11 janvier par Marche mondiale des femmes , Capire
Par Capire,
En ces temps de fortes tensions internationales, d’accélération des impacts environnementaux, sociaux et économiques du système économique dominant, la voix des femmes du monde entier a raisonné autour d’un agenda commun et de la devise « force féministe pour transformer le monde » lors de la 13e rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes qui s’est tenue du 7 au 12 octobre 2023 en Turquie.
Des militantes de tous les continents se sont réunies pour se mettre d’accord sur les actions
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
et l’agenda politique de la Marche Mondiale des Femmes.
La ville d’Ankara en Turquie a été agitée pendant quelques jours. La force du féminisme international s’est manifestée lors de la 13e Rencontre Internationale de la Marche Mondiale des Femmes, qui a réuni plus de 150 femmes de 65 pays de toutes les régions du monde entre le 07 et le 12 octobre 2023. La 13e rencontre était la première tenue en présentiel, après la pandémie de covid-19. C’était aussi la première organisée par le Secrétariat international basé en Turquie, qui a pris le relais en 2021, sous la coordination de Yildiz Temürtürkan.
En 2021, la 12e Rencontre internationale s’est déroulée virtuellement. Il était fondamental de reformuler les défis du mouvement face à cette urgence systémique, qui a élargi le conflit entre le capital et la vie, et d’actualiser les représentations régionales de la Marche Mondiale des Femmes (MMF
Money Market Funds
MMF
Les Money Market Funds (MMF) sont des sociétés financières des États-Unis et d’Europe, très peu ou pas du contrôlées ni réglementées car elles n’ont pas de licence bancaire. Ils font partie du shadow banking. En théorie, les MMF mènent une politique prudente mais la réalité est bien différente. L’administration Obama envisage de les réglementer car, en cas de faillite d’un MMF, le risque de devoir utiliser des deniers publics pour les sauver est très élevé. Les MMF suscitent beaucoup d’inquiétude vu les fonds considérables qu’ils gèrent et la chute depuis 2008 de leur marge de profit. En 2012, les MMF états-uniens maniaient 2 700 milliards de dollars de fonds, contre 3 800 milliards en 2008. En tant que fonds d’investissement, les MMF collectent les capitaux des investisseurs (banques, fonds de pension…). Cette épargne est ensuite prêtée à très court terme, souvent au jour le jour, à des banques, des entreprises et des États.
Dans les années 2000, le financement par les MMF est devenu une composante importante du financement à court terme des banques. Parmi les principaux fonds, on trouve Prime Money Market Fund, créé par la principale banque des États-Unis JP.Morgan, qui gérait, en 2012, 115 milliards de dollars. La même année, Wells Fargo, la 4e banque aux États-Unis, gérait un MMF de 24 milliards de dollars. Goldman Sachs, la 5e banque, contrôlait un MMF de 25 milliards de dollars.
Sur le marché des MMF en euros, on trouve de nouveau des sociétés états-uniennes : JP.Morgan (avec 18 milliards d’euros), Black Rock (11,5 milliards), Goldman Sachs (10 milliards) et des européennes avec principalement BNP Paribas (7,4 milliards) et Deutsche Bank (11,3 milliards) toujours pour l’année 2012. Certains MMF opèrent également avec des livres sterling. Bien que Michel Barnier ait annoncé vouloir réglementer le secteur, jusqu’à aujourd’hui rien n’a été mis en place. Encore des déclarations d’intention...
1. L’agence de notation Moody’s a calculé que pendant la période 2007-2009, 62 MMF ont dû être sauvés de la faillite par les banques ou les fonds de pensions qui les avaient créés. Il s’est agi de 36 MMF opérant aux États-Unis et 26 en Europe, pour un coût total de 12,1 milliards de dollars. Entre 1980 et 2007, 146 MMF ont été sauvés par leurs sponsors. En 2010-2011, toujours selon Moody’s, 20 MMF ont été renfloués.
2 Cela montre à quel point ils peuvent mettre en danger la stabilité du système financier privé.
). Mais rien n’égale l’étreinte, le chant commun, la présence et le débat menés les yeux dans les yeux. Par conséquent, pour celles qui avaient déjà participé à des espaces internationaux, la 13e rencontre a été un moment de reconnexion avec des compagnes qu’elles n’avaient pas vus depuis un certain temps. Et, pour celles qui y sont allées pour la première fois, c’était l’occasion de voir et de vivre la dimension mondiale du mouvement.
