Paraguay : Audit sectoriel, dette extérieure publique, pandémie et dette privée

25 mars 2021 par Maxime Perriot


Photo : NUSO

Dirigé presque sans interruption par le parti Colorado depuis 1947, le Paraguay a connu la plus longue dictature de la région avant d’entamer un processus de démocratisation. Ce dernier a débuté en 1989 à la suite du coup d’État orchestré contre Alfredo Stroessner, alors dictateur depuis plus de trente ans. Le parti Colorado est ensuite resté au pouvoir jusqu’en 2008, date de l’élection de Fernando Lugo. Positionné au centre gauche [1], il n’a jamais réellement pu mener à bien les réformes qu’il souhaitait réaliser [2].




Alors qu’il devait présider le Paraguay jusqu’en 2013, Fernando Lugo a subi une procédure de destitution en juin 2012. N’ayant pas la majorité parlementaire, il n’a pas pu contrer cette initiative synonyme de retour au pouvoir du parti Colorado. Cette procédure [3] a permis aux grands propriétaires terriens et aux acteurs de l’agrobusiness paraguayens et étrangers d’être rassurés. En effet, ils craignaient que Fernando Lugo augmente les taxes sur l’exportation de soja, et souhaitaient obtenir l’autorisation pour utiliser de nouvelles sortes d’organismes génétiquement modifiés [4]. Suite à sa destitution, Federico Franco [5] a assuré la présidence de la République jusqu’en 2014. Son successeur, Horacio Cartes, a tout fait pour rendre son pays attractif aux yeux des investisseurs étrangers. Il a mis fin à tous les embryons de réformes initiés par Fernando Lugo dans les secteurs de la santé, de la lutte contre la pauvreté, ou de la réglementation contre les pesticides et les OGM OGM
Organisme génétiquement modifié
Organisme vivant (végétal ou animal) sur lequel on a procédé à une manipulation génétique afin de modifier ses qualités, en général afin de le rendre résistant à un herbicide ou un pesticide. En 2000, les OGM couvraient plus de 40 millions d’hectares, concernant pour les trois-quarts le soja et le maïs. Les principaux pays producteurs étaient les USA, l’Argentine et le Canada. Les plantes génétiquement modifiées sont en général produites intensivement pour l’alimentation du bétail des pays riches. Leur existence pose trois problèmes.


- Problème sanitaire. Outre la présence de nouveaux gènes dont les effets ne sont pas toujours connus, la résistance à un herbicide implique que le producteur va multiplier son utilisation. Les produits OGM (notamment le soja américain) se retrouvent gorgés d’herbicide dont dont on ignore les effets sur la santé humaine. De plus, pour incorporer le gène nouveau, on l’associe à un gène de résistance à un antibiotique, on bombarde des cellules saines et on cultive le tout dans une solution en présence de cet antibiotique pour ne conserver que les cellules effectivement modifiées.


- Problème juridique. Les OGM sont développés à l’initiative des seules transnationales de l’agrochimie comme Monsanto, pour toucher les royalties sur les brevets associés. Elles procèdent par coups de boutoir pour enfoncer une législation lacunaire devant ces objets nouveaux. Les agriculteurs deviennent alors dépendants de ces firmes. Les États se défendent comme ils peuvent, bien souvent complices, et ils sont fort démunis quand on découvre une présence malencontreuse d’OGM dans des semences que l’on croyait saines : destruction de colza transgénique dans le nord de la France en mai 2000 (Advanta Seeds), non destruction de maïs transgénique sur 2600 ha en Lot et Garonne en juin 2000 (Golden Harvest), retrait de la distribution de galettes de maïs Taco Bell aux USA en octobre 2000 (Aventis). En outre, lors du vote par le parlement européen de la recommandation du 12/4/2000, l’amendement définissant la responsabilité des producteurs a été rejeté.


