16 juin 2017 par CADTM International , Omar Aziki
Aujourd’hui s’est ouvert le Congrès confédéral du syndicat basque ELA qui se tiendra pendant 2 jours (15 et 16 juin) dans la ville de Bilbao sous le slogan « soyons plus forts ». 736 congressistes ont rempli le grand amphithéâtre du centre de congrès ainsi qu’une centaine de représentant-e-s d’organisations syndicales, sociales et politiques venu-e-s du pays basque, de l’Etat espagnol et des pays étrangers (Argentine, Autriche, Belgique, Brésil, Cambodge, Catalogne, Écosse, Portugal, Calice, Géorgie, Honduras, Indonésie, Nicaragua, Palestine, Québec, Sahara, Uruguay, Maroc…). Moi et Éric Toussaint nous y représentons le réseau CADTM. Éric est intervenu, avec Zoé Konstantopoulou de Grèce, au séminaire organisé hier (14 juin) par ELA sur les alternatives radicales aux politiques néolibérales de l’Union européenne, et auquel ont assisté près de 150 personnes.
Syndicat de classe et démocratique
ELA (Euskal Langileen Alkartasuna, Solidarité de Travailleurs et Travailleuses Basques) est la confédération syndicale la plus représentative du sud du Pays Basque (Communauté Autonome du Pays Basque et Communauté Forale de Navarre). Elle est dotée d’une double structure organisationnelle qui lui permet d’encadrer ses adhérent-e-s en 12 Unions Régionales et 3 Fédérations : Industrie (métallurgie) et bâtiment, services publics, services privés.
L’indépendance politique et financière sont les deux grands points forts qui définissent la ligne combative d’ELA comme syndicat de contre-pouvoir et très critique envers le dialogue social institutionnalisé. En effet, le syndicat compte 100 000 adhérents dont 43 % sont des femmes. Les adhésions représentent 93 % des recettes totales du syndicat (111 millions euros de fonds propres
Fonds propres
Capitaux apportés ou laissés par les associés à la disposition d’une entreprise. Une distinction doit être faite entre les fonds propres au sens strict appelés aussi capitaux propres (ou capital dur) et les fonds propres au sens élargi qui comprennent aussi des dettes subordonnées à durée illimitée.
sur la période 2012-2016). 16 % du budget global ont été allouées aux indemnisations (fonds de grève) pour soutenir les résistances et les luttes d’entreprise ou sectorielles. Le syndicat n’a pas de dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
.
Un congrès pour reprendre les forces
Le congrès se veut une rencontre pour motiver les cadres militants d’ELA et reprendre des forces pour affronter les défis des quatre années prochaines.
Un rapport de synthèse avec des lignes d’orientation générale est présenté par le secrétaire général, Adolfo Munoz (Tchiki), au nom du comité exécutif. Ce rapport a été l’objet d’un débat interne pendant des mois auquel ont participé toutes les organes de base du syndicat.
Les 736 délégués au Congrès viennent des communes ou territoires où le syndicat est présent et des trois fédérations en nombre proportionnel à chacun des groupes. Ainsi, 350 personnes sont désignées par les communes et territoires et 350 autres par les fédérations. Les 36 autres sont les membres du Comité National.
Des 736 personnes congressistes, 421 sont des hommes (57,2 %) et 315 sont des femmes (42,8 %), ce qui représente un progrès significatif de la présence des femmes aux organes du syndicat. Au congrès de 2008 la participation des femmes était de 30,3 % et en 2013 de 33,4 %. Quant à l’âge, la moyenne des congressistes sera de 42,2 ans environ, très semblable à celle du dernier congrès (42,4 ans).
Par ailleurs, le Comité national a proposé une liste de 12 personnes qui assumeront les responsabilités du comité exécutif. Cette liste sera votée par le congrès. C’est une tradition de ce syndicat qui ne connait pas de batailles pour gagner les instances.
Orientation anticapitaliste
Le rapport de synthèse de Tchiki situe le congrès dans son contexte qui se caractérise par la crise du capitalisme qui devient de plus en plus sauvage et une machine à broyer les droits et les acquis, qui brise l’identité collective, et détruit la nature. Les gouvernements libéraux font prévaloir les revendications des entreprises. L’UE n’accepte que les politiques libérales et impose un programme d’ajustement structurel à la Grèce. Les perspectives d’un plan alternatif à gauche manquent. En France comme aux États-Unis, les deux présidents vont subordonner le gouvernement et le parlement, il n’y pas de démocratie qui vient d’en bas. Ils profitent de la crise pour bouleverser les équilibres sociaux. Ils détruisent la démocratie et la citoyenneté, réduisent le rôle des personnes à de simples individus utiles pour voter. Les intérêts communs et la dignité sont bafoués. On assiste à la montée de l’égoïsme et de la xénophobie. La haine se construit et s’alimente et la cohésion de la société se fragmente. La droite et les institutions alimentent cette haine.
