Première réunion du Conseil international du CADTM à Rabat, Maroc

21 avril 2014 par Pauline Imbach , Maria Elena Saludas


Conformément à la décision prise lors de la dernière assemblée mondiale du réseau du CADTM réunie à Bouznika (Maroc) en 2013, la première réunion du Conseil international s’est tenue les 15, 16 et 17 avril 2014. Cette rencontre vise à renforcer la coordination entre les organisations membres du réseau international du CADTM. 



Y ont participé pour le CADTM Afrique : Solange Koné et Sékou Diarra ; pour le CADTM AYNA : María Elena Saludas et William Gaviria ; pour le CADTM Europe : Christine Van den Daelen et Nicolas Sersiron ainsi que des représentants du Secrétariat international partagé assuré (provisoirement) par le CADTM Belgique et ATTAC-CADTM Maroc. Étaient aussi présents dix membres du Secrétariat international, cinq délégués de Belgique et cinq du Maroc.

Ce conseil a tenu une réunion de trois jours dans les locaux du Théâtre Aquarium situés au cœur d’un quartier populaire pittoresque de la ville de Rabat (Maroc), truffé de marchés aux étals de plats typiques, de fruits et légumes colorés et de fruits secs, dont les marchands saluent aimablement les passants, généralement en arabe, et leur proposent leurs produits.

L’ordre du jour proposé et les thèmes abordés pendant ces 3 jours d’intense débat étaient les suivants :

Bilan et orientation du CADTM par rapport au Forum Social Mondial ; renforcement de la collaboration du CADTM avec ATTAC et préparation de l’université d’été d’ATTAC en Europe en août de 2014 ; analyse de la situation internationale par Eric Toussaint avec des interventions opportunes des représentants des autres continents.

Et pour finir, le rôle et les tâches du CADTM concernant : les dettes publiques et les audits intégraux ; les dettes illégitimes privées liées à la problématique du microcrédit (affectant fortement le Maroc qui en compte de nombreuses victimes) ; les dénonciations et les actions Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
liées au 70e anniversaire de la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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et du FMI FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

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, institutions financières internationales créées à Bretton Woods (1944) et agissant dans l’intérêt du capital et non de celui des peuples ; l’articulation avec tou(te)s celles et ceux qui luttent contre l’austérité, le chômage, les hypothèques... ; et, comme toujours, la poursuite et l’approfondissement de notre coordination avec les organisations et mouvements menant des luttes féministes, paysannes, de dénonciation de l’actuel modèle de production et de consommation entraînant la crise climatique ; la dénonciation des accords de libre-échange (ALE) sous toutes leurs formes, étant donné que, face à la profonde crise capitaliste mondiale, nous assistons à une accélération des signatures d’(anciens et nouveaux) accords et traités ayant pour objectif principal de garantir une sécurité juridique absolue aux entreprises multinationales et bénéficiant du soutien des gouvernements qui encouragent l’idéologie du libre-échange.

Des analyses continentales ont aussi été effectuées pour évaluer notre positionnement face aux luttes susmentionnées et la coordination avec les organisations et les mouvements populaires de chaque région. Toujours en vue de participer au développement de sujets critiques contribuant à la transition vers des processus de changement non capitalistes.

Avant de poursuivre le récit de nos activités au Maroc, nous souhaitons remercier chaleureusement ATTAC–Maroc qui, malgré les difficultés traversées (refus du récépissé, répression des militants, difficultés économiques...), est parvenu à mettre sur pied cette rencontre, non seulement avec une organisation de qualité mais aussi avec beaucoup d’affection et de solidarité pour tou(te)s les participant(e)s. Un grand merci aux différent(e)s membres d’ATTAC–CADTM Maroc et encore félicitation pour le travail réalisé.

Dans le cadre de ces activités, une Conférence publique sur la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
publique et les institutions financières internationales (BM/FMI) et les alternatives a été proposée le vendredi 18 au siège de la Bibliothèque nationale. Elle a rassemblé un nombre important de participants qui ont enrichi le débat ultérieur et a été couverte par divers médias de communication.

Le 21 avril, nous entamons notre travail à l’intérieur du Maroc, à Ouarzazate, à plus de 300 km de Rabat. Dans un premier temps, y sera dispensé un Séminaire de formation des femmes sur la dette, l’audit et le microcrédit lié à ces thèmes, en partant essentiellement des témoignages des victimes, en particulier des femmes de la région.

Ce séminaire rassemblera des représentantes du CADTM Afrique (Togo, Burkina Faso, Congo Kinshasa, Mali, Tunisie, Sénégal, Cameroun, Bénin, Niger, Côte d’Ivoire), du CADTM AYNA (Argentine, Haïti) et du CADTM Europe (Belgique et France).

Notre présence au Maroc culminera avec le soutien et la participation active à la Caravane internationale en solidarité avec les victimes du microcrédit (24-28 avril) au départ de Ouarzazate. C’est un moyen de renforcer le travail féministe du CADTM Afrique puisque plus de 4.500 femmes s’organisent autour de cette problématique dans cette ville et ses environs.

La caravane passera par quatre villes. Cette activité revêt une importance considérable, certainement au vu de la récente condamnation de deux responsables de l’association de défense des victimes du microcrédit à des peines d’un an de prison à l’issue d’un procès injuste clôturé le 11 février 2014.

Nous continuerons de partager les informations relatives à notre présence au Maroc, expérience qui nous ouvre à de nouveaux points de vue et de nouvelles lectures étant donné que nous menons la même lutte mais dans un cadre culturel distinct. Nous apprenons et articulons les révoltes, conscients que la lutte et la recherche d’alternatives sont aujourd’hui locales, régionales, continentales et internationales.

Rédigé à Ouarzazate, Maroc, le 20 avril 2014

Traduction de Sarah Weber


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Maria Elena Saludas

ATTAC/CADTM Argentina

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