- Problème alimentaire. Les OGM sont inutiles au Nord où il y a surproduction et où il faudrait bien mieux promouvoir une agriculture paysanne et saine, inutiles au Sud qui ne pourra pas se payer ces semences chères et les pesticides qui vont avec, ou alors cela déséquilibrera toute la production traditionnelle. Il est clair selon la FAO que la faim dans le monde ne résulte pas d’une production insuffisante.
 [6]. Horacio Cartes est également à l’origine d’une loi permettant de multiplier les privatisations par le biais de partenariats public-privé [7]. Ce dernier, dont le mandat a été marqué par un haut niveau de corruption, a ensuite laissé sa place à Mario Abdo Benítez, également membre du parti Colorado et actuel président. Mario Abdo est le fils de l’ancien secrétaire particulier du dictateur Stroessner, il fut également l’un des porteurs de son cercueil après sa mort en 2006 [8]. Il a poursuivi l’application d’un programme conservateur appuyé sur une connivence avec le pouvoir économique.

Sur le plan économique, le Paraguay a adopté un modèle extractiviste-exportateur. Le secteur primaire représente 20% du PIB PIB
Produit intérieur brut
Le PIB traduit la richesse totale produite sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées.
Le Produit intérieur brut est un agrégat économique qui mesure la production totale sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées. Cette mesure est notoirement incomplète ; elle ne tient pas compte, par exemple, de toutes les activités qui ne font pas l’objet d’un échange marchand. On appelle croissance économique la variation du PIB d’une période à l’autre.
paraguayen, dont 13 points de pourcentage sont dus à la seule culture du soja [9]. Le Paraguay est le quatrième exportateur mondial de soja. Il s’appuie sur une propriété terrienne très concentrée [10], 2% des propriétaires monopolisant environ 85% des terres du pays [11]. Soutenus par le parti Colorado, ces grands propriétaires terriens s’associent aux entreprises multinationales pour exporter en masse le soja. La production se dirige vers la Chine [12] et vers l’Europe qui l’utilise pour nourrir le bétail ou pour produire des agrocarburants [13]. Malgré leur importance dans l’économie paraguayenne, les latifundistes et les transnationales ne contribuent qu’à 2% des recettes fiscales du pays, l’exportation de soja n’étant, par exemple, taxée qu’à hauteur de 1% [14]. Le Paraguay exporte également du maïs, du blé, du bœuf [15], et détient d’énormes réserves d’eau qui sont endommagées par le caractère intensif des cultures agricoles [16]. Enfin, la vente d’électricité au Brésil et à l’Argentine, via deux barrages binationaux, représente également une part importante des recettes publiques paraguayennes [17].

Cet article se concentrera sur l’état de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
privée et publique au Paraguay. Cette dernière a longtemps été inférieure à 15% du PIB paraguayen, faisant du pays l’un des seuls créanciers nets du reste du monde [18].

  Brève histoire du Paraguay avec la dette

L’histoire qu’entretient le Paraguay avec la dette comprend les trois éléments suivants : répudiation, Banque du sud et audit.

Répudiation fait référence à l’annulation d’une dette illégitime en 2005, vingt ans après son émission [19]. En 1986, le consul du Paraguay à Genève, Gustavo Gramont Berres, emprunte 85 millions de dollars à l’Overland Trust Bank au nom du Paraguay. Par la suite, cette banque suisse vend ces titres de dette à d’autres banques qui réclament remboursements et intérêts en 1995. Le Paraguay refuse alors de payer car Gustavo Gramont Berres n’était pas habilité à contracter des prêts au nom de son pays. Suite à ce refus, le pays est attaqué par les banques devant la justice suisse, qui leur donne raison en 2005. Suite à cette décision, le Paraguay prend un acte unilatéral officialisant la répudiation de cette dette illégitime. Cet acte souverain n’est pas suivi de sanctions, montrant à nouveau que répudier une dette n’est pas synonyme de « suicide économique ».

