Le 2 juillet 2008
22 octobre 2019 par CADTM Belgique , Collectif Mémoires coloniales , Guy De Boeck , Lucas Catherine , Attac-WB , Sébastien Kennes , Laurent d’Ursel , Madeleine Ploumhans
Le 13 septembre 2007, la Déclaration sur les droits des peuples autochtones a été adoptée par les Nations unies. Ce texte fondamental, qui vise à protéger les droits des quelque 370 millions d’autochtones dans le monde mentionne, entre autres, le droit à l’autodétermination, le droit à la terre et aux ressources des autochtones. Il affirme aussi que « les peuples autochtones privés de leurs moyens de subsistance et de développement ont droit à une indemnisation juste et équitable » Article 20. [1]
Depuis, l’Australie, et maintenant le Canada, pourtant hostiles à ce texte [2], ont fait des excuses officielles à leurs peuples autochtones respectifs. La repentance des crimes historiques d’État doit s’étendre à tous les peuples opprimés et colonisés. Des réparations financières devront également être versées aux victimes.
Le 12 février 2008, le chef du gouvernement australien présentait ses excuses, au nom de l’Australie, aux aborigènes pour les injustices subies pendant deux siècles. Ce discours historique, prononcé au Parlement et retransmis en direct sur les grandes chaînes de télévision nationales, dénonçait l’atteinte à la dignité et l’humiliation dont ont été victimes les premiers habitants du pays. La communauté aborigène comprend 455 000 personnes et représente 2 % de la population australienne.
Le 11 juin 2008, c’était au tour du premier ministre canadien de présenter devant le Parlement des « excuses sincères du gouvernement canadien et de demander le pardon » des peuples indigènes : 1 300 000 Indiens, Métis et Inuits (640 communautés différentes), soit 3,8 % de la population canadienne (33 millions).
Ces excuses marquent l’aboutissement d’un long processus de réhabilitation des communautés autochtones, la reconnaissance du « génocide culturel » et un mea culpa sur les « pensionnats autochtones ». Créés à la fin du XIX e siècle, ces établissements spécialisés, tenus par des églises chrétiennes, ont enrôlé de force 150 000 enfants indigènes pour les « civiliser », leur faire « oublier » leur langue et leur culture. De nombreux enfants y ont été soumis à des abus physiques et mentaux. La dernière de ces écoles n’a été fermée qu’en 1996. Selon Phil Fontaine, Chef de l’Assemblée des premières nations, qui a passé dix ans dans un de ces pensionnats, « c’est le chapitre le plus sombre de notre histoire. À défaut de pouvoir tuer tous les Indiens, ils ont décidé de tuer l’Indien dans l’enfant ».
L’Église, extrêmement impliquée dans ce triste chapitre historique, reste pour le moment muette.
À la suite d’une importante campagne, et de milliers de plaintes, un accord signé en mai 2006 prévoit que les 80 000 anciens élèves toujours vivants, reçoivent 10 000 dollars pour leur première année scolaire dans un pensionnat autochtone et 3 000 dollars de plus pour chaque année subséquente. Cette indemnisation représente le plus important règlement de recours collectif du Canada. Depuis le 1er juin, dans le cadre de ce règlement, une Commission de Vérité et Réconciliation a été mise en place pour faire la lumière sur ces pensionnats et leurs conséquences pour les peuples autochtones. Les travaux devraient durer 5 ans. « Nous savons que c’est un chapitre de notre histoire. Notre tâche va être d’écrire les pages de ce chapitre » explique son président, le juge Harry La-Forme, un Indien Mississauga. Ce travail sera l’occasion de reconnaître la dignité et les droits des victimes, des survivants, de leurs communautés et de leur culture.
Les peuples autochtones ont subi des injustices historiques à cause, entre autres, de la colonisation et de la dépossession de leurs terres, territoires et ressources
À l’occasion du 48e anniversaire de l’indépendance du Congo et au nom de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui affirme, notamment : « Préoccupée par le fait que les peuples autochtones ont subi des injustices historiques à cause, entre autres, de la colonisation et de la dépossession de leurs terres, territoires et ressources, ce qui les a empêchés d’exercer, notamment, leur droit au développement conformément à leurs propres besoins et intérêts », le collectif Mémoires coloniales appelle la Belgique à reconnaître son passé colonial, synonyme d’exploitation du peuple congolais, victime de la colonisation. Le gouvernement belge, au nom de l’État belge, et la famille royale, en tant qu’héritière de Léopold II, doivent reconnaître les crimes coloniaux et doivent s’en excuser officiellement devant le peuple congolais. Le collectif Mémoires Coloniales exige aussi que des réparations soient faites, au nom des préjudices économiques, sociaux, moraux et culturels. La Belgique s’est appropriée une terre qui ne lui appartenait pas et y a opprimé les peuples autochtones au nom de la civilisation. Soulignons que la Belgique, en collusion avec la Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
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, a également violé le droit international en transférant la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
contractée par le pouvoir colonial belge à l’égard de la Banque mondiale, à la charge du Congo au moment de son indépendance en 1960.
Cet article est tiré du magazine semestriel AVP (Les autres voix de la planète) du CADTM, n°76, « Dettes coloniales et réparations » disponible à cette adresse : http://www.cadtm.org/Dettes-coloniales-et-reparations-17397
[1] Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Résolution adoptée par l’Assemblée générale, 13 septembre 2007. http://www.un.org/esa/socdev/unpfii/fr/drip.html
[2] La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones a été adoptée par une majorité de 144 États, 4 votes contre (Australie, Canada, États-Unis et Nouvelle-Zélande) et 11 abstentions (Azerbaïdjan, Bangladesh, Bhoutan, Burundi, Colombie, Géorgie, Kenya, Nigeria, Fédération Russe, Samoa et Ukraine).
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