Ni l’interdiction, ni la répression ne stopperont notre lutte contre les politiques néolibérales
8 avril 2016 par ATTAC/CADTM Maroc
Dans la matinée du vendredi 08 avril, les autorités locales de Marrakech ont interdit la tenue de la 12e université de printemps d’ATTAC/CADTM Maroc, organisée le 08, 09 et 10 avril à Marrakech.
Le caïd (sous-préfet) de Marrakech a notifié au propriétaire de l’hôtel où devait se tenir l’université de l’interdiction de mettre à disposition les salles de réunion pour la tenue des conférences et des ateliers de l’université. Cette notification intervient alors que l’association ATTAC/CADTM Maroc avait respecté l’ensemble des procédures administratives nécessaires et présenté l’ensemble des documents légaux demandés. L’interdiction annoncée par le caïd est restée orale, sans qu’aucune motivation écrite, justifiée légalement, ne soit délivrée. Ces faits ont été documentés en présence par un huissier de justice.
Voilà plus de 10 ans, qu’ATTAC/CADTM Maroc, pourtant association autorisée, se voit régulièrement interdire ses activités et refuser l’utilisation de salles publiques. Les autorités refusent toujours de lui renouveler son récépissé. Il y’a un mois de cela, les autorités de Bouznika et d’Agadir ont interdit la tenue la réunion de l’assemblée générale du CADTM, au motif que l’association n’aurait pas le droit d’utiliser des salles publiques ni de réserver de salles privées. L’assemblée générale a du être déplacée à Tunis.
L’association ATTAC/CADTM Maroc ne comprend pas l’obstination des autorités marocaines à refuser le renouvellement du récépissé de l’association et tient à pouvoir bénéficier du droit d’association.
ATTAC/CADTM Maroc tient à dénoncer avec vigueur l’interdiction de la tenue de son université ainsi que le contexte répressif dans lequel se trouve le Maroc et :
Secrétariat national, le 8 avril 2016 à Rabat
Attac Maroc
Contre la mondialisation
Mondialisation
(voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.
Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».
La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
libérale
Membre du Comité pour l’annulation de la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
du tiers monde (CADTM)
membre du réseau CADTM, l’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.
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