Autre institution importante dans l’histoire du Paraguay avec la dette : la Banque du sud. Ce terme renvoie à un projet réunissant le Paraguay, le Brésil, l’Argentine, l’Équateur, l’Uruguay, la Bolivie et le Venezuela [20]. Bien qu’il n’ait jamais vu le jour, ce projet ne doit pas être oublié car il constitue une solution pour que les pays dits du sud sortent du système dette dans lequel ils sont enfermés. Ce projet visait à remplacer la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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, le Fonds monétaire international et la Banque interaméricaine de développement dans le processus de financement de ces États. Cette Banque du sud aurait financé des infrastructures, aurait eu pour but de développer le marché interne et le processus d’industrialisation des pays membres [21]. Elle aurait également permis de mettre sur pieds une industrie pharmaceutique continentale destinée à la production de médicaments génériques. L’un des autres projets était le suivant : connecter à nouveau les voies ferrées de ces différents pays pour limiter le transport individuel et aérien.

Enfin, l’audit possède une importance particulière dans l’histoire unissant dette et Paraguay. Ici, ce terme fait référence à la dette liée au barrage d’Itaipu. Ce dernier fait partie des nombreux mégaprojets financés avec de l’emprunt dans les pays dits du Sud, servant souvent davantage à extraire les richesses locales qu’au bien-être de la population du pays [22]. Binational, ce projet réunit le Paraguay et le Brésil, liés par un traité datant de 1973 [23]. Ratifié alors que les deux États étaient dominés par une dictature, il stipule que le pays disposant d’un excédent de production hydroélectrique doit le revendre à l’autre à un prix égal au coût de production. Ces termes sont évidemment en faveur du Brésil, car le Paraguay ne consomme que 5% [24] de sa production hydroélectrique provenant d’Itaipu [25]. Ils permettent en effet au Brésil de se fournir en électricité en dessous du prix du marché. Si ce traité est aussi inégalitaire, c’est parce que le Brésil se trouvait en position de force, s’étant porté garant des emprunts réalisés pour construire le barrage [26]. Il a pu imposer des conditions qui n’ont même pas été respectées, le prix de vente des ressources hydroélectriques du Paraguay au Brésil s’établissant en dessous du prix de revient de 1986 à 1990 [27]. Ainsi, la dette du Paraguay envers Electrobras [28] – entreprise brésilienne qui avait très largement financé la construction du barrage – apparaît illégitime car l’État paraguayen n’a pas obtenu, pendant ces quatre années, les ressources que le contrat avait prévues. Il doit ainsi payer sa dette selon les termes du contrat mais ne profite pas pleinement de la partie de ce dernier consacrée à ses recettes. Après un audit de cette dette réalisé en 2010 par la Cour des comptes paraguayenne, celle-ci a évalué à 4,2 milliards d’euros le montant illégitime de la dette du Paraguay à l’égard du Brésil [29].

Au-delà de cet épisode de non-respect du traité, ce dernier est inégal car il oblige le Paraguay à vendre son surplus d’électricité produite à Itaipu – équivalent à 95% de sa production – au prix de revient. De fait, il touche 300 millions de dollars par ans alors qu’il en toucherait 4 milliards au prix de marché [30]. En 2008, le gouvernement de Fernando Lugo a tenté de renégocier les termes du traité d’Itaipu avec le Brésil [31]. Le but était d’obtenir un prix plus juste, l’annulation de la dette illégitime d’Itaipu et la libre disposition pour le Paraguay de ses ressources hydroélectriques. Si ces négociations n’ont pas abouti, la lutte pour l’annulation de la dette d’Itaipu est toujours en cours. La campagne Itaipu 2023 Causa National cherche d’ailleurs à obtenir des autorités tous les documents nécessaires à la réalisation d’un audit abouti de la dette d’itaipu [32].

