerre mondiale a vu l’instauration
d’un ensemble institutionnel qui a réussi à imposer une nouvelle forme de
colonialisme aux pays dits « en développement ». En fait, c’est plutôt le
néolibéralisme qui y est en développement ! Au cœur de cet ensemble,
figurent le Fonds monétaire international
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
Cliquez pour plus de détails.
(FMI) et la Banque mondiale,
renforcés en 1995 par la création de l’Organisation mondiale du commerce
OMC
Organisation mondiale du commerce
Créée le 1er janvier 1995 en remplacement du GATT. Son rôle est d’assurer qu’aucun de ses membres ne se livre à un quelconque protectionnisme, afin d’accélérer la libéralisation mondiale des échanges commerciaux et favoriser les stratégies des multinationales. Elle est dotée d’un tribunal international (l’Organe de règlement des différends) jugeant les éventuelles violations de son texte fondateur de Marrakech.
L’OMC fonctionne selon le mode « un pays – une voix » mais les délégués des pays du Sud ne font pas le poids face aux tonnes de documents à étudier, à l’armée de fonctionnaires, avocats, etc. des pays du Nord. Les décisions se prennent entre puissants dans les « green rooms ».
Site : www.wto.org
(OMC). Leur combat fut d’instaurer une forme plus subtile, mais tout aussi
efficace, d’empire global. La dette en a été le ressort essentiel.
Nombre de pays ont hérité d’une dette coloniale au moment de leur
indépendance. La Banque mondiale a notamment procédé à de telles
manipulations complètement illégales. Cette dette les a poussés à rester
connectés à l’économie mondiale et à servir les intérêts des puissances
dominantes, dans un cadre de dépendance accrue. La corruption des élites
locales a permis que cette transition s’effectue au mieux pour les grands
créanciers. Loin d’orienter leur économie selon les besoins des
populations, les pays du Sud se sont surendettés pour financer des
mégaprojets, comme des grands barrages, destinés à faciliter l’extraction
et l’exportation de leurs richesses. Tandis que les grandes entreprises du
Nord bénéficient depuis lors de marchandises à très bas coût qui leur
génèrent des profits gigantesques reversés à leurs actionnaires, le Sud
subit une triple peine : ses richesses lui rapportent très peu alors que
la dépendance se perpétue et que le remboursement de la dette provoque une
véritable hémorragie de capitaux. La mondialisation néolibérale organise
donc l’appauvrissement et la détérioration des conditions de vie du plus
grand nombre pour parvenir à l’enrichissement démesuré d’une minorité. En
2008, les pouvoirs publics des pays en développement ont remboursé 182
milliards de dollars au titre de leur dette extérieure, soit 27 milliards
de plus que ce qu’ils ont reçu en nouveaux prêts. Pendant ce temps, le
nombre de millionnaires en dollars dans le monde s’élevait à 8,6 millions,
pour un patrimoine cumulé de 32 800 milliards de dollars. Un prélèvement
annuel de 0,25% sur ce patrimoine suffirait à trouver les 80 milliards de
dollars nécessaires pour assurer en 10 ans à la totalité de la population
les services sociaux essentiels (éducation primaire, santé, eau,
assainissement).
Le FMI et la Banque mondiale sont parvenus à leurs fins en forçant les
pays surendettés à signer des programmes d’ajustement structurel,
comprenant la fin des subventions aux produits de base pour les rendre
accessibles aux plus pauvres, la baisse des budgets sociaux, des politiques de recouvrement intégral des coûts dans le secteur de la santé et de l’éducation, la suppression des protections commerciales comme les barrières douanières, l’abandon du contrôle des mouvements de capitaux (ce qui crée une forte instabilité et renforce les paradis fiscaux
Paradis fiscaux
Paradis fiscal
Territoire caractérisé par les cinq critères (non cumulatifs) suivants :
(a) l’opacité (via le secret bancaire ou un autre mécanisme comme les trusts) ;
(b) une fiscalité très basse, voire une imposition nulle pour les non-résidents ;
(c) des facilités législatives permettant de créer des sociétés écrans, sans aucune obligation pour les non-résidents d’avoir une activité réelle sur le territoire ;
(d) l’absence de coopération avec les administrations fiscales, douanières et/ou judiciaires des autres pays ;
(e) la faiblesse ou l’absence de régulation financière.
