Cycle de formation du CADTM

Les fonds vautours (avec focus sur les cas de l’Argentine et de la Zambie)

10 mai 2023 par CADTM , Pablo Laixhay , Pierre-François Grenson , Maxime Perriot


Photo : Karen Arnold, Public Domain Pictures, CC0 Public Domain, https://www.publicdomainpictures.net/fr/view-image.php?image=474477&picture=affiche-d39art-vintage-de-vautour

Cette vidéo est dédiée aux fonds vautours, ces fonds spéculatifs qui attaquent en justice des États en difficultés financières pour réaliser des profits colossaux. Sans surprise, leurs actions ont de lourds impacts sur les populations du monde.



Appelées « fonds vautours Fonds vautour
Fonds vautours
Fonds d’investissement qui achètent sur le marché secondaire (la brocante de la dette) des titres de dette de pays qui connaissent des difficultés financières. Ils les obtiennent à un montant très inférieur à leur valeur nominale, en les achetant à d’autres investisseurs qui préfèrent s’en débarrasser à moindre coût, quitte à essuyer une perte, de peur que le pays en question se place en défaut de paiement. Les fonds vautours réclament ensuite le paiement intégral de la dette qu’ils viennent d’acquérir, allant jusqu’à attaquer le pays débiteur devant des tribunaux qui privilégient les intérêts des investisseurs, typiquement les tribunaux américains et britanniques.
 », ces entreprises financières souvent domiciliées dans les paradis fiscaux Paradis fiscaux
Paradis fiscal
Territoire caractérisé par les cinq critères (non cumulatifs) suivants :
(a) l’opacité (via le secret bancaire ou un autre mécanisme comme les trusts) ;
(b) une fiscalité très basse, voire une imposition nulle pour les non-résidents ;
(c) des facilités législatives permettant de créer des sociétés écrans, sans aucune obligation pour les non-résidents d’avoir une activité réelle sur le territoire ;
(d) l’absence de coopération avec les administrations fiscales, douanières et/ou judiciaires des autres pays ;
(e) la faiblesse ou l’absence de régulation financière.

La Suisse, la City de Londres et le Luxembourg accueillent la majorité des capitaux placés dans les paradis fiscaux. Il y a bien sûr également les Iles Caïmans, les Iles anglo-normandes, Hong-Kong, et d’autres lieux exotiques. Les détenteurs de fortunes qui veulent échapper au fisc ou ceux qui veulent blanchir des capitaux qui proviennent d’activités criminelles sont directement aidés par les banques qui font « passer » les capitaux par une succession de paradis fiscaux. Les capitaux généralement sont d’abord placés en Suisse, à la City de Londres ou au Luxembourg, transitent ensuite par d’autres paradis fiscaux encore plus opaques afin de compliquer la tâche des autorités qui voudraient suivre leurs traces et finissent par réapparaître la plupart du temps à Genève, Zurich, Berne, Londres ou Luxembourg, d’où ils peuvent se rendre si nécessaires vers d’autres destinations.
rachètent à très bas prix – principalement sur le marché secondaire (marché d’occasion où se vendent et s’achètent des titres de la dette Titres de la dette Les titres de la dette publique sont des emprunts qu’un État effectue pour financer son déficit (la différence entre ses recettes et ses dépenses). Il émet alors différents titres (bons d’état, certificats de trésorerie, bons du trésor, obligations linéaires, notes etc.) sur les marchés financiers – principalement actuellement – qui lui verseront de l’argent en échange d’un remboursement avec intérêts après une période déterminée (pouvant aller de 3 mois à 30 ans).
Il existe un marché primaire et secondaire de la dette publique.
) – la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
d’États en difficultés à une fraction de sa valeur d’origine, pour ensuite en réclamer le paiement à 100 %, majoré d’intérêts et de pénalités. Les profits qu’elles engrangent représentent en moyenne 3 à 20 fois leur investissement, ce qui équivaut à des rendements de 300 % à 2000 % réalisés sur le dos des populations.

Cette formation fut l’occasion de discuter ensemble sur cette thématique, comprendre leurs 𝗺𝗼𝗱𝗲s 𝗼𝗽𝗲𝗿𝗮𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲s, découvrir des 𝗰𝗮𝘀 𝗱’𝗶𝗻𝘁𝗲𝗿𝘃𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗽𝗿𝗲𝗰𝗶𝘀 et quels sont les 𝗲𝗻𝗼𝗿𝗺𝗲𝘀 𝗱𝗼𝗺𝗺𝗮𝗴𝗲𝘀 qu’ils créent au Sud comme au Nord.

Pour aller plus loin :


Autres articles en français de Pablo Laixhay (13)

0 | 10

Autres articles en français de Pierre-François Grenson (8)

Autres articles en français de Maxime Perriot (45)

0 | 10 | 20 | 30 | 40

Dans la même rubrique