Nadia Geerts doit faire un pas de côté

15 juillet par Collectif


Photo : Makbula Nassar, CC, Wikimedia Commons, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palestine_flag_11.jpg

Après les propos qu’elle a diffusés sur les réseaux sociaux à propos des « restaurants en activité » à Gaza, Nadia Geerts n’a plus la légitimité et la crédibilité requises par ses fonctions de vice-présidente du CA de la RTBF, estiment les signataires de cette carte blanche.



Même exprimés à titre personnel, il est des propos qui sont incompatibles avec l’exercice de certaines fonctions. C’est le cas de ceux que Nadia Geerts a diffusés sur les réseaux sociaux à propos des « restaurants en activité à Gaza ». Paroles « imbéciles », a reconnu son autrice elle-même en les retirant et en admettant avoir « contribué » à publier des « fake news ». Cet acte de contrition n’efface pas le caractère ignominieux de propos qui en disent long sur la manière dont Mme Geerts considère le calvaire du peuple palestinien.

Nadia Geerts est une polémiste qui s’exprime dans différents médias. Elle est conseillère au Centre d’études Jean Gol. Il appartient aux instances des uns et des autres de tirer (ou non) les conclusions de cette affaire. Mais l’intéressée occupe aussi une fonction importante au sein de la RTBF : elle en est la vice-présidente du conseil d’administration, désignée par le MR. Si les rédactions de la RTBF sont indépendantes, Nadia Geerts peut toutefois être amenée à se prononcer sur la pratique éditoriale du service public audiovisuel, la désignation des responsables des services d’information ou leurs budgets. Elle peut être impliquée dans des débats déontologiques ou d’éventuels litiges concernant des journalistes.

Les propos qu’elle a tenus, la légèreté avec laquelle elle les a publiés, sans la moindre vérification préalable, de même que sa nonchalance dans sa justification, la disqualifient dans cette fonction et lui enlèvent légitimité et crédibilité pour intervenir dans ces matières. Si elle assumait la responsabilité de ses actes, elle ferait spontanément « un pas de côté ». Et si elle n’en a pas la décence, il appartient au Conseil d’Administration de la RTBF de prendre les décisions qui s’imposent.

*Cosignataires : Jean-François Bastin, journaliste-réalisateur ; Simon-Pierre de Coster, ancien directeur juridique à la RTBF ; Philippe de Pierpont, réalisateur-scénariste ; David Domingo, professeur de journalisme à l’ULB ; Josy Dubié, ancien journaliste à la RTBF, sénateur honoraire ; Pascal Durand, professeur ordinaire à l’ULiège ; Murielle Frenay, ancienne membre du CA de la RTBF ; Sarah Freres, Présidente de l’Association des Journalistes Professionnelles (AJP) ; Ricardo Gutiérrez, secrétaire général de la Fédération Européenne des Journalistes ; Jean-Jacques Jespers, professeur émérite de journalisme à l’ULB ; Florence Le Cam, professeure de Journalisme à l’ULB ; David Leloup, chargé de cours en Journalisme à l’ULiège ; Hugues Le Paige, journaliste-réalisateur ; Philippe Leruth, journaliste, ex-président de la Fédération internationale des journalistes ; Manon Libert, chargée de cours en Sciences de l’information et de la communication à l’UMons ; Philippe Marczewski, écrivain, collaborateur à Imagine et Wilfried ; Jacques Mercier, journaliste, écrivain ; Thierry Michel, cinéaste et journaliste ; Marie-Sophie du Montant, codirectrice de La Revue nouvelle ; Delphine Noels, réalisatrice ; Jean-Luc Outers, écrivain ; Jean-François Raskin, ancien président du CA de la RTBF ; Alain Vaessen, journaliste à la RTBF de 1993 à 2023, ancien président de la SDJ de la RTBF ; Pascale Vielle, professeure à l’UCLouvain, présidente de l’association The Wings of Healing ; Michel Visart, ancien président de la SDJ de la RTBF.


Source : Le Soir

Collectif

Qui représente plusieurs individus considérés comme formant un ensemble caractérisé par des traits, des comportements communs.
Qui est le fait, l’œuvre de plusieurs individus.