  État de la dette publique paraguayenne

Le 5 mars 2021, la dette publique du Paraguay s’élevait à 16,5 milliards de dollars [33], soit environ 34% du PIB [34]. Cette dette se divise de la façon suivante : 17% relève d’une dette interne, empruntée auprès de créanciers nationaux, 83% d’une dette extérieure [35]. Cette dernière a fortement augmenté ces dernières années, gagnant 3,25 milliards de dollars entre 2019 et 2020 [36]. Elle se divise à nouveau en fonction des prêteurs, qui peuvent être bilatéraux, privés ou multilatéraux [37]. La dette bilatérale représente 4,6% de la dette publique paraguayenne, contre 38,7% pour les créances multilatérales [38]. Les principaux créanciers multilatéraux du Paraguay sont la Banque interaméricaine de développement (3,5 milliards de dollars), la Banque de développement d’Amérique latine (1,3 milliards de dollars) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, qui dépend de la Banque mondiale (995 millions de dollars) [39]. Concernant le service de la dette Service de la dette Remboursements des intérêts et du capital emprunté.  [40], il s’est élevé à 722 millions de dollars en 2020 [41]. Il représente 6% du budget paraguayen, équivalent à 12 milliards de dollars. Ainsi, en 2020, le Paraguay a donc consacré 6% de son budget pour rembourser sa dette et payer ses intérêts, dont 4,6 points de pourcentage étaient dédiés à la dette publique extérieure.

De plus, une hausse de la dette publique du pays est à prévoir entre 2020 et 2021 car l’État paraguayen a émis plusieurs obligations Obligations
Obligation
Part d’un emprunt émis par une société ou une collectivité publique. Le détenteur de l’obligation, l’obligataire, a droit à un intérêt et au remboursement du montant souscrit. L’obligation est souvent l’objet de négociations sur le marché secondaire.
depuis le début de l’année. Par exemple, en février 2021, des obligations représentant 450 millions de dollars ont été émises pour financer une partie du budget [42]. Similairement, la Banque de développement d’Amérique latine a accordé un prêt de 250 millions de dollars au Paraguay pour lutter contre la pandémie de Covid- 19 [43]. D’autre part, si le niveau de devises [44] possédées par le pays n’est pour le moment pas alarmant – il est supérieur au montant total de la dette extérieure et représente environ 8 mois d’importations – les réserves de change suivent une tendance à la baisse [45]. Le Paraguay possédant une dette extérieure publique en perpétuelle augmentation, le montant des réserves de change du pays n’est pas sans importance.

Ainsi, le niveau de la dette publique paraguayenne est relativement bas, même s’il augmente fortement depuis 2018. Ramenée au PIB, la dette publique représentait 20% de cette grandeur cette année-là [46], contre plus de 33% aujourd’hui [47]. Étant majoritairement extérieure, la dette paraguayenne peut représenter une menace à l’avenir pour deux raisons. Comme évoqué ci-dessus, la première concerne les réserves de devises que le pays possède. La seconde est liée au risque inhérent à l’endettement auprès d’organismes internationaux comme la Banque mondiale, qui imposent régulièrement des conditions telles que la privatisation des services publics, ou encore la baisse des dépenses publiques. Aussi, ce niveau de dette publique relativement faible combiné aux très faibles taux d’imposition appliqués aux propriétaires terriens et aux multinationales montrent que le budget de l’État repose fortement sur les classes populaires et sur les classes moyennes.

Après avoir établi ce panorama de la dette publique paraguayenne, il s’agira d’évoquer les enjeux liés à la dette privé du pays.

  État de la dette privée paraguayenne : une hausse inquiétante à cause de la crise sanitaire ?

Depuis le début de la crise sanitaire, les ménages paraguayens ont dû s’endetter à cause de la faiblesse de leur système de santé. En effet, au Paraguay, une personne sur cinq a accès à une couverture maladie dans le cadre de son emploi [48]. La sécurité sociale offerte à tout le monde par l’État étant largement insuffisante, les personnes qui ne sont pas couvertes via leur activité professionnelle doivent recourir au secteur privé. Or, seulement 7% de la population paraguayenne est en capacité de s’offrir une couverture santé privée [49]. Ainsi, pendant la pandémie, quand un membre de leur famille tombait malade, ces ménages devaient contracter des prêts d’urgence ou organiser des collectes de fonds. Certaines personnes ont par exemple mis en place des ventes de pâtisseries ou des tombolas pour récolter l’argent nécessaire à l’hospitalisation de leurs proches [50]. Au cours de la pandémie, ce phénomène s’est conjugué avec une forte hausse du nombre de chômeurs et de chômeuses [51].

