Communiqué de presse
15 mai 2006 par CADTM France
Le Club de Paris est le groupe formé par 19 pays créanciers : l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Espagne, les Etats-Unis, la Finlande, la France, l’Irlande, l’Italie, le Japon, la Norvège, le Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Russie, la Suède et la Suisse. Depuis 50 ans, il est chargé de renégocier la dette publique bilatérale des pays du Sud qui ont des difficultés de paiement.
Il s’est réuni pour la première fois le 16 mai 1956, quand l’Argentine a demandé à rencontrer ses créanciers. Le ministre français des Finances s’est proposé comme intermédiaire et le Club de Paris
Club de Paris
Créé en 1956, il s’agit du groupement de 22 États créanciers chargé de gérer les difficultés de remboursement de la dette bilatérale par les PED. Depuis sa création, la présidence est traditionnellement assurée par un·e Français·e. Les États membres du Club de Paris ont rééchelonné la dette de plus de 90 pays en développement. Après avoir détenu jusqu’à 30 % du stock de la dette du Tiers Monde, les membres du Club de Paris en sont aujourd’hui créanciers à hauteur de 10 %. La forte représentation des États membres du Club au sein d’institutions financières (FMI, Banque mondiale, etc.) et groupes informels internationaux (G7, G20, etc.) leur garantit néanmoins une influence considérable lors des négociations.
Les liens entre le Club de Paris et le FMI sont extrêmement étroits ; ils se matérialisent par le statut d’observateur dont jouit le FMI dans les réunions – confidentielles – du Club de Paris. Le FMI joue un rôle clé dans la stratégie de la dette mise en œuvre par le Club de Paris, qui s’en remet à son expertise et son jugement macroéconomiques pour mettre en pratique l’un des principes essentiels du Club de Paris : la conditionnalité. Réciproquement, l’action du Club de Paris préserve le statut de créancier privilégié du FMI et la conduite de ses stratégies d’ajustement dans les pays en voie de développement.
Site officiel : https://www.clubdeparis.fr/
est né ce jour-là. Cinquante ans plus tard, la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
est plus que jamais un fardeau insupportable pour les populations du Sud. De son côté, le Club de Paris, à la fois juge et partie, continue de se réunir à Bercy pour permettre la poursuite d’un modèle économique exclusivement favorable aux grandes puissances. Le CADTM affirme que la logique froidement financière qu’il défend est la racine profonde des crises qui agitent nombre de pays en développement.
Pure anomalie institutionnelle, le Club de Paris n’a ni existence légale ni statuts. C’est une « non-institution » placée au cœur des relations financières internationales. Pour le CADTM, ses discussions reflètent surtout les intérêts géopolitiques en jeu et sont particulièrement discutables : pourquoi l’Irak, occupé illégalement par les États-Unis et leurs alliés, a-t-il bénéficié de 80% d’annulation de sa dette alors que tant de pays pauvres n’ont pas droit à la moindre remise et que les pays touchés par le tsunami de décembre 2004 n’ont pas eu mieux qu’un simple moratoire
Moratoire
Situation dans laquelle une dette est gelée par le créancier, qui renonce à en exiger le paiement dans les délais convenus. Cependant, généralement durant la période de moratoire, les intérêts continuent de courir.
Un moratoire peut également être décidé par le débiteur, comme ce fut le cas de la Russie en 1998, de l’Argentine entre 2001 et 2005, de l’Équateur en 2008-2009. Dans certains cas, le pays obtient grâce au moratoire une réduction du stock de sa dette et une baisse des intérêts à payer.
d’un an entraînant des intérêts supplémentaires à payer ?
Pour le CADTM, le Club de Paris doit cesser de se comporter comme un cartel opaque des pays créanciers. A cinquante ans, il est grandement temps pour lui d’écouter les revendications des associations de citoyens du Sud comme du Nord, qui réclament entre autre un audit de la dette permettant de pointer toutes les responsabilités, une invitation permanente faite aux organisations de solidarité internationale et aux parlementaires du Nord comme du Sud lors des débats et la prise en compte de critères sociaux dans toutes ses décisions.
Le Club de Paris s’est toujours opposé à ces revendications de simple bon sens démocratique. Pour parvenir enfin à l’annulation totale et inconditionnelle de la dette extérieure publique des pays du tiers-monde, qui n’est pas négociable, le CADTM exige la suppression pure et simple du Club de Paris.
Dans ce but, le CADTM invite toutes et tous à célébrer l’anniversaire du Club de Paris pour ne pas le laisser dans une obscurité qui dissimule ses responsabilités. Le 16 mai à partir de 18h30, nous organisons une fête à notre manière : nous distribuerons des parts de gâteaux aux passants au cours d’une manifestation publique et festive au pied du Ministère des Finances. A partir de 19h30, nous gagnerons la péniche Alternat amarrée Quai de Bercy, à 200 mètres de là, pour un apéro-débat sur le bilan du Club de Paris. A 20h30, place à la musique avec Rocé, un rapper aux textes tranchants, et DJ Momo et Pal de Big Cheese.
Le CADTM souhaite que cet anniversaire du Club de Paris soit le dernier.
Comité pour annulation de la dette demande la « suppression » du Club de Paris
PARIS, 15 mai 2006 (AFP) - Le Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) a demandé lundi dans un communiqué la « suppression pure et simple » du Club de Paris, une
« pure anomalie institutionnelle » qui fête mardi ses 50 ans, « pour parvenir enfin à l’annulation totale de la dette » des pays du Sud.
« Pure anomalie institutionnelle, le Club de Paris n’a ni existence légale ni statuts. C’est une ’non institution’ placée au cœur des relations financières internationales » dénonce le
CADTM.
« La logique froidement financière qu’il défend est la racine profonde des crises qui agitent nombre de pays en développement » poursuit le Comité qui appelle le Club de Paris à "cesser de
se comporter comme un cartel opaque des pays créanciers".
Pour le CADTM, les discussions de ce Club qui rassemble 19 pays créanciers, « reflètent surtout les intérêts géopolitiques en jeu et sont particulièrement discutables ».
"Pourquoi l’Irak, occupé illégalement par les Etats-Unis et leurs alliés, a-t-il bénéficié de 80% d’annulation de sa dette alors que tant de pays pauvres n’ont pas droit à la moindre remise
et que les pays touchés par le tsunami de décembre 2004 n’ont pas eu mieux qu’un simple moratoire d’un an entraînant des intérêts supplémentaires à payer" s’interroge le CADTM.
Le Comité organise une manifestation mardi à partir de 18H30 au pied du ministère des Finances à Bercy, souhaitant que « cet anniversaire du Club de Paris soit le dernier ».
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