Dans la vidéo suivante, des déléguées du Brésil, Pakistan, Palestine, Indonésie, Québec, Nouvelle-Calédonie, Niger, Pays basque et Sahara occidental parlent de ce qu’elles ont ressenti lors de la rencontre, et des défis et tâches qu’elles voient désormais pour la Marche Mondiale des Femmes.
La devise choisie pour la 13e Rencontre internationale était « force féministe pour transformer le monde ». Et c’est avec cette inspiration que les femmes présentes ont eu d’intenses journées de formation et de débat sur les champs d’action de la Marche Mondiale des Femmes, son agenda politique et ses stratégies organisationnelles. 25 ans après le début de l’organisation de la Marche Mondiale des Femmes, la déclaration finale de la rencontre se souvenait de la devise des premières manifestations : « du pain et des roses ».
Du pain pour mettre fin à la faim des femmes, et des roses pour que dans leur vie elles puissent se reposer et être heureuses. Sous cette devise, notre Marche Mondiale des Femmes est née il y a 25 ans. Lors de notre 13e Rencontre internationale, nous célébrons notre mémoire et nous célébrons également que, chaque année, des jeunes femmes et des femmes de nouveaux territoires continuent de rejoindre la MMF.–Déclaration de la 13e Rencontre internationale
La rencontre a débuté à un moment difficile : peu de temps après la mort de Nalu Faria, activiste brésilienne, fondatrice de la MMF et membre du Comité international représentant les Amériques. Il y a eu de nombreux hommages au cours des activités, rappelant les enseignements de la compagne, ses formulations, sa radicalité et sa capacité à stimuler les articulations collectives.
Toutes les personnes présentes ont été inspirées par la certitude de Nalu que le féminisme est une réalité lorsqu’il est organisé par les femmes populaires du monde. Et ont ainsi réaffirmé leur engagement à construire la Marche Mondiale des Femmes en tant que mouvement fort, actif
Actif
Actifs
En général, le terme « actif » fait référence à un bien qui possède une valeur réalisable, ou qui peut générer des revenus. Dans le cas contraire, on parle de « passif », c’est-à-dire la partie du bilan composé des ressources dont dispose une entreprise (les capitaux propres apportés par les associés, les provisions pour risques et charges ainsi que les dettes).
et révolutionnaire.
Nous sommes devenues plus féministes avec Nalu. Elle nous a accompagnées de nombreuses fois dans notre Marche, et nous sommes sûres qu’elle continuera à nous accompagner toujours. Son héritage est une contribution décisive et fondamentale à la construction de l’unité des mouvements sociaux, en tant que créatrice de stratégies, et à l’articulation des femmes sur le continent.Note de la Marche Mondiale des Femmes des Amériques
Il y a eu aussi une belle cérémonie de mémoire de la MMF : la remise de laCourtepointe de solidarité par les militantes africaines pour le Secrétariat international turc. La courtepointe a été produite par des femmes de 53 pays en 2005, lors de la 2e Action internationale du mouvement. Elle a parcouru tous les continents et, depuis lors, elle est gardée par les secrétariats internationaux comme un objet historique qui nous fait regarder en arrière et en avant – en arrière, en voyant le chemin déjà tracé par le mouvement ; en avant, nous inspirant par la possibilité créative du féminisme internationaliste.
Lors de la rencontre, les nouvelles représentantes régionales au sein du Comité international ont été approuvées. Ces compagnes auront, à partir des accumulations et des renvois de la rencontre, la tâche fondamentale d’élaborer, avec le secrétariat, à comment va se dérouler la 6e Action internationale, qui aura lieu en 2025. Historiquement, les rencontres sont des espaces décisionnels fondamentaux pour la structure organisationnelle de la Marche Mondiale des Femmes, dans une méthode démocratique qui valorise l’écoute et le consensus. Ainsi, les rencontres sont des espaces d’apprentissage et de connexion entre le global et le local.