L’UE détruit la gauche politique non social-démocrate, c’est-à-dire la gauche qui s’oppose réellement au néolibéralisme, qui combat la précarité et l’austérité, développe un projet alternatif radical. Les patrons veulent en finir avec les syndicats. Le syndicalisme est plus nécessaire et plus politique que jamais. Nous devons élaborer un contre-projet clair, solide et dynamique.
Nous insistons sur la solidarité internationale contre la mondialisation
Mondialisation
(voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.
Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».
La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
néolibérale. Nous devons renforcer les mobilisations sociales à l’échelle locale. Le travail syndical est très difficile dans le contexte actuel. Deux lignes de conduite s’imposent : se résigner ou résister. ELA comme syndicat d’identité collective à choisi la résistance contre le dialogue social utilisé par les patrons comme une arme de destruction de la classe ouvrière, contre les réformes de travail au profit des patrons, et contre le patriarcat. ELA est féministe. Les patrons s’appuient sur le gouvernement à Madrid pour isoler ELA qui revendique une fiscalité progressive et une redistribution des richesses. Les cotisations de ses affiliés garantissent l’indépendance d’ELA.
ELA est engagé dans le combat pour la souveraineté national. La lutte pour la précarité est notre priorité, l’axe de notre stratégie syndicale. Nous développons des alliances avec les autres organisations de lutte (syndicat basque LAB).
Lignes fondamentales d’intervention
Le rapport de synthèse du congrès propose quatre lignes politiques fondamentales :
Les innovations
Le rapport de synthèse soumet à l’approbation trois innovations :
Les changements auxquels nous aspirons demandent des alliances que nous devrions construire avec les organisations de lutte. ELA priorise sa relation avec le syndicat LAB (Langile abertzaleen batzordeak, syndicat des travailleurs et des travailleuses du Pays basque). Les deux confédérations partagent un projet national et de classe et rejettent le modèle de concertation sociale dominant. Nous choisissons un syndicalisme combatif et nos organisations ne sont pas “engluées” dans un financement public. Nous avons un niveau d’implantation vaste et très homogène dans tout le territoire et une base d’affiliés ample et représentative. Mais il y a encore des différences importantes à surmonter dans plusieurs domaines (surtout en ce qui concerne la négociation collective). ELA va investir tous les efforts nécessaires pour renforcer l’alliance du syndicalisme qui milite pour la souveraineté nationale et la justice sociale.
L’ambiance du congrès est très chaleureuse avec des applaudissements forts et des séquences de musique et de théâtre. L’organisation et le respect des horaires sont très réussis. Les responsabilités sont bien distribuées et un air de sérieux règne dans le congrès. C’est l’expression d’une satisfaction générale pour les réalisations et les avancées du syndicat et d’une confiance en soi pour affronter l’offensive des capitalistes et leurs gouvernements.
Omar Aziki
Ci-dessous le message du réseau CADTM adressé au congrès d’ELA
Message du réseau CADTM international au congrès confédéral d’ELA - 14 et 15 juin 2017 à Bilbao
Le secrétariat international partagé (SIP) du réseau CADTM assuré par le CADTM Belgique et ATTAC CADTM Maroc tient à saluer votre congrès confédéral qui permettra à votre syndicat de prendre des forces pour affronter les défis des quatre prochaines années. En effet, l’offensive du Capital sur le Travail prend une ampleur internationale dans un contexte de crise mondiale du mode de production capitaliste avec ses multiples facettes : crise bancaire et crise des dettes publiques et privées, crise climatique, crise alimentaire, crise des réfugiés, crise liée au développement du terrorisme avec une dimension de crise civilisationnelle et morale.