La Suisse, la City de Londres et le Luxembourg accueillent la majorité des capitaux placés dans les paradis fiscaux. Il y a bien sûr également les Iles Caïmans, les Iles anglo-normandes, Hong-Kong, et d’autres lieux exotiques. Les détenteurs de fortunes qui veulent échapper au fisc ou ceux qui veulent blanchir des capitaux qui proviennent d’activités criminelles sont directement aidés par les banques qui font « passer » les capitaux par une succession de paradis fiscaux. Les capitaux généralement sont d’abord placés en Suisse, à la City de Londres ou au Luxembourg, transitent ensuite par d’autres paradis fiscaux encore plus opaques afin de compliquer la tâche des autorités qui voudraient suivre leurs traces et finissent par réapparaître la plupart du temps à Genève, Zurich, Berne, Londres ou Luxembourg, d’où ils peuvent se rendre si nécessaires vers d’autres destinations.
), des privatisations massives (ce qui augmente les prix de biens essentiels et réduit l’accès aux services de base)… En Bolivie, à Cochabamba, la privatisation du secteur de l’eau en 2000 s’est accompagnée d’une forte hausse des prix et pour assurer les profits de l’opérateur privé, les sources, qui appartenaient jusque là aux communautés villageoises, ont été mises sous contrôle, tout comme les réserves contenant l’eau de pluie. Les populations se sont révoltées et, malgré la répression, ont réussi à obtenir l’expulsion de la multinationale Bechtel qui avait profité de cette privatisation. L’histoire s’est répétée en 2005 à El Alto, dans la banlieue de la capitale La Paz, avec l’expulsion de Suez.
Les dictatures des années 1970-1980, comme celle de Pinochet au Chili, ne sont plus la seule solution utilisée pour imposer le néolibéralisme à l’échelle de la planète. Les grandes puissances utilisent le levier de la dette et de la corruption pour imposer leurs volontés à ceux qui ont des velléités d’autonomie économique. En ultime recours, comme en Iran en 1953 ou en Irak récemment, une intervention militaire est programmée quand la persuasion habituelle a échoué : c’est l’armée qui vient ouvrir toutes grandes les portes permettant de faire entrer l’économie de marché. Les promoteurs de la mondialisation néolibérale, FMI et grandes puissances en tête, imposent donc de manière brutale un système économique antidémocratique, profondément inégalitaire, générateur de dette, de corruption et de pauvreté.
Depuis 1970, les pays en développement ont remboursé l’équivalent de 106 fois ce qu’ils devaient en 1970, mais entre temps leur dette a été multipliée par 52. A l’autre extrémité, les risques de plus en plus grands pris par les banques privées et les spéculateurs pour assurer des profits faramineux ont mené le monde à une crise aux multiples facettes d’une ampleur exceptionnelle. Cette crise a été rendue possible par les politiques de dérégulation de l’économie prônées partout par le FMI et la Banque mondiale, avec l’appui des dirigeants des pays riches. En 2009, le nombre de personnes sous-alimentées de manière chronique a franchi le cap du milliard : tout un symbole de l’échec du capitalisme imposé depuis cinq siècles. Une question doit être posée : qui doit à qui ?
Aujourd’hui, 25% des habitants de la planète utilisent 80% des ressources disponibles et génèrent 70% de la pollution mondiale. A l’heure du sommet de Copenhague sur le climat, il est nécessaire de comprendre que la logique du dieu Marché et de l’ajustement structurel fait partie du problème et non de la solution. L’aide apportée au Sud par les pays du Nord est d’un montant ridicule et orientée vers les pays qui présentent un intérêt géostratégique : ceux qui en profitent ne sont pas ceux qui en ont le plus besoin. Au contraire, l’annulation totale et immédiate de la dette du tiers-monde, l’abandon des politiques d’ajustement structurel, le remplacement du FMI et de la Banque mondiale par des institutions démocratiques centrées sur la garantie des droits humains fondamentaux et le respect de l’environnement, la réappropriation des ressources naturelles par les peuples, la réforme agraire radicale, une vaste redistribution des richesses à l’échelle mondiale sont les étapes fondamentales qui doivent permettre un changement complet de système dont l’urgence s’impose un peu plus chaque jour.