Face à cet endettement d’urgence, les familles prennent le risque de perdre leur patrimoine à moyen terme [52]. Le pire est réservé aux travailleurs journaliers, qui sont souvent dans l’incapacité de régler leurs dettes. Il arrive qu’ils soient poursuivis par les créanciers, subissant parfois une interdiction d’emprunter, d’acheter et de vendre pendant cinq années [53].

Compte tenu de ces dynamiques, il est possible que l’endettement privé devienne l’un des principaux problèmes de Mario Abdo ces prochains mois. Si le nombre de chômeurs, de chômeuses et de travailleurs journaliers ne pouvant pas rembourser augmente fortement, le niveau de pauvreté pourrait rapidement exploser.

  Quelles perspectives pour 2021 ?

Cette hausse attendue du niveau de pauvreté au Paraguay pourrait se combiner avec des mouvements sociaux d’ampleur. Ce mois de mars 2021 a vu éclater de violentes protestations contre la gestion de la Covid-19 par le gouvernement. Les personnes qui manifestaient critiquaient notamment le manque de médicaments disponibles pour la population [54]. En réaction Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
, Mario Abdo a remanié son équipe, licenciant par exemple le ministre de la santé, Julio Mazzoleni. Ce mouvement social, pendant lequel 21 personnes ont été blessées, pourrait faire germer de plus amples contestations à l’avenir.


Notes

[1Fernando Lugo était à la tête d’une coalition rassemblant la gauche et le Parti libéral radical authentique (PLRA), une formation conservatrice qui était la deuxième force politique du pays.

[2Ricardo Canese, « Paraguay : Coup d’Etat, militarisme, transnationales et agrobusiness », CADTM, 10/10/2012.

[3Suite à des affrontements entre des policiers et des paysans sans terre ayant fait 17 morts, ses adversaires ont reproché à Fernando Lugo d’avoir attisé la violence paysanne contre les grands propriétaires terriens.

[4Gustavo Zaracho, « Au Paraguay, le changement a commencé... », Le Monde diplomatique, 29/10/2012.

[5Appartenant au parti Colorado.

[6Gustavo Zaracho, « Première grève générale en vingt ans au paraguay », Le Monde diplomatique, 27/03/2014.

[7Ibid.

[8« Victoire de la droite dure au Paraguay », Médiapart, 24/04/2018.

[9« Situation économique du Paraguay », Direction générale du Trésor français.

[10Gustavo Zaracho, 29/10/2012, art.cité.

[11Chiffres de 2008. Maurice Lemoine, « Le Paraguay dévoré par le soja », Le Monde diplomatique, Janvier 2014.

[12Fabricio Vázquez, « Économie et société au Paraguay : systèmes productifs, insertion commerciale et
émergence de la classe moyenne », Problèmes d’Amérique latine, vol. 115, no. 4, 2019, pp. 13-36.

[13Maurice Lemoine, Janvier 2014, art.cité.

[14Gustavo Zaracho, 29/10/2012, art.cité.

[15Fabricio Vàzquez, 2019, art.cité.

[16Guillaume Beaulande, « Paraguay, pays de l’ « or bleu », Le monde diplomatique, octobre 2018.

[17« Situation économique du Paraguay », Direction générale du Trésor français.

[18Fabricio Vàzquez, 2019, art.cité.

[19Damien Millet, Éric Toussaint, 65 questions et 65 réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale, CADTM, 2011, p.153.

[20Ibid. p.206.

