Qui sommes-nous ?

Qu’est-ce que le CADTM ?

Fondé en Belgique en 1990, le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) est un réseau international constitué de 40 groupes locaux présents dans plus de 30 pays en Afrique, en Amérique latine, dans la Caraïbe, en Asie et en Europe.

L’objectif premier du CADTM est l’annulation des dettes illégitimes et l’abandon des politiques d’ajustement structurel ou d’austérité. Il s’agit d’un moyen, d’une condition nécessaire mais non suffisante, pour contribuer à l’émergence d’un monde libéré de toutes formes d’oppression et à la mise en place d’alternatives socialement justes et écologiquement soutenables.
Le CADTM associe analyse et action en développant des activités sur le plan local et sur le plan international.

- Au Sud et au Nord : la dette, outil de domination

La dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
illégitime est avant tout un outil de domination politique et de transfert massif des richesses de ceux et celles qui les produisent vers les capitalistes du Nord et du Sud de la planète.

- La dette au Sud, un outil néocolonial

À l’heure des indépendances, les puissances coloniales ont souvent légué leurs dettes aux nouveaux États.
Ensuite, les pays du Sud ont été incités à s’endetter auprès des banques et des marchés financiers Marchés financiers
Marché financier
Marché des capitaux à long terme. Il comprend un marché primaire, celui des émissions et un marché secondaire, celui de la revente. À côté des marchés réglementés, on trouve les marchés de gré à gré qui ne sont pas tenus de satisfaire à des conditions minimales.
du Nord, qui cherchent à placer leurs liquidités Liquidité
Liquidités
Capitaux dont une économie ou une entreprise peut disposer à un instant T. Un manque de liquidités peut conduire une entreprise à la liquidation et une économie à la récession.
pour faire du profit. Les pays du Nord prêtent également pour faire des bénéfices et maintenir leur influence sur les pays dits en développement. De leur côté la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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et le Fonds monétaire international FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

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(FMI) octroient également des crédits en s’enrichissant et en imposant des politiques contraires aux intérêts des peuples : privatisations, réduction des dépenses publiques (santé, éducation…), licenciements, libéralisation de l’économie, suppression des aides aux paysannes, augmentation de la TVA, élimination des subventions aux aliments et aux combustibles, et bien d’autres politiques antisociales.

Au cours des 40 dernières années, les pays du Sud ont remboursé 35 fois ce qu’ils devaient aux créanciers étrangers, tout en se retrouvant près de 20 fois plus endettés auprès d’eux.

À quoi ont servi les prêts ?
• À consolider les intérêts des régimes en place et des grandes entreprises privées
• À financer des grands projets qui ne profitent pas aux populations locales (éléphants blancs Éléphant blanc
éléphants blancs
L’expression « éléphant blanc » désigne un mégaprojet, souvent d’infrastructure, qui amène plus de coûts que de bénéfices à la collectivité.

Pour la petite histoire, la métaphore de l’éléphant blanc provient de la tradition des princes indiens qui s’offraient ce cadeau somptueux. Cadeau empoisonné, puisqu’il entraînait de nombreux coûts et qu’il était proscrit de le faire travailler. Ce terme est généralement utilisé pour désigner des mégaprojets développés dans les pays du Sud.
), la corruption, l’achat d’armes, etc.
• À garder un contrôle sur les économies des pays endettés.
• À financer l’exploitation et l’exportation des ressources naturelles sur les marchés internationaux.
• À rembourser les anciens prêts et à payer les intérêts.

La dette écologique Dette écologique La dette écologique est la dette contractée par les pays industrialisés envers les autres pays à cause des spoliations passées et présentes de leurs ressources naturelles, auxquelles s’ajoutent la délocalisation des dégradations et la libre disposition de la planète afin d’y déposer les déchets de l’industrialisation.

La dette écologique trouve son origine à l’époque coloniale et n’a cessé d’augmenter à travers diverses activités :


 La « dette du carbone ». C’est la dette accumulée en raison de la pollution atmosphérique disproportionnée due aux grandes émissions de gaz de certains pays industriels, avec, à la clé, la détérioration de la couche d’ozone et l’augmentation de l’effet de serre.

