Compte-rendu et vidéo des interventions

Violences socio-économiques faites aux femmes

21 mars 2014 par CGSP Wallonne


Le colloque, organisé le 12 mars 2014, dans la cadre de la journée internationale des droits des femmes et de la campagne Acteurs des Temps Présents, réunissait trois intervenants :

Christine VANDEN DAELEN (CADTM)
Yves MARTENS (CSCE)
Dr Dominique ROYNET (ULB et GACEHPA)

Les différents intervenants ont mis en lumière comment les femmes sont directement ou indirectement frappées par les mesures d’austérité imposées pour réduire la dette publique, par les réformes successives du chômage et par les courants rétrogrades conservateurs qui parcourent notre société en crise(s).



Les femmes créancières de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
publique

- Les femmes payent plus lourdement les mesures d’austérité via 5 mécanismes car celles-ci instituent :

La diminution de leurs revenus provenant du travail rémunéré,
la casse de la protection sociale,
la destruction du service public,
la remise en cause du droit du travail et
de la fiscalité sur la consommation, c’est-à-dire de la TVA.

- Malgré ces attaques particulièrement dures, les femmes se mobilisent :

  • L’initiative grecque « Femmes en mouvement contre la dette et les plans d’austérité » qui a pour objectif d’étudier la question de la dette publique d’un point de vue féministe.
  • Tournée des féministes européennes, en France, au sein des Collectifs d’Audit Citoyen (CAC) afin d’organiser, dans les Collectifs d’Audit Citoyen (CAC), des rencontres et des conférences sous le thème « Dette publique illégitime, austérité, crash social et féminisme ».
  • L’Initiative a coordonné l’Agora sur les Alternatives et résistances féministes de Firenze 10+10. Firenze 10+10 fut le rendez-vous européen que les mouvements sociaux européens se donnèrent, novembre 2012, pour débuter la lutte coordonnée contre l’austérité.
  • En Belgique, en 2012, fut organisée la première Agora féministe contre la crise et l’austérité.

Télécharger l’intervention complète de Christine VANDEN DAELEN en PDF

Christine VANDEN DAELEN (CADTM) : Les femmes sont les véritables créancières de la dette publique - CGSP WALLONNE from CGSP wallonne on Vimeo.


Les femmes face aux réformes du chômage

  • Depuis 10 ans, les mesures de contrôle et d’exclusion des travailleurs sans emploi se multiplient. Certaines avancées censées être « plus juste » car moins pénalisantes pour les cohabitants et donc majoritairement les femmes, reportent en réalité les exclusions sur d’autres franges de la population et n’épargnent pas les femmes pour autant.
  • La Belgique est pointée du doigt comme un des seuls pays où l’on obtient des allocations de chômage sans avoir travaillé, sur base des études, mais c’est aussi un des pays où l’accès aux allocations complètes de chômage est le plus difficile. Le temps de travail nécessaire à temps plein pour accéder aux allocations est anormalement élevé et les stages, formations et temps partiels ne sont pas comptabilisés.
  • La définition d’emploi convenable subit elle aussi des modifications régulières, les critères sont de plus en plus réduits favorisant ainsi les emplois précaires.

Télécharger la présentation d’Yves MARTENS en PDF

Yves Martens (CSCE) - 10 ans de chasses aux chomeurs/chomeuses - Colloque 12 mars 2014 from CGSP wallonne on Vimeo.


L’avortement Belgique, évolution et enjeux

  • Sur 125 centres de planning familial, seuls 25 pratiquent l’avortement (20 à Bruxelles et 5 en Wallonie)
    Le réseau catholique ne le pratique pas mais renvoie généralement la patiente vers un centre où il est pratiqué -
    Le réseau pluraliste ne le pratique pas au nom de la pluralité -
    Le réseau socialiste (FPS) le pratique quand il dispose du matériel requis.
  • Beaucoup de femmes perdent un temps précieux dans des rendez-vous auprès de praticiens qui ne pratiquent l’IVG, depuis leur médecin traitant, en passant par le gynécologue qui exerce dans un hôpital où il n’est pas toléré pour finalement arriver peut-être dans un des 25 centres qui le pratiquent. Cette course souvent solitaire est un obstacle à l’exercice libre de l’avortement.
  • Les femmes sont encore trop culpabilisées par l’entourage lorsqu’elles font le choix de ne pas mener à terme leur grossesse. Cette culpabilité est sans doute plus lourde à porter que le choix lui-même. Les mentalités ont finalement peu évolué : pour beaucoup de personnes, avorter, c’est mal.
  • Les praticiens qui pratiquent des IVG sont âgés et seront à terme moins nombreux, la relève ne suit pas dans les universités. Les futurs médecins manquent de regard politique sur l’exercice de la médecine. Or en Belgique, la loi est claire, l’avortement n’est autorisé que s’il est pratiqué par un médecin sinon il est illégal. Si le nombre de praticiens n’augmentent pas, nous risquons d’assister à une crise sanitaire.

Télécharger l’état des lieux du Centre d’Action Laïque sur l’IVG en 2013

Dr Dominique ROYNET (ULB & GACEHPA) - L’IVG en Belgique : réalités et enjeux from CGSP wallonne on Vimeo.


La motion de soutien

A l’occasion de ce colloque la CGSP WALLONNE a voté une motion de soutien aux camarades espagnols-es dans leur combat pour maintenir le droit à l’IVG en Espagne.

Télécharger la motion de soutien en PDF