Communiqué de Presse REUTERS
26 février 2008 par Alonso Soto
Le président équatorien Rafael Correa a déclaré samedi qu’une enquête gouvernementale en cours sur la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
extérieure du pays avait fait apparaitre des crédits « illégitimes » qu’il n’a pas l’intention de rembourser.
Correa, ancien ministre de l’Économie et homme de gauche, a promis de ne pas rembourser les dettes « illégitimes » contractées selon lui selon des modalités inéquitables par des gouvernements corrompus et qui ont contraint l’Équateur à réduire les dépenses sociales.
Mais il avait jusqu’à récemment adouci son propos et n’avait pas suspendu de remboursements de dettes. L’an dernier, il a créé une commission spéciale de responsables gouvernementaux et d’experts internationaux chargés d’enquêter sur d’éventuelles irrégularités.
Correa n’a pas dit quelle partie de la dette était illégitime ni quand la commission aurait terminé ses investigations. Mais il a ajouté que l’enquête avait montré que les obligations
Obligations
Obligation
Part d’un emprunt émis par une société ou une collectivité publique. Le détenteur de l’obligation, l’obligataire, a droit à un intérêt et au remboursement du montant souscrit. L’obligation est souvent l’objet de négociations sur le marché secondaire.
globales du pays résultaient d’une renégociation de ses obligations Brady qui ne protégeait que les intérêts des détenteurs d’obligations.
Les obligations Brady étaient des obligations libellées en dollars, avec l’appui des États-Unis, afin d’aider les pays latino-américains à surmonter des crises de dette, dans les années 1980.
« Ils ont tout fait pour que les créanciers ne perdent pas d’argent et ils ont créé des obligations globales pour remplacer les obligations Brady », a dit Correa en évoquant la restructuration de la dette du pays après qu’il eut fait défaut en 1999.
Selon des chiffres du ministère des Finances, les obligations globales venant à échéance en 2012, 2015 et 2030 totalisent environ 3,8 milliards de dollars.
Le ministre des Finances, Fausto Ortiz, a dit cette semaine à Reuters que le gouvernement n’avait pas l’intention de restructurer sa dette extérieure cette année.
Selon des analystes de Wall Street, il est peu probable que Correa mette à exécution sa menace de faire défaut sur une partie de la dette.
Alonso Soto, version française Nicole Dupont