Avec la devise « Nous continuerons à marcher contre les guerres et le capital, pour la souveraineté populaire et le bien-vivre », elles combleront le fossé entre les coordinations nationales de chaque région et les forums internationaux du mouvement. La devise accompagnera le militantisme de la MMF dans les années à venir. Elle indique les confrontations actuelles des femmes du monde, qui sont des exemples de résistance et de résilience, mais pas seulement : elle indique également les chemins et les horizons de transformation proposés par le féminisme.
Nous comprenons le bien vivre à partir de son sens ancestral, qui le place dans le collectif, dans la communauté et dans l’existence en harmonie avec la nature. Parvenir à une bonne qualité de vie pour toustes est l’un des objectifs de notre proposition d’économie féministe. Nous proposons la construction de la souveraineté populaire dans les dimensions territoriale, alimentaire, énergétique, économique, technologique et culturelle.Déclaration de la 13e Rencontre internationale
Nous vivons dans un monde en crise. À chaque endroit, nous ressentons cette crise systémique dans nos corps, notre travail et nos territoires. Les pratiques néolibérales sont un affront à la vie commune et aux principes chers au féminisme, tels que la durabilité de la vie, l’interdépendance et l’écodépendance.
Au cours de la rencontre, les participantes ont discuté de cette crise et identifié des agendas de résistance, tels que les luttes pour la paix, pour la justice environnementale, la démocratie et la souveraineté populaire, contre les sociétés transnationales, la militarisation et les frontières. Ces agendas de lutte sont partagés avec des organisations alliées, telles que Via Campesina et les Amis de la Terre International, qui étaient présentes et ont ainsi réaffirmé leur coopération et leur confiance politique.
Outre l’alliance politique, la stratégie de construction du mouvement de la Marche Mondiale des Femmes comprend également des pratiques telles que la formation, la communication, la solidarité et la mobilisation dans les rues — qui ont toutes été mentionnées et discutées lors de la réunion, étant des actions permanentes et en constante élaboration collective.
En partageant leurs expériences et leurs rapports sur les contextes régionaux et locaux, les femmes ont réalisé les similitudes entre leurs réalités. Ce partage a eu lieu chaque jour de la rencontre, sous les formes les plus différentes : dans les mystiques préparées chaque jour par différentes régions, apportant leurs propres symbologies, identités et cultures politiques ; dans les débats en plénière et en groupes ; dans les moments de culture et de manifestation commune.
Ainsi, les femmes ont réitéré l’urgence commune de faire face aux diverses formes de fondamentalisme, de conservatisme et de guerre, qui lient le patriarcat, le racisme et le capitalisme en tant que mécanismes de contrôle des femmes. Elles ont également joint leurs dénonciations à l’industrie frontalière, à l’extractivisme Extractivisme Modèle de développement basé sur l’exploitation des ressources naturelles, humaines et financières, guidé par la croyance en une nécessaire croissance économique. , à l’exploitation et à la destruction causées par l’avancée des sociétés transnationales dans les territoires et les communautés, en particulier dans les pays du Sud.
L’émergence du nouveau cycle de génocide promu par Israël contre le peuple palestinien a marqué la rencontre. Paix, justice, démilitarisation et autodétermination des peuples sont des principes de la Marche Mondiale des Femmes depuis sa fondation, et ont été présentes dans les réflexions des déléguées et dans la construction d’un agenda commun basé sur la solidarité féministe, anticapitaliste, anti-impérialiste et anticoloniale.
Renforcées, les militantes de la MMF sont retournées dans leurs pays nourries de l’expérience et des perspectives de leurs camarades de la MMF Palestine et d’autres pays et territoires du Moyen-Orient, et engagées à renforcer les mobilisations de solidarité à travers le monde.
Source : Capire
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Des voix féministes pour changer le monde !
Capire est un outil de communication créé en 2021 pour faire écho aux voix des femmes en mouvement, rendre visibles les luttes et les processus organisationnels dans les territoires et renforcer les références locales et internationales du féminisme populaire, anticapitaliste et antiraciste.
Capire signifie « comprendre ». Par les regards et les voix des femmes, nous comprenons le monde. Avec le féminisme nous le transformons ! Le nom Capire reprend la chanson de lancement de la Marche Mondiale des Femmes, en 2000, chantée en 24 langues par des femmes de différentes parties du monde.
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