Communiqué de presse de la Via Campesina au Forum Social Mondial de Dakar :

Stop à l’accaparement des terres, pour la souveraineté alimentaire, et non à la violence faite aux femmes paysannes !

27 janvier 2011


(Jakarta, le 28 Janvier 2011) Le mouvement paysan international La Via Campesina sera présente au Forum Social Mondial à Dakar, Sénégal, du 6 au 11 Février avec une délégation de plus de 70 représentants et représentantes d’organisations paysannes d’Afrique, d’Asie, d’Europe et des Amériques. Ils participeront avec de nombreuses organisations de la société civile aux débats sur les alternatives pour un monde meilleur.



Au moment où les prix des denrées alimentaires augmentent et où une nouvelle crise alimentaire est imminente, La Via Campesina défendra la Souveraineté Alimentaire comme étant la solution aux crises alimentaire et climatique.

La Via Campesina se joindra à la caravane organisée par les mouvements sociaux de Lomé (Togo) à Dakar (Sénégal). La Caravane partira le 23 Janvier et est attendue à Dakar le 5 Février, pour participer à la cérémonie d’ouverture du Forum Social Mondial, le 6 février.

Pendant le Forum Social Mondial, mouvement paysan lancera sa campagne en Afrique contre la violence faite aux femmes.

Dans le contexte du FSM, La Via Campesina exposera aussi des produits alimentaires et des semences de paysans africains sur la FIARA, un espace dynamique pour l’intégration des peuples africains par des activités commerciales et d’échange. S’y tiendront aussi des débats sur des sujets importants pour les paysans africains. Avec ses alliés, la Via Campesina organisera un débat à la FIARA sur « l’accaparement des terres dans le contexte des crises alimentaire et climatiques – le besoin de politiques foncières qui protègent la production paysanne pour les marchés locaux ». L’accaparement de terres, comme partie intégrante du modèle agricole dominant basé sur les multinationales de l’agrobusiness et la monoculture Monoculture Culture d’un seul produit. De nombreux pays du Sud ont été amenés à se spécialiser dans la culture d’une denrée destinée à l’exportation (coton, café, cacao, arachide, tabac, etc.) pour se procurer les devises permettant le remboursement de la dette. industrielle à grande échelle affectent les paysans d’Afrique, d’Asie et des Amériques.

Pour la première fois, la FIARA proposera des espaces pour des conférences et des débats autour de la Souveraineté alimentaire.

Le mouvement paysan, avec ses alliés, organisera plusieurs débats, tels que « la défense des semences paysannes contre les OGM OGM
Organisme génétiquement modifié
Organisme vivant (végétal ou animal) sur lequel on a procédé à une manipulation génétique afin de modifier ses qualités, en général afin de le rendre résistant à un herbicide ou un pesticide. En 2000, les OGM couvraient plus de 40 millions d’hectares, concernant pour les trois-quarts le soja et le maïs. Les principaux pays producteurs étaient les USA, l’Argentine et le Canada. Les plantes génétiquement modifiées sont en général produites intensivement pour l’alimentation du bétail des pays riches. Leur existence pose trois problèmes.


- Problème sanitaire. Outre la présence de nouveaux gènes dont les effets ne sont pas toujours connus, la résistance à un herbicide implique que le producteur va multiplier son utilisation. Les produits OGM (notamment le soja américain) se retrouvent gorgés d’herbicide dont dont on ignore les effets sur la santé humaine. De plus, pour incorporer le gène nouveau, on l’associe à un gène de résistance à un antibiotique, on bombarde des cellules saines et on cultive le tout dans une solution en présence de cet antibiotique pour ne conserver que les cellules effectivement modifiées.


- Problème juridique. Les OGM sont développés à l’initiative des seules transnationales de l’agrochimie comme Monsanto, pour toucher les royalties sur les brevets associés. Elles procèdent par coups de boutoir pour enfoncer une législation lacunaire devant ces objets nouveaux. Les agriculteurs deviennent alors dépendants de ces firmes. Les États se défendent comme ils peuvent, bien souvent complices, et ils sont fort démunis quand on découvre une présence malencontreuse d’OGM dans des semences que l’on croyait saines : destruction de colza transgénique dans le nord de la France en mai 2000 (Advanta Seeds), non destruction de maïs transgénique sur 2600 ha en Lot et Garonne en juin 2000 (Golden Harvest), retrait de la distribution de galettes de maïs Taco Bell aux USA en octobre 2000 (Aventis). En outre, lors du vote par le parlement européen de la recommandation du 12/4/2000, l’amendement définissant la responsabilité des producteurs a été rejeté.


- Problème alimentaire. Les OGM sont inutiles au Nord où il y a surproduction et où il faudrait bien mieux promouvoir une agriculture paysanne et saine, inutiles au Sud qui ne pourra pas se payer ces semences chères et les pesticides qui vont avec, ou alors cela déséquilibrera toute la production traditionnelle. Il est clair selon la FAO que la faim dans le monde ne résulte pas d’une production insuffisante.
, contre les multinationales telles que Monsanto et contre les initiatives telles que l’AGRA » et aussi sur la Souveraineté alimentaire, la violence faite aux femmes et le changement climatique. La Via Campesina sera aussi activement impliquée dans le débat sur la préparation de la mobilisation des mouvements sociaux pour la prochaine Conférence des Nations Unies sur le climat, qui se tiendra à Durban, en Afrique du Sud, en Décembre 2011.

Le mouvement paysan aura aussi un stand au FSM, où seront disponibles des publications internationales et qui servira de point de rencontre pour les membres de La Via Campesina.

Rendez-vous avec les médias :

Le 9 février (de 10h00 à 11h00) – conférence de Presse au stand de LVC « Ce que les paysans attendent du Forum Social Mondial » (lieu à confirmer)

Les autres activités de la La Via Campesina

5 Février – Participation à la Journée spéciale sur les migrations, sur l’Ile de Gorée.

7 Février (9h00-12h00) – Débat : « l’accaparement des terres dans le contexte des crises alimentaire et climatiques – le besoin de politiques foncières qui protègent la production paysanne pour les marchés locaux », à la FIARA

8 Février (12h30-15h30) - Débat : « la défense des semences paysannes contre les OGM, contre les compagnies transnationales telles que Monsanto et contre les initiatives telles que l’AGRA », au FSM.

9 Février (12h30-15h30) – Débat sur Souveraineté alimentaire, violence faite aux femmes et changements climatiques, au FSM

9 Février (16h00-19h00) – Lancement au Sénégal et en Afrique de la Campagne de la Via Campesina, contre la violence faite aux femmes paysannes, au FSM.

Contacts pour la presse (pour des interviews avec des représentants d’organisations paysannes)

Mamadou Ba - téléphone : +221707052485

Boaventura Monjane – +221773942234 (à partir du 3 février)
E-mail : <boa.monjane chez viacampesina.org

Lamine Coulibaly - téléphone : +221773942235 (à partir du 3 février)
E-mail : chez gmail.com>

Pour plus d’informations : www.viacampesina.org

La Via Campesina

La Via Campesina est le mouvement international de paysans et paysannes, petits et moyens producteurs, sans terre, femmes et de jeunes du milieu rural, peuples indigènes et travailleurs agricoles. Née en 1993, la Via Campesina rassemble actuellement quelque 150 organisations dans 70 pays du monde en Asie, Afrique, Europe et aux Amériques. Il compte quelque 200 millions de paysans et paysannes.

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