[21Éric Toussaint, Eleni Tsekeri, Pierre Carles, « La banque du Sud un projet qui devrait constituer une alternative », CADTM, 02/11/2016.

[22Deux grands barrages binationaux ont été construits au Paraguay : celui d’Itaipu avec le Brésil et celui de Yacireta avec l’Argentine.

[23Eric Toussaint, Cécile Lamarque, « La Cour des Comptes du Paraguay qualifie d’illicite une dette à l’égard du Brésil », CADTM, 08/01/2011.

[24Ainsi, 95% de la production hydroélectrique du Paraguay à Itaipu est revendue au Brésil à un prix inférieur au prix du marché.

[25Cécile Lamarque, « Le traité d’Itaipu entre le Paraguay et le Brésil : un scandale qui a trop duré », CADTM, 17/12/2008.

[26Pour construire le barrage, le Brésil s’est endetté auprès d’Electrobras, une entreprise brésilienne. Cette dette devant ensuite être partagée entre le Brésil et le Paraguay, cela permettait au Brésil de s’assurer que l’argent utilisé pour rembourser la dette profiterait à ses entreprises.

[27Cécile Lamarque, « La Cour des Comptes du Paraguay relance l’audit de la dette d’Itaipu », CADTM, 09/03/2012.

[28Comme Electrobras avait prêter la très large majorité des fonds nécessaires à la construction du barrage binational, le Paraguay comme le Brésil devaient chacun rembourser 50% de ces coûts à l’entreprise brésilienne.

[29Cécile Lamarque, 09/03/2012, art.cité.

[30Cécile Lamarque, 17/12/2008, art.cité.

[31Eric Toussaint, Cécile Lamarque, 08/01/2011, art.cité.

[32« Aún faltan documentos para auditar la deuda », abc, 25/02/2021.

[33Données du Ministère des finances paraguayen.

[34Même si cette façon d’exprimer une dette est très imparfaite car on compare un stock (la dette publique), qui est une variable économique mesurée à un instant T et un flux (le PIB) qui couvre une période donnée.

[35Données du Ministère des finances paraguayen.

[36Pablo Alfredo Herken Krauer, « Adictos a endeudarnos », La Nación, 24/02/2021.

[37Les prêteurs multilatéraux sont des organisations internationales telles que le FMI ou la Banque mondiale. Les prêteurs bilatéraux sont les autres États, les prêteurs privés peuvent être, par exemple, des fonds de pension ou des fonds d’investissement.

[38Données du Ministère des finances paraguayen.

[39Ibid.

[40Remboursements de capital et paiement d’intérêts.

[41Ibid.

[42« La deuda pública del Paraguay a enero equivale al 23,5% del PIB », La Nación, 09/03/2021.

[43« CAF destinará US$ 250 milliones para plan « Ñapu’a Paraguay », abc, 03/03/2021.

[44Posséder des devises extérieures, notamment des dollars, est indispensable pour rembourser une dette extérieure. En effet, celle-ci est très rarement libellée en devises nationales.

[45« Deuda vs reservas : « No estamos en terapia », pero ya hay molestias, señalan », La Nación, 14/01/2021.

[46« El déficit cierra en 6,2% y la deuda trepa a 33,5% del PIB »,

[47Précisons toutefois que le PIB a diminué cette année à cause de la crise sanitaire. Si le niveau de dette a effectivement augmenté, s’il avait stagné, son pourcentage par rapport au PIB aurait aussi progressé.

[48« « Vender la casa » : latinoamericanos mendigan y piden prestado para pagar deudas de Covid-19 », HOY, 08/03/2021.

[49Ibid.

[50Ibid.

[51Le pays a enregistré 150 000 chômeurs supplémentaires depuis la pandémie. La population active du pays se situe autour de 4 millions de personnes.

[52« Centro de atención al deudor plantea renegociar deudas ante riesgo de perder bienes », La Nación, 28/01/2021.

[53Ibid.

[54« Covid au Paraguay : le président, contesté, remanie le gouvernement », AFP, 07/03/2021.

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