Nous, organisations syndicales, mouvements paysans et mouvements sociaux :
Réunis, dans le cadre du Mouvement paysan International VIA CAMPESINA à Agadir les 13, 14 et 15 mars 2014 sous le slogan :
Après avoir discuté du contexte local, régional et international, marqué par :
Premièrement, l’accentuation de la crise capitaliste multidimensionnelle (crise alimentaire, environnementale, énergétique, financière, économique, institutionnelle, d’endettement et de migration), et les tentatives des gouvernements à faire supporter aux travailleurs et travailleuses de la Terre et de la Mer (paysans pauvres, ouvriers et ouvrières agricoles, marins pêcheurs démunis) et à toutes les catégories populaires, le coût de cette crise. Les politiques d’austérité mises en œuvre généralisent le chômage, la pauvreté, la précarité et la persécution des immigrés. Ceci à un moment où les dépenses d’armement ont augmenté, ainsi que les guerres impérialistes menées dans le cadre de la concurrence pour le partage des sphères d’influence, et l’accaparement des richesses, sous le couvert de la légitimité internationale.
Deuxièmement, la montée des résistances populaires et les grèves des travailleurs et travailleuses de la Terre et de la Mer dans de nombreux pays, contre les répercussions de cette crise, et le déclenchement du processus révolutionnaire dans la région arabe et maghrébine en conséquence des décennies d’appauvrissement, de tyrannie, de domination impérialiste et d’agression sioniste.
Après avoir mis l’accent, en particulier, sur la crise alimentaire liée aux spéculations capitalistes mondiales sur les produits agricoles, et l’encouragement de l’industrie des agro-carburants sous la pression des grandes sociétés de l’agrobusiness qui mènent une course pour l’acquisition des terres agricoles, notamment dans les pays du Sud.
Cette crise alimentaire a touché directement les peuples des pays du Sud dépendants, en raison des politiques imposées par les institutions économiques mondiales et le poids de la dette. Ce qui a été mis en évidence par les soulèvements et mobilisations populaires contre la hausse des prix des aliments qui ont éclaté en 2007 et qui persistent.
Après avoir étudié les conséquences des accords de libre échange qui contribuent au démantèlement de la production agricole paysanne partout dans le Monde et particulièrement dans les pays du Sud, en inondant le marché par des produits agricoles subventionnés et en imposant un modèle d’agriculture d’exportation qui épuise les ressources et pollue la nature.
Nous déclarons continuer à travailler ensemble pour :
Faire face :
Nous déclarons renforcer les solidarités locales, nationales et internationales :
Les organisations signataires de cette déclaration soutiennent les luttes des travailleurs et travailleuses de la Terre et de la Mer au Maroc. Elles revendiquent ainsi à l’État marocain le respect des Droits Humains, la libération des prisonniers politiques ; la ratification des conventions et accords internationaux relatifs à la garantie des droits et des libertés individuelles et collectives.
Elles appellent également à l’instauration des négociations collectives avec les organisations syndicales, à mettre fin aux entraves mises au droit syndical, et à garantir les droits des migrants sub-sahariens, tout en mettant un terme aux campagnes de racisme menées contre eux.
Les participantes et participants expriment leur soutien aux luttes des peuples pour la libération, la liberté, la dignité, la justice sociale et l’égalité. Et pour un monde dans lequel règne la solidarité entre les peuples, et où disparaît l’exploitation de l’Homme par l’Homme.