12 août 2024 par Thérèse Di Campo

Université d’été du CADTM Afrique. 2024. © Thérèse Di Campo
En collaboration avec la marche mondiale des femmes (MMF) et le Forum National sur les Stratégies Economiques et Sociales (FNSES), la 4e édition de l’université d’été du CADTM qui s’est déroulée cette année à Abidjan, en Côte d’ivoire, intitulée « regard féministe sur la crise de la dette en Afrique, la nécéssaire réforme de l’architecture financière internationale et du régime fiscal mondial » a été un succès.
Côte d’ivoire, Burkina Faso, Sénégal, Burundi, Togo, Cameroun, Maroc, Tunisie, Gabon, Mali, République démocratique du Congo : des militantes et militants de mouvements sociaux venus des quatre coins de l’Afrique se sont retrouvées du 25 au 28 à Abidjan pour discuter de la situation actuelle de la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
publique en Afrique, de l’urgence de proposer des solutions panafricaines, mais aussi créer un dialogue interconnecté entre luttes féministes et questions économiques.
La première journée a débuté par deux tables rondes : une première retraçant l’historique de la dette africaine jusqu’à ses réalités actuelles et une seconde sur l’endettement et la gestion de la dette en Côte d’Ivoire. Les luttes féministes africaines ont été au cœur des échanges à travers la thématique « femmes africaines dans les mailles du capitalisme et du patriarcat ». Les militantes ont ainsi dressé un tour d’horizon des pratiques actuelles de microcrédits et surtout des résistances et des alternatives qui s’organisent contre ces pratiques en particulier chez les travailleuses du secteur informel, en Côte d’ivoire, au Maroc, au Sénégal ou au Togo. En Tunisie en particulier, la thématique du changement climatique et l’urgence d’exiger des réparations de défendre les bases d’une souveraineté alimentaire sur le continent contre les pratiques néocoloniales et capitalistes des institutions financières ont été au cœur des échanges.
La seconde journée a été axée sur l’analyse des accords de libre échange et du système de la dette comme outil du néocolonialisme en Afrique, notamment à travers un exposé retraçant les mécanismes de domination et d’accaparement des ressources qui ont dépossédés le continent africain et les populations, du XVe siècle jusqu’aux indépendances. Ont également été présentés, à travers le cas de la République démocratique du Congo, le lien entre la dette et les activités extractivistes et les répercussions environnementales et l’impact néfaste de ces activités sur les populations dans les zones minières. Une table ronde intitulée « le rapprochement entre la banque des BRICS BRICS Le terme de BRICS (acronyme anglais désignant Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a été utilisé pour la première fois en 2001 par Jim O’Neill, alors économiste à la banque Goldman Sachs. La forte croissance économique de ces pays, combinée à leur position géopolitique importante (ces 5 pays rassemblent près de la moitié de la population mondiale sur 4 continents et près d’un quart du PIB mondial) font des BRICS des acteurs majeurs des activités économiques et financières internationales. , opportunités ou menaces pour le continent ? » s’est également tenue.
Sous l’impulsion de la Marche mondiale des femmes, la dernière journée a été l’occasion pour les participants et les participantes d’aller à la rencontre des femmes du village d’Anoumambo dans la commune de Marcory en Côte d’Ivoire. Travailleuses du secteur informel en lutte, paysannes et petites productrices d’attieké (dérivé du manioc) ont pu partager avec les militants et militantes leurs expériences et luttes communautaires. Des groupes de discussions et de travail ont été mis en place autour de quatre thématiques : l’environnement, la souveraineté alimentaire, l’entreprenariat féminin, et le lien entre la dette et l’accès à la santé.
Cette 4e université d’été du CADTM Afrique s’est déroulée dans la joie et la détermination. Elle s’est clôturée avec une remise de certificats de participation et la tenue d’une conférence de presse présentant l’ensemble des revendications et propositions formulées par les mouvements sociaux pour réformer le système financier international et exiger l’annulation des dettes illégitimes de l’Afrique.
Prochainement, nous publierons un compte-rendu plus détaillé des analyses et partages d’expériences qui ont rythmé les différentes tables rondes de ces trois journées de luttes en Côte d’ivoire.
Retrouvez la déclaration du CADTM Afrique rédigée à Abidjan à l’issue de cette 4e université d’été sur le lien suivant : https://www.cadtm.org/Quatrieme-universite-du-CADTM-Afrique-en-coordination-avec-la-marche-mondiale-22765
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Première journée de l’Université d’été du CADTM Afrique :
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