Communiqué du Conseil de coordination national
10 septembre 2014 par ATTAC/CADTM Maroc
Le 30 août à Rabat s’est tenu le Conseil de coordination nationale (CCN) de notre association. Cette deuxième session ordinaire depuis notre cinquième congrès, organisé en février 2014, s’est tenue en présence des représentants des groupes locaux d’ATTAC. Les participants ont rappelé le contexte socio-économique du pays marqué par les conséquences de la crise du capitalisme mondialisé sur l’économie marocaine qui amplifient la dépendance structurelle de notre pays au marché mondial.
Les recettes du Budget connaissent un recul important. Au même moment, la libéralisation, le démantèlement des barrières tarifaires, le transfert des dividendes à l’étranger et la multiplication des Accords de libre échange (ALE) avec 56 traités signés par le Maroc, continuent de plomber les finances publiques. Ceci se traduit par la baisse des réserves de devises qui couvrent à peine quatre mois et demi des besoins en importations. Alors que la balance des paiements
Balance des transactions courantes
Balance des paiements
La balance des paiements courants d’un pays est le résultat de ses transactions commerciales (c’est-à-dire des biens et services importés et exportés) et de ses échanges de revenus financiers avec l’étranger. En clair, la balance des paiements mesure la position financière d’un pays par rapport au reste du monde. Un pays disposant d’un excédent de ses paiements courants est un pays prêteur vis-à-vis du reste du monde. Inversement, si la balance d’un pays est déficitaire, ce pays aura tendance à se tourner vers les prêteurs internationaux afin d’emprunter pour équilibrer sa balance des paiements.
s’enfonce dans une spirale inquiétante, la balance commerciale
Balance commerciale
Balance des biens et services
La balance commerciale d’un pays mesure la différence entre ses ventes de marchandises (exportations) et ses achats (importations). Le résultat est le solde commercial (déficitaire ou excédentaire).
continue sa décélération. Les recettes des exportations couvrent de moins en moins le coût et le volume des importations.
Face à cette situation, l’État a dû recourir davantage à l’endettement auprès du marché financier
Marchés financiers
Marché financier
Marché des capitaux à long terme. Il comprend un marché primaire, celui des émissions et un marché secondaire, celui de la revente. À côté des marchés réglementés, on trouve les marchés de gré à gré qui ne sont pas tenus de satisfaire à des conditions minimales.
international. Ainsi, 500 millions d’euros ont été empruntés sur les marchés internationaux en 2007, 1 milliard en 2010 et le même montant en juin 2014. Auxquels il faut ajouter 1,5 milliards de dollars en décembre 2012 et 750 millions en mai 2013. À ces dettes, s’ajoute le renouvellement de la Ligne de précaution et liquidités
Liquidité
Liquidités
Capitaux dont une économie ou une entreprise peut disposer à un instant T. Un manque de liquidités peut conduire une entreprise à la liquidation et une économie à la récession.
(LPL) du Fonds monétaire international
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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en août dernier pour un montant de 5 milliards de dollars pour une période de 24 mois.
Les Institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
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, BEI) et les agences de notation
Agences de notation
Les agences de notation (Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch en tête) sont des agences privées qui évaluent la solvabilité et la crédibilité d’un émetteur d’obligations (État, entreprise). Jusqu’aux années 1970 elle étaient payées par les acheteurs potentiels d’obligations, depuis la libéralisation financière la situation s’est inversée : ce sont les émetteurs d’obligations qui rémunèrent les agences pour qu’elles les évaluent... Reconnaissons leur qualité de travail : c’est ainsi que Lehman Brothers se voyait attribuer la meilleure note juste avant de faire faillite.
encensent les « performances » de l’État pour l’encourager à se jeter dans les bras des créanciers. C’est ainsi que le Maroc se trouve de nouveau pris dans la tourmente de l’endettement. La dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
publique a atteint 679 milliards de DH, soit 78 % du PIB
PIB
Produit intérieur brut
Le PIB traduit la richesse totale produite sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées.
Le Produit intérieur brut est un agrégat économique qui mesure la production totale sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées. Cette mesure est notoirement incomplète ; elle ne tient pas compte, par exemple, de toutes les activités qui ne font pas l’objet d’un échange marchand. On appelle croissance économique la variation du PIB d’une période à l’autre.
. Le service de la dette
Service de la dette
Remboursements des intérêts et du capital emprunté.
(montants empruntés + intérêts) accapare, en moyenne, 106 MMDH annuellement, depuis les cinq dernières années.
Avec un service de la dette de ce volume, tout développement économique et humain devient impossible. Un audit de cette dette et l’annulation de la partie qui n’a pas servi les intérêts du peuple s’imposent comme deux solutions pour recommencer à croire à un développement effectif du pays. Cette piste n’est envisageable que si le Maroc arrive à se libérer de la tutelle des Centres de décision impérialistes (États et IFI) qui nous imposent leurs mesures libérales.
Celles-ci se traduisent par l’offensive de l’actuel gouvernement sur plusieurs fronts : vers l’annulation de la Caisse de compensation, baisse de l’investissement public et dans les secteurs sociaux, gel de l’emploi public, privatisation des services publics et enfin « réforme » de la Caisse marocaine des retraites (faire passer l’âge de la retraite à 65 ans, hausse des cotisations des salariés, etc).
Les quatorze stratégies sectorielles censées « créer un décollage économique » se transforment en série de cadeaux offerts aux multinationales et aux capitalistes locaux pour s’accaparer davantage les richesses de notre pays et détruire son environnement. Tout ça s’accompagne du pillage des deniers publics.
Ces mécanismes sont à l’origine de l’hémorragie que connaissent les richesses du pays vers l’étranger ou leur accaparement par une minorité dans le pays. La classe ouvrière et populaire en général se trouve privée de ses propres richesses. En plus, les Marocains payent le prix des mesures d’austérité décidées par les classes dominantes. La population voit ainsi son niveau de vie baisser et la pauvreté et le chômage augmenter. L’État riposte par des attaques préventives contre les libertés publiques et la répression des résistances et de leurs symboles.
Pour toutes ces raisons, il est nécessaire d’unir nos luttes et d’élargir la solidarité et le travail commun dans le cadre d’un front social contre les politiques néolibérales. Cette coalition doit définir des objectifs et des priorités, avec un programme et des instruments d’actions
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
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Suite à ces constats, le CCN d’ATTAC/CADTM Maroc :
Conseil de coordination national d’ATTAC Maroc.
Rabat, le 30 août 2014.
Contact :
Omar Aziki, secrétaire général d’ATTAC/CADTM Maroc
00 212 6 61 17 30 39
membre du réseau CADTM, l’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.
www.attacmaroc.org
http://arabic.cadtm.org/
Adresse : n°140, rue Cadi Bribri Akkari 10000. Rabat. Maroc
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Site Web attacmaroc.org Tel 00 212 6 61 17 30 39
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