Damien Millet est porte-parole du CADTM France et auteur avec Eric Toussaint du livre La Crise, Quelles Crises ?, Aden-CADTM-Cetim, à paraître début 2010.
Critique du film : « La fin de la pauvreté ? »
Dans les médias |
La fin de la pauvreté ?
Un film de Philippe Diaz
Avec La fin de la pauvreté ?, documentaire passionnant, Philippe Diaz s’interroge sur les origines de la pauvreté dans le monde. A voir.
L’analyse marxiste du capitalisme n’a jamais été autant à l’ordre du jour qu’aujourd’hui, maintenant que le communisme a sombré corps et âme. C’est le paradoxe idéologique majeur de notre temps, que ce documentaire très pertinent, La fin de la pauvreté ?, met en exergue avec force.
La Fin de la pauvreté ?
Film américain de Philippe Diaz
On vous fait grâce des chiffres, édifiants - sachez tout de même qu’une personne meurt de faim toutes les trois secondes -, pour aller à l’idée-force de ce documentaire. Non, la faim dans le monde n’a rien d’une fatalité. Ses origines ont beau remonter à loin, Philippe Diaz s’est mis en devoir de les exhumer. Avec précision et didactisme, l’auteur décrypte les mécanismes qui ont conduit feu les empires coloniaux à « instaurer » la faim. Telle est en effet sa thèse : la misère est le produit d’une volonté idéologique, une arme stratégique du capitalisme.
La Fin de la pauvreté ?
Une diffusion engagée
En distribuant un film comme La Fin de la pauvreté ?, la société « Cargo Films », dirigée par Jean-Jacques Beineix, revendique un idéal des plus engagés. Jean-Jacques Beineix affirme ainsi : « Comment peut-on encore ignorer la pauvreté ? Nous sommes 6 milliards sur notre terre et 1 milliard d’êtres humains connaissent chaque jour la faim. En 2030 nous serons 9 milliards. Ne rien faire, ne rien dire, s’apparente à de la non-assistance à humanité en danger ».
« La Fin de la pauvreté ? » : l’asphyxie des pays pauvres par le néolibéralisme
Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes vivent avec moins d’un dollar par jour. Toutes les trois secondes, un être humain meurt de faim, en majorité des enfants de moins de cinq ans. 60 à 80 millions d’hommes et de femmes vivent dans une situation proche de l’esclavage. Ces chiffres ne résultent pas d’une fatalité mais d’un pillage de la planète par les pays développés. Tel est le message du documentaire politique de Philippe Diaz, un réquisitoire altermondialiste qui fustige le déséquilibre postcolonial, dénonce les échanges Nord-Sud, accuse le néolibéralisme. Et plaide pour l’effacement de la dette des pays pauvres.
France-inter Cosmopolitaine 13-12-09
Interview de Philippe diaz
La fin de la pauvreté ?
Nous sommes Six milliards sur la planète et 1 milliard d’êtres humains ne mangent pas un jour sur deux à leur faim. MAIS ALORS ? Comment expliquer que cohabitent dans notre monde autant de richesse au nord et de pauvreté au Sud. Serait-ce que la prospérité des uns fasse la misère des autres ? Questions et réponses dans « La fin de la Pauvreté », le documentaire passionnant et implacable que Philippe Diaz a filmé en Afrique et en Amérique Latine. « La Fin de la Pauvreté » sort en salle mercredi prochain et Philippe Diaz sera invité de cette Cosmopolitaine.
France-inter Allô la planète 16-12-09
Interview de Philippe diaz
La fin de la pauvreté ?
Attention, perle documentaire ! Présenté à la Semaine de la critique 2008, ‘La Fin de la pauvreté ?’ débarque dans les salles obscures, prêt à secouer les mentalités. A partir d’une question simple - “avec tant de richesses dans le monde, pourquoi y a-t-il encore tant de pauvreté ?” -, le cinéaste indépendant Philippe Diaz signe un réquisitoire percutant contre le capitalisme. A la fois didactique et corrosif, le film déploie un argumentaire solide, essentiellement fondé sur une collecte rigoureuse de l’information.
29 décembre 2014, par Philippe Diaz
Plusieurs membres du réseau réalisent un bulletin d'informations