Au Nord comme au Sud, la crise capitaliste est utilisée comme prétexte pour détruire les droits et acquis de la classe ouvrière et des couches populaires sur différents niveaux : économiques, sociaux, civils, politiques et environnementaux. Les réformes des codes de travail visent à généraliser la flexibilité, la sous-traitance, et les contrats à durée déterminée (CDD). La rentabilité de l’entreprise est érigée en principe pour justifier les licenciements massifs et rejeter les revendications des salarié-e-s pour améliorer leurs conditions de travail devenues de plus en plus dures. Le droit des entreprises prime sur le droit commun et le droit de la population à un emploi stable avec un revenu décent, à une vie non précaire, à la santé, et à un environnement sain. Promouvoir l’investissement privé est devenu une priorité des États qui ont toujours pour rôle d’assurer des conditions favorables à l’accumulation du capital. Aux guerres impérialistes s’ajoutent les guerres commerciales pour permettre aux multinationales d’élargir leur domination néocoloniale à travers les accords de libre échange, les zones franches de non droit, les privatisations des entreprises publiques et des services publics, et le pillage des ressources. Le système de la dette est un instrument clé de la dictature exercée par le capital sur les sociétés et d’approfondissement de la dépendance des pays du Sud et de l’austérité dans les pays du Nord. Les institutions internationales (OMC
OMC
Organisation mondiale du commerce
Créée le 1er janvier 1995 en remplacement du GATT. Son rôle est d’assurer qu’aucun de ses membres ne se livre à un quelconque protectionnisme, afin d’accélérer la libéralisation mondiale des échanges commerciaux et favoriser les stratégies des multinationales. Elle est dotée d’un tribunal international (l’Organe de règlement des différends) jugeant les éventuelles violations de son texte fondateur de Marrakech.
L’OMC fonctionne selon le mode « un pays – une voix » mais les délégués des pays du Sud ne font pas le poids face aux tonnes de documents à étudier, à l’armée de fonctionnaires, avocats, etc. des pays du Nord. Les décisions se prennent entre puissants dans les « green rooms ».
Site : www.wto.org
, Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
Cliquez pour plus de détails.
et FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
Cliquez pour plus de détails.
) veillent sur l’application des politiques néolibérales au détriment de la classe ouvrière et les couches populaires qui vont s’aggraver davantage avec les victoires des gouvernements de droite, racistes, xénophobes et sexistes aux Etats-Unis et en Europe.
Les luttes contre l’austérité augmentent de plus en plus au Nord comme au Sud. Au sud de la méditerranée, on assiste à de larges mouvements de contestation populaire au Maroc et en Tunisie pour des revendications sociales (hôpitaux, écoles et universités, emplois pour les jeunes, …), contre la main mise d’une minorité sur les richesses et pour un développement au service de la population. Au Maroc une véritable Intifada est en cours depuis plus de 7 mois dans la région du Rif au nord du pays où des dizaines de milliers manifestent presque quotidiennement pour défendre leur droit à la liberté, la dignité et la justice sociale. Ces manifestations se sont intensifiées avec l’arrestation des leaders du mouvement au mois de mai dernier en plus d’une campagne répressive des autorités contre les manifestants et la population locale ce qui a déclenché un mouvement de solidarité grandissant dans tous les coins du pays. Les directions des grandes organisations syndicales appellent au calme et au dialogue. Les militants syndicalistes ont rôle crucial à jouer pour lier les mobilisations ouvrières à celle des citoyen-ne-s afin de limiter l’offensive du Capital et avancer vers la création d’un rapport de force en faveur du camp populaire. La consolidation de la solidarité internationale est plus que nécessaire aujourd’hui pour remporter des victoires et développer des alternatives altermondialistes, féministes et écologiques.
Le réseau CADTM lutte pour l’abolition des dettes illégitimes. Il appelle pour un audit citoyen de la dette publique qui s’insère dans un ensemble d’autres revendications contre l’austérité, pour la justice sociale et la souveraineté populaire. Nous contribuons à renforcer la coordination militante avec d’autres réseaux mondiaux combatifs comme La Via Campesina, la Marche mondiale des femmes, le réseau des ATTAC, ... et avec les dynamiques des mouvements sociaux à l’échelle internationale. Nous soutenons fortement le « Réseau Municipaliste contre la dette illégitime et les coupes budgétaires » qui s’élargit dans l’Etat espagnol et qui comprend aujourd’hui treize municipalités et deux parlements autonomes. Notre présence dans votre congrès atteste de notre volonté d’affermir notre engagement commun pour combattre le capitalisme et l’impérialisme. Nous tenons plus particulièrement à saluer chaleureusement votre aide à ATTAC CADTM Maroc pour assurer ses tâches de secrétariat international du réseau CADTM et nous comptons bien élargir notre partenariat militant.
Nous souhaitons plein succès à votre congrès.
A bas le capitalisme et l’impérialisme.
Vive la lutte des peuples.
Le secrétariat international partagé du réseau CADTM
ATTAC CADTM Maroc et CADTM Belgique.
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