 La « biopiraterie ». C’est l’appropriation intellectuelle des connaissances ancestrales sur les semences et sur l’utilisation des plantes médicinales et d’autres végétaux par l’agro-industrie moderne et les laboratoires des pays industrialisés qui, comble de l’usurpation, perçoivent des royalties sur ces connaissances.

 Les « passifs environnementaux ». C’est la dette due au titre de l’exploitation sous-rémunérée des ressources naturelles, grevant de surcroît les possibilités de développement des peuples lésés : pétrole, minéraux, ressources forestières, marines et génétiques.

 L’exportation vers les pays les plus pauvres de produits dangereux fabriqués dans les pays industriels.

Dette écologique et dette extérieure sont indissociables. L’obligation de payer la dette extérieure et ses intérêts impose aux pays débiteurs de réaliser un excédent monétaire. Cet excédent provient pour une part d’une amélioration effective de la productivité et, pour une autre part, de l’appauvrissement des populations de ces pays et de l’abus de la nature. La détérioration des termes de l’échange accentue le processus : les pays les plus endettés exportent de plus en plus pour obtenir les mêmes maigres recettes tout en aggravant mécaniquement la pression sur les ressources naturelles.
due aux peuples du Sud
La colonisation, le pillage des ressources naturelles et la pollution émise par les grandes entreprises privées du Nord depuis le début de la révolution industrielle sont la cause principale de l’appauvrissement des peuples du Sud et de la crise écologique planétaire. Une dette écologique est due aux peuples du Sud. Cette dette, incomparablement plus grande que toute la dette financière réclamée au Sud, entraine un devoir de réparations.

- La dette au Nord, mêmes maux, mêmes remèdes

Depuis l’éclatement de la crise bancaire en 2008, les peuples des pays du Nord ont eux aussi découvert la violence de cette « crise de la dette ». Si les contextes sont différents, le mécanisme est semblable au Nord et au Sud : les États endettés sont contraints d’appliquer des politiques d’austérité antisociales et sont sous la pression des créanciers.
Les solutions imposées au Sud et au Nord sont identiques : plans d’ajustement structurel là-bas, politiques d’austérité ici, privatisations et mesures antisociales partout.
Face à la pandémie et à la crise énergétique, au lieu de faire payer les entreprises qui en ont profité pour s’enrichir (Big Pharma, les Gafam, les entreprises pétrolières, l’agrobusiness…), les États se sont endettés massivement.
Face à la stagnation ou à la baisse des revenus, une grande partie des classes populaires financent leurs dépenses en s’endettant. Cela produit une augmentation des dettes illégitimes car l’emprunt privé compense le retrait de l’État (privatisations, réduction des moyens des services publics), ce qui a des conséquences spécialement négatives pour les femmes. Les classes populaires s’endettent, gonflant ainsi les revenus des banques, des fonds de pension Fonds de pension Fonds d’investissement, appelé aussi fonds de retraite, qui a pour vocation de gérer un régime de retraite par capitalisation. Un fonds de pension est alimenté par l’épargne des salariés d’une ou plusieurs entreprises, épargne souvent complétée par l’entreprise ; il a pour mission de verser des pensions aux salariés adhérents du fonds. Les fonds de pension gèrent des capitaux très importants, qui sont généralement investis sur les marchés boursiers et financiers. , des fonds d’investissement Fonds d’investissement Les fonds d’investissement (private equity) ont pour objectif d’investir dans des sociétés qu’ils ont sélectionnées selon certains critères. Ils sont le plus souvent spécialisés suivant l’objectif de leur intervention : fonds de capital-risque, fonds de capital développement, fonds de LBO (voir infra) qui correspondent à des stades différents de maturité de l’entreprise. , en leur versant de l’argent et des intérêts.

- Contact

0032456625635
info(at)cadtm.org
www.cadtm.org

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